IMAG0054Trop pieux sont les comoriens. Ils ont l’habitude de lire « ye kur-an ». Cette fois-ci les deux comoriens natifs de Mwali Ikililou Dhoinine et Ahamada Madi Bolero leurs offrent une autre lecture dont « kur-ani ya Mwali ». Remaniement, remaniement. Doit-on parler d’un chef d’Etat docile ou prudent ? Doit-on croire qu’il manque encore des mauvais hommes à recruter ou des rares bons pour l’éventuel gouvernement ou non ? Le chef de l’Etat Ikililou Dhoinie a ancré le navire des Comores pvo mdjumbi. Il y a plus de 24 heures, les Comores ne disposent pas d’un gouvernement et pourtant on n’est pas dans un Etat de guerre. Et pourtant, ce petit archipel ne ressemble pas à la Somalie. « Yesha uhomeso puzoni waswiya ». Comment un chef d’Etat peut-il continuer à ignorer ses potentialités, et continuer à gouverner sans autorité ? La lenteur de la composition du gouvernement vient de mille conseils reçus et moins d’autorité. Comme il a eu du mal à dissoudre son gouvernement sensé être provisoire, il a encore du mal à composer un autre sans l’avale de ses maîtres qui ne sont autres que ces inférieurs.

Y’aurait-il un compromis ?

Les rumeurs qui circulent font peur. Mais toujours est-il que la politique n’existe plus aux Comores, l’opposition non plus. Selon les rumeurs, il y a une forte probabilité que Houmedi Msaidié soit parmi les membres du prochain gouvernement. Mais cela n’est pas du tout étonnant si cela s’avère être le cas. On pourrait donc parler d’un compromis entre lui et Hamada Madi Bolero. Compromis selon lequel, « tu viens dans le gouvernement et tu abandonnes l’idée d’être candidat aux présidentielles ». Comme ça une harmonie de la CRC sera trouvée et ils présenteront un candidat unique. Car en dépit du fait qu’il est au pouvoir, Bolero est aussi dans l’opposition. Et il est partagé entre la candidature de Msaidié et celle d’Azali. Ce Boléro qui est parti avec Msaidié depuis la couveuse Mchangama ne pourra marcher seul sans son équipier. Donc c’est manger avec les siens car tout seul la tranquillité n’est pas de mise. Après avoir réussi la mission de couper le cordon Sambi du régime Iki, l’homme qui a mis fin à la recréation, veut à tout pris sortir gagnant, en rassemblant les deux factions Masaidié-Azali qui sont désormais des antagonistes.

La dernière mission

Voilà un troisième coup d’Etat au sein du régime Ikililou. Ce genre de coup d’Etat glacial ou conventionnel est bien la cause de la chute de la crédibilité du régime Iki. Cela  fait même le chef de l’Etat un homme sans autorité, donc un otage de ses subalternes. Arrangement amical, répression de la justice, escroqueries collégiales, attributions illégales des marchés, complicités dans tous les maux… pour ne citer que ces malversations. Mais en vérité, quand est-ce que ce chef d’Etat, démocratiquement élu, prendra conscience qu’il est là grâce au peuple et pour le peuple ? Les comoriens ont besoin de prendre haleine, donc les mambas on n’en veut plus. Car Iki a pris tout son temps pour un gouvernement, qu’il soit donc un gouvernement digne de ce nom qui répondra aux attentes des comoriens : justices, santé, denrées de premières nécessité, sécurité, énergie, enseignement… pour ne citer que ces domaines.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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