Le juge qui instruit les affaires de détournements de fonds à la Société nationale des postes et services financiers (Snpsf), Youssouf Ibouroi, s’est dessaisi de l’un des dossiers, depuis samedi 18 juin. C’est son collègue Hamidou Ali Mohamed dit Mchami qui conduira l’instruction de ce second dossier de "falsification des pièces comptables" à la Snpsf. Pour rappel, la justice a entre ses mains deux dossiers liés au scandale financier de la banque postale. L’un concerne un détournement de 236,477 millions de francs et l’autre dossier met en cause deux femmes receveurs et une autre contrôleur sur la disparition de 327,362 millions de francs.

 

Et le juge d’instruction Youssouf s’est dessaisi de ce deuxième dossier pour des raisons professionnelles. Selon le procureur de la République, Soilihi Mahamoud, ce dessaisissement n’est pas une première au tribunal. “Dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, un juge peut demander d’être déchargé d’un dossier dans le but d’activer rapidement le traitement d’un autre dossier”, confie le procureur. “Dans ce cas précis, le juge Youssouf Ibouroi s’est récusé lui-même dans le but d’accélérer la procédure. Il a, à sa charge, un dossier de détournement, cela lui permettra de travailler dans la sérénité et ne pas confondre les deux dossiers”, précise Soilihi Mahamoud. Ce dernier fait savoir que dans cette étape d’instruction du dossier, des juristes spécialistes en finances pourraient venir apporter leur expertise afin d’élucider cette affaire. “Pour bien éclaircir ce qui s’est réellement passé dans cette affaire, nous avons sollicité la venue d’un expert en finance car sur ce dossier, il est question de travailler avec des pièces comptables alors que nous n’avons pas ces connaissances”.

 

Selon le procureur Soilihi, ce principe de faire venir une expertise est prévu par le code de procédures et “c’est sur ça que nous allons nous appuyer pour faire éclater la vérité car je suis convaincu que d’autres personnes sont mouillées dans cette affaire et que la somme détournée peut être plus que ce qui est dit”. Notons qu’au cours de cette instruction judiciaire, menée par le juge Yousouf Ibouroi, le directeur général et le directeur administratif et financier de la Snpsf ont été entendus au cabinet du juge, le jeudi dernier et aucune poursuite judiciaire n’est faite à leur encontre.

 

Mariata Moussa

Source : Al-watwan

 

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