LE PARQUET DE MORONI VERS UNE CLARTE DE CHOSE ET VIDANGE DE PANCREAT
31 oct. 2013
Depuis le début de la semaine, la justice comorienne vit des scènes cauchemardesques voire insolites. Après le jiu-jitsu de Me Nourdine Abodo et Me Ali Abdou El-aniou du mardi19 juillet 2011 au palais de justice de Moroni, ce lundi 28 octobre 2013, les gens de la cime de ce parquet se livrent d’une manière burlesque. L’ex-procureur de la République passe à l’offensif. Il y a bien longtemps la justice comorienne a été pointée du doigt par la population en la qualifiant d’inerte. Des peines non méritées, des évaporations de dossiers, des évasions de luxe voire stratégiques, des dossiers classes sans suite, des enterrements, des renvois aux calendes grecques et autres jugements ou loi et bon sens ont fait l'école buissonnière au profit de l'arbitraire pour ne pas dire du numéraire. Le tout sous un épais manteau de corruption, le népotisme et le favoritisme. Le doute persistait, les medias n’osaient pas en parler ouvertement. Mais maintenant, que les nuages ont l’air de disparaitre, on reprend ce que le célèbre Mbayé trambwe a dit : « Mi pvo zahadjankopveni tsi zilishimo »
Certes, depuis l'éviction du procureur de la République Mohamed Oussein, des graviers tombent de la falaise. Le désormais ex-procureur de la République dénonce le procureur général en place, son ancien voisin de tâche et le qualifie de corrompu, de vendu. Dans un point de presse, Mohamed Oussein, a livré ses accusations gravissimes d’une façon aussi claire que l’eau de roche et musclée qu’ « Hérculaire ». « Si la justice comorienne se trouve en panne à l’heure actuelle, c’est parce que le procureur général Soilihi Mahmoud, l’a asphyxiée par des resquilles. », aurait dit Mohamed Oussein. La passation de service de l’ex-procureur de la République avec la toute nouvelle procureure Mme Maoulida Djoubeir s’est déroulée dans un climat de confiance. Mais cela ne pourrait exclure le feuilleton de l’opinion publique.
Des questions hantent les consciences. Car la démission est l’une des actes d’honnêteté, pourquoi Mohamed Oussein restait dans cette fonction de procureur pendant dix neuf mois en avalant des couleuvres, surtout avec la malhonnêteté de ceux qu’il vient de citer dans sa conférence e presse ? Lorsque l’ex-procureur de la République parle avec preuve des corruptions au sein de la justice, rien ne sert d’illustration noble que sa version. Et n'est-ce pas le chef de l’Etat comorien Ikililou Dhoinine qui s'adressant aux magistrats du pays, exigeait une reforme de cette institution ? N'est-ce pas le président qui veut ramener un peu plus de rigueur et du sérieux dans ce troisième pouvoir ? Prendra en compte les accusations de notre cher désormais ex-procureur de la République ou la convulsion et la peur des invisibles seront plus actives, ne constituerait-il pas un premier pas, un début de réhabilitation ? La population comorienne attend deux choses : une ouverture de dossier au sujet des accusations de Mohamed Oussein à l’égard de ses collègues en l’occurrence, Soilih Mahamoud, procureur général, Tasmine Ali Thanay, premier substitut, Abdoulhalim, premier substitut du procureur de la République et un chauffeur de l'administration pénitentiaire dont le nom a été sauté ou oublié, comme les acteurs de la corruption élisant domicile au parquet de Moroni par le chef de l’Etat. Ou bien une réaction du procureur générale, Soilihi Mahmoud alias Sako apportant des démenties formelles et argumentées.
SAID YASSINE Said Ahmed
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