IMAG0054Depuis 2001, on a parlé de potion. On a parlé de calmant pour les douleurs. Depuis cette année-là où l’on parle de l’Accord-cadre de Fomboni, les opinions divergent. Certains disent que c’est le pire système, d’autres disent que c’est le mieux. Oui, on parle de la tournante. Une tournante qui a été manœuvrée en faveur de ceux qui l’ont inventée, mais pas pour le peuple. Si on observe globalement la situation du pays depuis 2001, on se rend compte que la tournante enfonce le clou de la misère comorienne. Ce n’est pas pour dresser un bilan d’un régime ou d’un autre. Non, loin de là. Mais c’est juste pour tracer le tableau de cette tournante assassine dont la négociation est faite à Paris avant les formalités de Fomboni. Il faut dire que tout le monde est mis dans le fait accompli même s’il y a eu des propositions ou réactions. N’est-ce pas avec ce système que la République est enterrée ? Le lègue du  drapeau multicolore, au détriment de celui républicain, n’est qu’un acte de trahison. N’est-ce pas cela l’institutionnalisation du séparatisme.

Une génération éliminée, mission accomplie.

Ceux qui ont négocié et proposé cette présidence tournante ont rêvé tant de choses bien sûr, mais surtout leurs avantages. Comme l’élimination d’une certaine classe politique dont les artisans de l’indépendance, architectes des Comores d’aujourd’hui. C’est donc la première tâche de cette tournante dévale. Oui une éradication d’une génération qui ne peut attendre longtemps dans la scène politique. Et la prise de place par des soi-disant technocrates dont des jeunes affamés, conduit le pays à la dérive. Si nous nous permettons de dire que les Comores sont un pays à problème, c’est parce que cette génération rendue inexistante a fait ce bout de terre un pays. Et demain, la génération future, dira quoi devant l’inexistence de ce pays ? Pourquoi au lieu de se précipiter d’aller au sommet ne pas s’approcher à ceux qui disposent du sésame, l’ancienne génération pour se ressourcer avant de prendre le devant ? Je me permets d’évoquer le peu de sages qui sont vivants, tels que Mouzaoir Abdallah, Abdou Bacar Boina, Ali Mdroudjaé, Abdoul Aziz Hamadi, Said Ali Youssouf, Mohamed Hassane Ali…. Pour ne citer que ces hommes. Donc nous avons compris que l’une des missions de cette tournante est d’anéantir catégoriquement cette génération, tout en prétendant que le tour de gouverner revienne quelques années après aux artisans de cette constitution. Dommage pour eux, ils ne voyaient ni Sambi ni Ikililou Dhoinine.

Autre pilule à goût de cyprès de plus. Cette tournante est une issue vers le vandalisme. Car, comme on ne se représente qu’une seule fois aux élections, on peut commettre des erreurs impunément, voler sans scrupule, s’enrichir par la sueur du peuple. Tout cela devient monnaie courante. Qu’est-ce qui peut empêcher un chef d’Etat de s’enrichir s’il a la certitude qu’aucun compte ne lui sera demandé à la fin de son mandat ? Outre, depuis l’avènement de la tournante, la politique a pris congé de l’archipel. Calme dans son coin, on attend le tour de son île pour le poste. Cela fait que nombreux sont ceux qui s’en foutent du pays. On attend le tour de « notre île à nous ».

Une constitution budgétivore

Qui ignore que cette constitution est budgétivore ? Quatre exécutifs, quatre gouvernements, quatre emblèmes, quatre administrations… donc quatre formes de salaires dans un pays qui ne produit rien et qui n’attend que les recettes douanières d’une seule île pour couvrir les autres.  De cela on parle d’un crime frisquet. Les acteurs de cette constitution n’ont fait que décimer le pays par leur politique de ruse et d’égocentrisme. D’autres prétextent que s’il n’y avait pas cette constitution, il n’y aurait pas eu de Paix avec le séparatisme. Non, la Paix n’était pas loin, seulement ils n’ont pas soulevés les vrais problèmes. Certains artisans de cette constitution vivant avec la mystification, se voyaient gagnants dans une île qu’ils ont pensé désertique. Mais heureusement, la surprise a fait son œuvre, un Ikililou Dhoinine qui vient de nulle part sauve les Comores de ces prétentieux mal intentionnés. Oui Ikililou est un dormeur, mais son intention est loin de celles des loupés.

Enfin, il est temps de penser à mettre fin cette tournante dont le résultat est revêche. Une tournante qui réveille le séparatisme une fois qu’une île n’est pas au pouvoir.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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