400264 334120876615551 95458056 nA observer les ministres des finances Mohamed Soilihi et Bacar Dossar se livrer une guerre des chiffres, n'arrivant pas à s'accorder sur des opérations de calcul élémentaire simple, on a peut-être une clé des mauvais résultats dans l'éducation nationale. On comprend pourquoi Ridja exige l'ouverture d'une enquête judiciaire pour établir la vérité sur les comptes publics lies à la vente de la citoyenneté économique. Entre Mamadou et Dossar qui ment ? A cette question, Msaidie élargit les perspectives et complique les calculs davantage. " Le VP n'a pas suivi la bonne marche. Les 11 Milliards c’est peu. Il devait demander les 2 Milliards d'Euros que l'ancien président Sambi a déclaré publiquement avoir obtenu de la Fondation Fatima". Et il fait le constat suivant avant de s'interroger. 400 familles de Bédouins achètent la citoyenneté pour 88 milliards de francs comoriens " 40 milliards verses à la Banque Centrale des Comores. Où est passée l'autre moitie?" Comme les explications des super ministres de finances n'ont convaincu personne ou peu, le secrétaire général de la CRC propose une solution. Une confrontation des deux protagonistes et le Trésorier Payeur General de l'époque, promu ministre de l'intérieur actuellement. Une façon diplomatique de renvoyer dos a dos les ex amis devenus par le jeu du pouvoir des frères ennemis.

" Vers un chauvinisme ilien?"

Le symbole n’est pas anodin. Un ex-président qui joue la victimisation à Anjouan, son ile natale, avant de tenir une conférence de presse entouré des principales personnalités politiques de l'ile. L'image a une résonnance forte et ressemble à d'autres que les Comoriens ne souhaitent plus revivre. Un calcul électoral politiquement payant sans aucun doute, dans la mesure où le cœur de cible demeure resserrer et mobiliser sa base en vue de la reconquête du pouvoir. Mais entre les intentions et les interprétations, il y a un monde qui fait peur. D'ailleurs, la tempête médiatique des réactions laisse apparaitre cette sensation nauséabonde. Abdouloihabi parle de projet de "chiisation", préludé à une guerre de confessions. L'accusation est grave, d'autant que l'Union a gravé dans le marbre de sa constitution le sunnisme comme unique pratique religieuse du pays. Designer Sambi comme porte drapeau du chiisme avec en prime le qualifier d'activiste prosélythiste au service de cette cause, c'est l'assimiler à un ennemi de l'unité nationale. Les déclarations des moheliens ne souffrent d'aucune ambigüité. Ils jouent à fond la carte insulaire. Ils défendent bec et ongle avant tout un des leurs. 25 ans d'attente obligent! On peut comprendre aisément et même partager la fierté des habitants de Djoumbe Fatima, mais le chauvinisme exacerbe qui ne tolère aucune critique, ni contestation constitue un handicap majeur nuisible à la démocratie. A travers cette séquence, on assiste à l'explosion en vol de la perversion de la tournante. Désormais, les Comores n'élisent pas plus un président de l'Etat, mais un représentant d'une ile, le chef d'une caste, d’une tribu. Dans ces conditions, à quoi sert l'autonomie de chaque ile si l'Union devient la propriété privée de l'ile du président en exercice ?

Sambi et sa communication presque réussie

En quoi est-ce anti-démocratique qu'un comorien participe à une primaire d'une élection nationale? De ce fratras, une chose est sure. La sortie de Sambi sur le trésor de guerre issu de la "supercherie", pardon, de la citoyenneté économique et le passe d'armes qui en a suivi, va permettre de faire la lumière sur cette affaire plongée dans le noir absolu et dont même les représentants du peuple n'ont pas eu un droit de regard malgré plusieurs demandes. Tempête dans un verre d'eau ou redistribution des cartes sur l'échiquier politique, toujours est-il que le plan com de Sambi fonctionne à merveille. Il occupe l'espace médiatique abandonne par un président, conseillé par un service de communication en vacances permanentes d'une part. Et de l'autre, par une multitude de micro factions politiques dépourvues de projets crédibles et mobilisateurs dans un pays où la notion de nation est reléguée en second plan au profit de l'ile, du "bavou" et de la ville d'origine.

Idjabou BAKARI

COMORESplus

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