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Ceux qui avaient trois ans en ce temps-là, ont vingt ans aujourd’hui. Surement, ils ont vécu sans mémoire. Mais on leur a raconté, ce qui s’est passé à Anjouan et qui réussissait à déstabiliser les Comores. C’était en 1997, lorsque feu, Mohamed Taki Abdoulkarim président de la République de l’époque avait dit à Ibrahim Halidi son ministre de l’intérieur : « Parait-il que certains anjouanais déclarent le séparatisme, il faut le réprimer et maintenir la sécurité ». Et la réponse fut trompeuse: « zo mwana shiromani za hedzwa hoho, be tsi shintru ». D’un coup, aux micros de RFO :« La barre est montée si haut. L’indépendance d’Anjouan est irréversible ». Disait Mohamed Abdou Madi, alias Mdjamawe, l’un des artisans de ce séparatisme assassin. Et là, des corps tombaient sous des bales, des villages pris en otage, des tortures pratiquées. Taki a tenté vainement un débarquement. Il a échoué car des militaires anjouanais ont déserté. Ils ont rejoint les rebelles. « Shinu nde ysiwa shatru ». La population de l’île a été repoussée jusqu’aux autres îles. Ngazidja a été submergée par l’afflux. Mais des Comoriens d’Anjouan. Et là, les malins profitent de cette misère. L’opération « chasse des anjouanais » a été mise en route. Le port de Moroni, le marché Volo-volo, « ndrimu ou ndimu » furent entre autre le théâtre du nettoyage. Une variation libre faisant défaut.

Un butin de la seconde phase  

C’est ainsi que le coup d’Etat déguisé loyal a été perpétré. Tadjidine est renversé pour sauver l’unité nationale. Ironie du sort. C’est suite à un ordre donné par le grand Mufti, lors de l’enterrement du rais Taki, quelques mois auparavant à Mbeni. Depuis donc des accords déguisés : Paris, Addis-Abeba, Fomboni… et voilà, le drapeau de Mawana a été mis sur le mât. Oui indépendance de Ndzuwani. Bellela a été fusillé à cause de ce drapeau.  Tandis que à Ngazidja, il y avait un Ibrahim Halidi, un Djamaldine Salim, un Caambi El-yachourtu, un Djaffar Salim, tous dans leurs logements de fonctions à Moroni, un Charikane, lui-même venu à Moroni puis parti avec une enveloppe de billets de banque remise par Taki, pour réprimer le séparatisme vêtu du loyalisme. Et là, Ahmed Abdallah Sambi alors député de l’époque, défilait dans les rues de Moroni tout seul, au nom de l’île d’Anjouan, et sur sa pancarte « hoho Ndzuwani binduki zitsi lila ». Un simple député bien méconnu de la population, donc l’un des artisans de ce séparatisme bien calculé et orchestré par des comoriens de tous bords. Des anjouanais, tous comme des moheliens et de Grand-comoriens. Le chef des armées, ex-refugié à l’ambassade de France lors des mutineries de 1995, et qui par la suite est devenu chef de l’Etat par les armes en 1999, validé par Paris, a eu sa promotion.

En matière de dérapage personne n’a l’exclusivité

Un rappel : durant tout le pouvoir de Mohamed Bacar dans la peau du séparatiste, Mohamed Abdou Madi, Mohamed Bacar et consorts avaient leur auditoire irréductible à la station Djabal TV d’Ikoni, qui bénéficiait à l'époque de l’appui du pouvoir des putschistes du colonel Azali et ses hommes. Un régime qui faisait la pluie et le beau temps, pendant sept ans. Un Mohamed Bacar à Anjouan, tout comme Fazul à Moheli, lui aussi issu du courant couveuse du séparatisme et un Elback à Ngazidja, successeur de Bacari Abdallah, battu aux élections de 2002. Mais Elkack, marchait pour son propre compte. Le régime de la CRC avait nommé l'un de ces séparatistes ldu plus haut sommet à l’ambassade des Comores à Tana, Mr Mohamed Abdou Madi Mdjamawe. Le soutien du séparatisme par ces politiques allait, jusqu’à être utilisé pour déstabiliser ensuite le régime de Sambi, lui-même séparatiste en parallèle. Toujours la station Djabal TV a été au service d’Abdou Madi l’homme fort d’Anjouan en otage en 2006. Je me rappelle, lorsque j’étais en vacances, aux Comores, quand ces bourreaux s’exprimaient par correspondance aux antennes de Djabal TV. Je riais un peu quand j’entendais Abdou Madi dire :« Moinguiyé, écoute, Moinguiyé, ici la situation est dans nos mains ».

Un règlement de compte déguisé en libération

En 2008, un débarquement a été fait à Anjouan. Et seul le débile ne sachant pas qu’il ne s’agissait pas de libérer Anjouan mais un compte à régler entre Sambi et Mohamed Bacar de Nyumakélé alors que Sambi est de Mutsamudu. Mohamed Bacar et ses hommes ont été sauvés, Sambi et son armée avaient organisé sa leur fuite. Récemment, ce même Sambi parlait de tolérance aux séparatistes, là, les têtes tournent autrement. Et le mois d’Août 2013, nous avions assisté à la nomination de Djaffar Salim dit Sarko au poste de coordinateur entre les autres îles et Anjouan, juste le lendemain de l’entrée de la CRC au régime Iki, particulièrement au cabinet présidentiel. Et dire entre les autres îles de l’Union et l’Anjouan ne signifie une affirmation du séparatisme par les autorités comorienne ? Une machination des mêmes têtes qui ont nommé Mdjamawe à l’ambassade des Comores à Tana. Régime de la défunte CRC. Aujourd’hui, 2016 s’annonce avec nuages chez les uns et fait trembler les cieux chez les autres. Des alliances honteusement politiques sans pour autant tenir compte de la souffrance de la population anjouanaise, aux supplices pendant onze ans d’oppression et de l’éventuelle déstabilisation des Comores, native de l’amertume. Une population de Ndzuwani, martyrisée, humiliée, violée, volée pour ne citer que sais-je encore. Aujourd’hui, Anissi Chamssidine, un gouverneur qui avait bénéficié quelques confiances de certaines têtes de partout l’archipel, rend public sa face cachée. Les démarches de ce bras droit de Sambi, montrent très bien que Mohamed Bacar n’a pas été chassé en tant que séparatiste, mais un règlement de compte qui peut être déjà cicatrisé.   

Une classe politique traitresse et en faillite.

Cherchant à réintégrer ces séparatistes, c’est chercher à se faire des bulletins à Anjouan. Alors des bulletins pleins de sang. Mais à ce point la population de cette île est-elle dupe ? Je ne crois pas. Le plus inquiétant, sont les nuages qui se placent sur le paysage politique comorien. Au moment où nous savons que la CRC et Sambi sont deux ennemis jurés, Anissi et Ikililou Dhoinine, mauvais compagnons. Et là on assiste à des rapprochements bâtards qui se font sans se soucier de la vraie paix du pays, mais rien que des bulletins pour remplir les urnes. Le souci, c’est le pouvoir mais non le peuple. Certes, le séparatiste est né séparatiste, grandi séparatiste et meurt séparatiste. Tout comme un nationaliste. Pareil. Comment parle-t-on parler de réconciliation ? C’est entre les séparatistes et qui ? Comment la population anjouanaise trahie par Anissi Chamsidine, peut continuer à faire des voix à ces politiciens par accident ?

Il faut les juger, punir pour qu’ils redeviennent comoriens

Le mois d’avril 2013, une fumée, parlant du retour des séparatistes aux Comores, gagnait le ciel. Et même le chef de l’Etat Ikililou Dhoinine comme pas mal de politiques avait montré son opposition face à ce retour. Un non catégorique. C’était la logique des choses, car il faut que ces tortionnaires soient jugés et punis sévèrement. Sinon, les intégrer de force et avec malice, c’est une autre phase de séparatisme légal, qui risque de donner raison à ceux qui ont constitutionalisé le séparatisme. Comme l’ETA du pays Basque et le PKK de la Turquie, il faut lutter contre ces dislocataires du pays. Nos Abdullah Ocalan à nous doivent être rendus ce que leurs appartient. Jugés et punis sévèrement. pour séparatisme et torture contre la population anjouanaise.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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