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Ceux qui arguent d'une décision souveraine qui s'impose à tous s'agissant de la loi portant "harmonisation des mandats du Président de l'Union et des Gouverneurs des îles" pour refuser le départ de Sambi de Béit Salam le 26 mai 2010 voire pour négocier tout calendrier électoral consensuel semblent ignorer non seulement que cette loi viole la constitution mais aussi que la plupart de ceux qui ont voté ce texte ne peuvent honnêtement se prévaloir d'une quelconque légitimité démocratique. Quelle est la valeur d'une loi votée par des députés et conseillers ayant triomphé de leurs adversaires au prix d'une corruption à grande échelle des électeurs, d'une falsification des listes électorales et du bourrage des urnes avec parfois la participation de l'armée ? Les propos du ministre de l'Intérieur de l'Union des Comores prêteraient à sourire si ce n'est la gravité de la situation.  En effet, le pays a accusé un bond en arrière de plus de deux décennies sur le registre de la démocratie et des libertés individuelles sous la présidence d'Ahmed Abdallah .....Mohamed Sambi. L'achat des consciences, le bourrage des urnes par les militaires, les intimidations, la présence de mercenaires étrangers, les homicides de prisonniers politiques (Farouk) et autres tentatives d'enlèvement et d'assassinat d'opposants (Mohamed Ismail) rappellent les heures sombres du régime d'un autre Ahmed Abdallah ....Abderemane qui a sévi aux Comores entre mai 1978 et novembre1989.  

Ceux qui veulent nous faire croire que les Arabes ouvriraient les vannes pour inonder les Comores de pétrodollars à condition que notre Président parle leur langue semblent oublier que les Koweitiens ont financé la construction du port de Mutsamudu (le plus grand investissement jamais réalisé aux Comores) et plusieurs routes à travers tout le pays malgré que le Président Ahmed Abdallah Abderemane ne parlait pas l'arabe. L'artisan de l'adhésion des Comores à la Ligue des Etats Arabes Said Mohamed Djohar n'était pas non plus arabophone.

Ceux qui "justifient" la prolongation du mandat de Sambi pour permettre à ce dernier de finaliser les projets promis par les Arabes cachent mal leur mauvaise foi et exploitent honteusement l'ignorance d'une grande partie du peuple comorien. La disparition du Président Ali Soilihi n'a pas scellé la mort de la coopération sino-comorienne. La construction du Palais du Peuple négociée par le gouvernement du Mongozi fut réalisée sous la présidence d'Ahmed Abdallah Abderemane. La Télévision Nationale souhaitée par le Président Taki fut inaugurée par le Président Azali. Le remplacement de ce dernier par le Président Sambi le 26 mai 2006 n'a pas remis en cause les travaux du nouvel aérogare de Moroni Hahaya.

Pourquoi alors les projets négociés par Sambi tomberaient-ils à l'eau sous la présidence de son successeur mohélien? Est-ce du mépris envers les Mohéliens ou est ce que Sambi escompte un profit personnel de nature pécuniaire de la réalisation de ces projets ? "Un Etat n'a pas d'amis mais des intérêts". Les Etats qui nous aident depuis notre accession à l'indépendance le font pour leurs intérêts bien compris : rayonnement de leur culture, expansion de leur modèle politique et réligieux (Iran), influence diplomatique, positions commerciales. Les connaissances linguistiques de leurs partenaires leur importent peu.

 Abdourahamane Cheikh Ali dit Djamal

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