Si nous avons décidé de parapher le document, ce n’est pas parce qu’il est bon, loin de là. Nous avons, à cet égard, fait de nombreuses observations à la communauté internationale. Mais, c’est parce que l’intérêt supérieur de la nation nous commande de le faire”, a déclaré le gouverneur de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi, au cours d’une conférence de presse hier à Moroni. Il a critiqué, au passage, le report de la cérémonie officielle de signature, initialement prévue le même jour, mardi 15 juin, et finalement ajournée à une date ultérieure. Ce document, c’est l’accord du désaccord”, a-t-il malicieusement déclaré, comme pour mettre en avant les profondes divergences qui persistent encore entre les parties comoriennes. A entendre le chef de l’exécutif de Ngazidja, le seul point du texte qui remporte son entière adhésion est celui relatif au calendrier électoral. “Nous avons actuellement une date à laquelle la présidence tournante incombera à un ressortissant de Mohéli”, a-t-il dit, non sans émettre quelques réticences.

Auparavant, le gouverneur de Ngazidja a critiqué le format du dialogue en cours sur la gestion de la période intérimaire et regretté que les formations politiques soient exclues, en tant que telles, de ces discussions au profit des quatre exécutifs “alors qu’il s’agit d’une affaire purement politique qui ne concerne en rien les pouvoirs insulaires, si l’on excepte la question du calendrier électoral”. Selon lui, étant donné que la constitution comorienne reste muette sur la période d’après le 26 mai, ce sont les forces vives qui devraient se retrouver autour d’une table pour discuter de l’avenir institutionnel du pays. Interrogé sur son éventuelle candidature aux prochaines élections des gouverneurs, il a botté en touche. “Il est encore très tôt pour se prononcer. Attendons le mois d’août”, s’est-il contenté de répondre. Le premier magistrat de Ngazidja a profité de cette conférence de presse pour dénoncer “l’acharnement” du pouvoir de l’Union sur l’administration de l’île. “Alors que Ngazidja produit 80% des richesses (recettes) nationales, nous sommes privés de toute aide de l’Etat depuis mars 2009. L’île n’a même pas de budget et les membres de mon cabinet ne sont pas payés depuis juillet 2009”, s’est-il indigné. Il faut dire qu’après la signature du document par les parties comoriennes, il sera renvoyé aux membres du Congrès (députés et conseillers) pour adoption. Cette formalité est prévue dans l’accord.” Si les élus le repoussent, l’accord sera caduc”, a précisé M. Abdouloihabi. Et l’on remettra le compteur à zéro.

M. Inoussa

Source : Al-Watwan

Retour à l'accueil