iz9yibst[1]Au moment où la France est secouée par l’affaire dit Cahuzac, les Comores jubilent avec ses détourneurs de fonds. Néanmoins, 2016 se rapproche à grands pas, laissant aux commentateurs les soins de guider l’opinion sur le bon choix.

Ce pays situé au milieu du canal de Mozambique, est un adepte de la fraude massive et chaque élection apporte son lot de tactique trompeuse. Après la vente des bulletins, on a connu la vente des signatures des membres des bureaux de vote, pour atteindre enfin la vente des signatures des membres des commissions électorales. Dans chacune de ces étapes, les observateurs internationaux se sucrent avec les dessous de table.

Alors que peut-on attendre du cru de 2016 ?

Commençons par quelques chiffres. Les Comores sont le seul pays au monde qui arrive à augmenter ses recettes publiques de près de 10% par an, il est aussi le seul incapable de payer ses salaires régulièrement, avec ses propres recettes. Avec aujourd’hui des recettes publiques de l’ordre de 32 milliards et une masse salariale de 1.9 milliard par mois soit 22.8 milliards par an, comment expliquer cette amnésie de nos financiers ? Inutile de justifier cette débandade par la dette extérieure. Elle représentait avant l’IPPTE, la somme de 2.5 milliards par an. Par un simple calcul salaire + dette = 25.3 milliards. Il resterait alors un peu moins de 7 milliards à se partager.

Au regard de ce calcul, il est temps de donner un coup de pieds dans la fourmilière. La volonté du peuple doit être sauvegardée et ce quel en soit le prix. Pour ce faire, la neutralisation par tous les moyens de l’AND est la priorité absolue, pour tout candidat à la magistrature suprême.

Le pays étant pris en otage par des fonctionnaires en proie à un enrichissement sur le dos de l’intérêt national. Il faudrait un candidat de l’audace, aura la lourde charge de mettre fin à la gabegie budgétaire.

Cette proposition passe par : l’abrogation de l’ordonnance de 1963, portant création de la fonction publique comorienne et de la loi de 1978, faisant des fonctionnaires comoriens travaillant dans une île autre que celle de leur naissance des expatriés. N’en déplaise à ceux qui font de cet avantage, un moyen de chantage. Ces deux textes, une fois abrogés, seraient remplacés par un texte portant création de deux fonctions publiques distinctes, mais complémentaires : la fonction publique nationale et la fonction publique territoriale.

Au niveau national, ce que l’on appelle aujourd’hui l’Union, la confusion des rôles devait laisser une place à plus de transparence dans la gestion du personnel. Le nombre serait plafonné entre 1500 et 2000 personnes.

Au niveau des territoires, le nombre serait limité par un algorithme qui laierait population, superficie et  recettes propres.

Seuls feraient partie de la fonction publique nationale, les magistrats, la police nationale, l’Armée, les professeurs de lycées certifiés par un diplôme d’enseignement secondaire, les professeurs d’universités et certains fonctionnaires aujourd’hui employés dans les différents ministères. La liste est à arrêter après concertation de toutes les administrations. Ces fonctionnaires seront recrutés par concours parmi les fonctionnaires actuels au prorata de la population de chaque région. Pour l’avenir, un concours annuel, sera organisé pour le recrutement des nouveaux selon les besoins de l’administration, au prorata de la population des régions et dans la limite d’une masse salariale plafonnée à 45% des ressources propres.

Ceci bien entendu, ne serait possible que si la notion d’île cède sa place à la notion de Région. Le pays serait partagé en 10 régions autonomes dont 2 pour Mayotte et 8 pour Anjouan, Mohéli et Ngazidja. La collectivité régionale serait dirigée par le bureau du Conseil Régional Autonome et placé sous l’autorité d’un préfet de Région.

Pour limiter la corruption, le président de l’audace devait dissoudre les sociétés d’état comme la SCH, l’ONICOR, la PNAC, COMAIR, la MAMWE, l’APC et Comores télécom. En échange, l’état  créerait une Agence Comorienne d’Import pour substituer les 4 premières entreprises. Pour ce qui est la MAMWE, l’état limiterait son action à la production de l’électricité et laisser à des sociétés régionales les soins de la distribution. Quant à l’eau, elle ferait l’objet d’une délégation de service publique aux communes. Pour ce qui est de Comores télécom, l’état se chargerait de la régulation des communications et laisser à des sociétés régionales la distribution.

De cette façon, le pays évoluera vers une déréglementation totale des prix, chaque région étant libre de ses choix économiques.

Dans le but de bâtir un état de droit où tous les citoyens seraient égaux en droit et en devoir, une fois que la notion d’île aura cédé sa place à la Région, les fonctions aujourd’hui attribuées aux gouverneurs, reviendraient à des ministres d’état dont les attributions seraient calquées sur celle d’un ministère de l’outre mer en France.

Le préfet de Région, serait nommé en conseil de ministres parmi un corps préfectoral. Ce nouveau corps d’état devait regrouper des cadres choisis par concours au niveau bac+4 et qui auraient passé avec succès une formation d’un an en administration et finances.

Sur le plan financier chaque région recueillerait toutes les recettes et reverserait 40% au gouvernement central. Ainsi, serait mis fin, le blocage de l’état aux initiatives de développement local. La banque de développement deviendrait la banque des collectivités territoriales. Aucune dette ne serait tolérée au niveau de l’état central si ce n’est pour renflouer la banque des collectivités, laquelle accorderait en fonction des besoins locaux, des prêts remboursables par leurs soins.

Les fonds de la banque des collectivités viendront essentiellement de la banque centrale, parmi les 50% de dépôts qui ne sont plus concernés par le fonds de garantie déposé à la banque de France. Ceci afin d’éviter les taux très élevés et incontrôlables des marchés libres mondiaux. Le ministère des finances veillerait alors, en accord avec la banque centrale, à des taux préférentiels des banques à leurs clients. 

Le grand changement viendra de la redistribution des finances publiques. Jusqu’à présent, l’état se contente d’assouvir ses besoins propres laissant sur le bas-côté, le peuple dont il est sensé servir. Pour mettre fin à cette particularité comorienne, le président de l’audace devait créer un système de protection sanitaire généralisé devant garantir des soins gratuits à toute la population sans distinction et qui serait géré par des instances régionales autonomes, mais coiffées par un organe national de compensation, afin de permettre à tous les Comoriens de se soigner où ils veulent, sur le territoire national. Son financement serait assuré par une taxation spécifique indépendante du ministère des finances, mais contrôlable à tout moment, par la cour des comptes.

L’état se contenterait d’un seul établissement de santé de référence, qui sera placé sous l’autorité du service de santé des armées. Tous les autres établissements de santé reviendraient aux Régions

En matière d’éducation, les communes auraient la charge des écoles primaires, les Régions des collèges et Lycées et l’état l’enseignement professionnel et supérieur. Les enseignants, qui ne feraient pas partis des fonctionnaires nationaux, seraient recrutés par la fonction publique territoriale à la demande des collectivités concernées.

Ainsi le candidat de l’audace, mettrait le pays sur les rails, pour un souffle nouveau, au grand dam des professionnels de la tricherie et des surenchères.

A vos plumes citoyens, c’est le moment de se défouler, avant que n’arrive le temps du sifflet final.

MOHAMED CHANFIOU Mohamed.

COMORESplus

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