IMAG0054Le sentiment de la justice n’est destiné qu’à la raison, donc le rationnel est le seul élément qui doit primer dans l’affaire d’Ikoni. Il y a trois mois et quelques jours, la ville d’Ikoni est secouée par une bourrasque dévastatrice. Des incendies, des saccages, des monuments détruits… en somme de pertes majeures sont enregistrées. Suite de quoi, les ikonines ont confié l’affaire à la justice comorienne.

Suite à un grand silence du haut magistrat de la ville, du moment de l’évènement, quelques temps après; la glace est brisée. Une conférence de presse a eu le lieu le 23 février 2013, au cours de laquelle quelques pistes ont été données par les organisateurs de cette conférence ainsi que le chef du services des renseignements généraux du pays,  tous natifs d’Ikoni. Une conférence de presse qui a été suivie par un grand nombre des comoriens de différents horizons. S’ajoutant de certains jeunes qui sont actuellement en cachot, la justice comorienne dispose de tous les éléments qui puissent lui servir des preuves pour un bon procès équitable. Mais car « une odeur sans odeur », a gagné cette instance, le procureur de la République qui n’est pas sans savoir fort de toute la situation d’Ikoni, veut à tout prix que cette justice se transforme en bangwe pour juger cette affaire. Depuis quand une affaire pénale peut passer à l’amiable ? Ou l’affaire d’Ikoni passe du pénal au civil ? Comment donc, un procureur de la République oublie qu’il y a des gens qui l’observent en dehors des pouvoirs qui lui sont conférés ? Si on se montre bien tendre et souple dans nos colonnes ce n’est pas qu’on ne sache pas ce qu’on a envie de savoir. Mais, juste pour ne pas envenimer la situation.

 

Des agissements qui sèment le doute

 

Des questions se posent. Un procureur qui veut faire passer une affaire qu’il n’a même pas tenté d’examiner, à l’amiable. Pourquoi cet acharnement ? Est-ce que les comoriens sont au courant de cette menée ou non ? En tout cas ces derniers sont pris pour témoins que toute nouvelle situation grave, dont drame qui se verrait produire à Ikoni, le procureur de la république, a une grande part de responsabilité. Il est responsable car exiger une paix en château de sable n’est autre qu’un crime. Quelle affinité permettant le procureur de la République se porter conciliant face aux ikoniens ? Cette ville n’a pas besoin d’une tendresse. Elle a besoin d’une rigueur à cette période où la paix durable est ardemment souhaitée.

Certes, avec les procédés du procureur de la République, la confiance accordée à cette justice, commence à dissiper peu à peu et pourtant offerte de bonne grâce. Ma mère m’a dit : « kapvana mdru ya hafa, ya dji hosa ». Donc monsieur le procureur de la République, la paix à l’amiable que vous prétendez chez les ikoniens, vous-même êtes convaincu que c’est de vouloir décrocher la lune avec la dent. Alors « une responsabilité se tient ou se lâche ». Et qui aime Ikoni aime la justice. Mais qui est favorable de l’arrangement à l’amiable, œuvre pour le désordre et le conflit éternel dans cette ville qui a suffisamment souffert.   

Un autre côté aussi bizarre. Quand est-ce que les suprêmes du procureur de la République prendront conscience de cette courbée meurtrière, qui ne cesse d’assassiner l’éventuelle harmonie des ikoniens ? Une lenteur provocatrice et poignante. Un système qui ne fait qu’enfoncer l’espoir des ikoniens. Depuis plus de deux semaines des auditions inutiles sont aménagées par le procureur de la République sur l’affaire d’Ikoni. Mais le plus ridicule est que des concernés plus clairvoyant de cette affaire, sont calmes dans leurs foyers. Il fait toujours passer le train d’un coup sur les railles, d’un coup à côté pour ne pas faire bouger l’eau qui dort. Une bombe à retardement car, l’Ikoni appartient à plusieurs têtes qui sont à Ikoni et ailleurs. Et tous les ikoniens ne s’appellent pas Adm ni Eve. Donc « Mbefuni ka patsiwa nfi ». Nous sommes nombreux à militer pour la justice donc voilà que vous veuillez ou pas, justice sera faite d’une façon ou d’une autre et la raison va triompher. Sans doute, ce n’est pas « faisons-nous justice nous même » comme veut le procureur de la République, mais une justice aux ordres du code pénal. Il n’est pas acceptable que des criminels circulent matins et soirs sous les murs d’Ikoni, des criminels qui menacent la paix, la tranquillité des citoyens au su de tout le monde et que la justice comorienne confiée cette affaire, par la volonté du procureur de la République les laisse libre. Oui on a compris que ce sont des fins. Mais les ikoniens ne sont pas dupes.

Justice sera faite tôt ou tard pour que la réconciliation et la paix reviennent dans la cité mal aimée.

SAID YASSINE Said Ahmed

Prêt pour la justice

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