Quelques semaines après le Forum du Koweït pour promouvoir l’investissement privé, une conférence va se tenir au Qatar, du 9 au 10 mars 2010, afin de mobiliser des fonds publics en faveur du développement des Comores.

 

L’Emirat du Qatar s’est engagé au nom de la Ligue des Etats Arabes à réunir les États et les institutions financières panarabes dans le but de mobiliser des fonds pour accélérer le développement socio-économique des Comores. A la différence de la grande messe qui a réuni à Koweït City une centaine de Comoriens et près de trois cents opérateurs économiques du Golfe, la conférence de Doha vise à mobiliser de l’argent public pour financer les secteurs sociaux et les infrastructures. Sont concernés directement l’éducation, la santé, les routes, l’énergie, les ports et aéroports. « Ce sont 92 projets publics qui sont déjà bouclés et envoyés à Doha », explique Soifiat Tadjidine, la Commissaire générale au Plan.

 

Il faut ajouter à ces gros chantiers de travaux publics des aides budgétaires que les organisateurs de la conférence ont jugé utiles pour accompagner le secteur public. L’ensemble de ces propositions sont validées par les îles. Les autres types de projets qui vont intéresser les participants de ces Assises qui vont se tenir du 10 au 11 mars prochain sont relatifs au secteur privé et la société civile.

 

Pour préparer ce grand rendez-vous, plusieurs réunions ont eu lieu au Commissariat général au Plan entre les ONG et le consultant international recruté pour la circonstance. Selon une mission qatarie qui vient de séjourner aux Comores, la participation de la société civile est fondamentale pour contrôler l’usage des fonds publics qui vont être collectés.

 

Une expérience pilote pour le monde arabe

 

En ce qui concerne le secteur privé, le secrétaire général du Ministère de l’Economie, en partenariat avec l’Union des chambres du commerce et de l’industrie, a appelé les opérateurs et les organisations patronales à préparer des projets. Ils ont convenu de se mettre au travail très rapidement afin d’élaborer ne serait-ce que des fiches de synthèse de projet qui seront prêtes d’ici début mars dans le but d’attirer des investisseurs arabes.

Cette conférence est une grande première pour le monde arabe qui veut apporter, conjointement et mutuellement, son soutien à l’un des pays membres de l’organisation, explique la commissaire général au Plan qui supervise l’ensemble du processus aux Comores. A son avis, ce sera une expérience pilote pour les pays arabes et musulmans qui veulent imiter le mécanisme d’aide au développement de l’Union Européenne qui s’exerce d’une manière conjointe et non individuelle.

 

Cependant, cette effervescence dans les administrations suscite peu d’enthousiasme dans le public. A Moroni comme dans plusieurs localités, on rappelle qu’une telle conférence a réuni à Maurice en 2005 les amis des Comores. A cette occasion, 200 millions de dollars de promesses d’aide ont été acquis et, jusqu’alors, il y a eu peu de réalisations. La cause principale identifiée est le manque de suivi de la part de l’administration comorienne.

 

Ali Mohamed

Source : www.temoignages.re

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