Maitre Fahmi : “Cofipri ne maitrisait pas le dossier”
28 déc. 2011En plus des interrogations de Me Fahmi, de nombreuses autres voix dénoncent l’environnement “opaque” et “de suspicion” qui a conduit à la désignation du couple franco-belge. Elles rappellent, en autres, qu’une société qatarie avait proposé 71 millions d’euros d’investissement, une kenyane 21 millions, une tanzanienne 14 millions, et… 6 millions pour le gagnant, Cofipri. Contre toute attente, le secrétaire général du ministère des Transports, Abdillahi Mouigni, avait argué d’un “dossier bien réfléchi” de cofipri.
L’homme politique, Me Fahmi Saïd Ibrahim, s’est prononcé, “en tant que citoyen“, sur l’attribution de la manutention du port de Moroni au groupe Cofipri. L’ancien ministre des Relations extérieures a, en effet, trouvé “pour le moins curieux“ le fait qu’alors que 70% de l’évaluation se basait sur l’aspect technique et 30% sur le financier, que le groupe Cofipri ait déclaré ne pas avoir mesuré “l’ampleur du chantier“. On se souvient, en effet, que le représentant de Cofipri, Jérôme Lesaffre, avait confié à Al-watwan, en marge de la signature du contrat de concession du port, avoir été “effrayé“ en voyant l’état du port comme si c’était la première fois qu’il voyait ou entrait en contact avec les réalités du port. Etait-ce la première fois?
L’étonnement de Bolloré
C’est ce qui fait dire à Me Fahami que “manifestement le groupe choisi ne maitrisait pas le dossier“. Par ailleurs, il s’est appuyé sur le fait que les termes du cahier de charges ont été changés, pour montrer que la candidature de Cofipri “devrait être disqualifiée“. En effet, le groupe Bolloré, présenté comme la branche technique de Cofipri, avait, à la dernière minute, refusé de signer le contrat, soulignant que la somme de 6 millions d’euros, avancée dans le cahier de charges par Cofipri, était négligeable compte tenu du travail qui s’imposait au port de la capitale. Ce, après quoi, le groupe Cofipri a majoré de 3 millions d’euros pour arrêter à la somme de 9 millions d’euros, son offre d’investissement au cours des cinq prochaines années. Les techniciens des ministères
(Finances et Transport) de l’Apc et de la Chambre de commerce auraient-ils mal évalué? C’est ce que défend Me Fahami.
D’autres voix ont dénoncé un environnement “opaque“ et “suspicieux“ qui a conduit à la désignation du couple franco-belge. Pour rappel, une société Qatarie avait proposé 71 millions d’euros d’investissement, une kenyane 21 millions ; une tanzanienne 14 millions, et 6 millions pour le belge, Cofipri, le gagnant. Le secrétaire général du ministère des transports, Abdillahi Mouigni avait argué que Cofipri avait répondu scrupuleusement aux termes du cahier de charges : “Un dossier bien réfléchi“, s’était-il réjoui. Des termes évalués à 69.71 points sur cent par les sept techniciens, qui devraient, par la suite, être changés après l’attribution du marché, afin que le groupe Bolloré Africa Logistics appose sa signature.
Toyb Ahmed
Source : Al-watwan