IMAG0071Plus de deux semaines déjà l'île de Ngazidja traverse une situation plus que chaotique. L’île demeure plongée dans le noir et la privation d'eau, sans parler du manque de transport lié à la rupture d'approvisionnement en hydrocarbure. Ce pays  aux mouvements éphémères a du mal à se constituer des mouvements de contestations digne de ce nom. Sinon, il y a quelques jours, la société d'eau et d'électricité des Comores, Mamwe a vu le  limogeage de son directeur Oumara Mgomdri, un technicien brillant selon ses partisans et remplacé par Ibrahim Mzé, un camarade d'infortune du temps de la société Comores télécom. Et, vu cette circonstance, ce que nombreux espèrent c'est de ressusciter cette société qui est placée dans le coma par ses prédécesseurs et les différents régimes. Depuis l'évincement de Mlanao Alphonse, Ibrahim Mzé devient le troisième directeur de la Mamwe.» En l'espace de deux ans quatre directeurs dans une même société! Oui, la société Mamwe, n'est pas dans l’opulence. Mais quand on est réputé être bon technicien, la probabilité de mieux faire est plus que positive. Selon quelques employés de la société, le directeur demi de ses fonctions avait affiché une incapacité de pouvoir gérer cette société qui (pourtant) a besoin d'une tête bien faite comme la sienne. Ce bon technicien rehaussant les Comores télécom, fait l'objet de quelques remarques acides selon lesquelles, « si Mgomri avait bien dirigé Comores télécom, c'est parce que cette dernière avait des atouts donc une société qui avançait sans besoin de miracle. Passons…

 

Ensuite, peut-on dire que la survie de la Mamwe dépend de la SCH ? Peut-être oui. Car pour que la société Mamwe puisse bien respirer, il lui faut au moins 40.000 litres de gazole par jour. Et au moment où ce carburant arrive à la pipette et même presque pas aux Hydrocarbures, Mamwe peut se maintenir vivant ? Certes, cette société n'arrive plus depuis des lustres à honorer l'engagement qu'elle a signé avec la SCH, donc des pertes de deux côtés. Mais cela n'exclue pas l'incompétence des uns et des autres. Il y a quelques mois, Housseine Cheichk Soilih a été congédie de ses fonctions de directeur général de SCH pour défaut de mauvaise gestion. Lui-même successeur d'Ahmed Abdallah Salim, sous la direction de laquelle, 2 milliards de Fc se sont volatilisés. Ces directeurs qui entrent et sortent sans aucun bilan ne peuvent avoir rien à craindre au sujet de malversations supposées ou avérées. Et là, voilà, l'île de Ngazidja est plongée dans le noir total, le manque d'eau courante, du moment où Mamwe est dans l'incapacité de fournir et de l'eau et de l'énergie. L'île est aussi demeurait sans aucune communication aucune, les habitants ont été coupés les uns des autres, faute de manque de carburant donc absence de transports.  Faisant du coup de la capitale une ville pratiquement hantée.

 

Il y a une question qui doit être mise sur la la place publique. Vingt ans en arrière ces sociétés susdites comme pas mal d'autres aux Comores, pouvaient assurer ne serait-ce que la fourniture d'un tiers de leurs produits aux citoyens. Moment où ces techniciens de haut niveau étaient sur les bancs des universités étrangères et que ces sociétés étaient dirigées par des personnes moins diplômées. A qui la responsabilité ? Vers qui adresser les griffes ? Y a-t-il encore un espoir qu'un jour les comoriens vivront dans des conditions dignes ? Et quand donc les nominations abandonneront les clivages, les liens du sang, les discours provinciaux et l'esprit partisan ? Il y a un moment Soilahoudine Said Ahmed, lui-même accuse de mauvaise gestion dans le Mamwe, avait remplacé Mlanao Alphonce au poste du DG de la Mamwe, le lendemain d'une signature d'un décret qui aurait du porter Achirafi Said Hachim à la tête de cette société. Une sortie mystérieuse sans aucun compte rendu. Rien ! Et voilà, son successeur vient d'être limogé sans qu'aucune preuve soit portée ni bilan dressé. 

 

Un moment me revient à l'esprit. Seul un ancien directeur de l'ONICOR, Abdourahamane Cheick Ali, directeur sortant qui a présenté publiquement un bilan et même devant les ondes de l'ORTC. Une opération réitérée pendant la passation de service entre lui et Mlipva à la tête de cette société, l'Organisation Nationale de l'Importation et du Commerce du Riz  (ONICOR), mais que le successeur lui-même quittant cette direction n'a pas reproduite. Ce manque de transparence est monnaie courante chez les responsables des sociétés d'Etat comoriennes, valorise la malversation, le laxisme et sans doute, source des dysfonctionnements et des démantèlements de ces sociétés. Et comment un pays peut s'évaluer au moment où l'administration dépend du carburant unique… ? Un exemple bien précis, une capitale paralysée, mise en quarantaine assoiffée, dans l'obscurité et le manque de transport. Dans les milieux périphériques, rien ne marche. L'économie des villages côtiers, la pêche est mise au chômage technique sans espoir d'indemnisation du manque à gagner, aucun élève n'arrive à réviser ses leçons, des hôpitaux aux ralentis pour économie d’énergie etc.… Voilà un peuple qui est tué à petit feu par ses gouvernants.  Et avec cette situation, les autorités politiques et religieuses ne haussent pas leurs voix. Un muftorat qui vit cette situation au quotidien, une opposition qui ne se ne se préoccupent qu'aux élections pour les différents sièges… 

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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