UN MEDECIN EST ACCUSE DE FAUX ET USAGE DE FAUX D’UN DOCUMENT MEDICAL
20 janv. 2010Moins d’un mois après la relève de ses fonctions de l’infirmier diplômé d’Etat du service des urgences du Centre hospitalier national (Chn) El Maarouf, le chef du service Centre Médicale (Cm) de Moroni, le docteur Mbaé Saïd, vient d’être accusé de faux et usage de faux d’un document médical.
Selon le docteur Nassur Saïd Soimihi, le docteur Mbaé Saïd se serait présenté au centre d’imagerie médicale situé à la Coulée de lave accompagné d’un patient pour solliciter au radiologue la réalisation d’une échographie au profit de son patient. Par la même occasion, le docteur Mbaé a demandé au radiologue de faire correspondre le compte rendu du diagnostic échographique au certificat médical d’évacuation sanitaire qui était en possession du médecin.
Le certificat médical en question portait l’en-tête de la clinique “Espace Médical” et le cachet du docteur Nassur Saïd Soimihi propriétaire de cette clinique. Hikma Hilali, secrétaire du centre de l’imagerie médicale a déclaré : “quand j’ai vu la signature apposée sur le certificat, j’ai compris qu’il était faux. J’ai comparé la signature avec celles apposées sur d’autres certificats présentés par le docteur Nassur Saïd Soimihi. Je n’ai eu aucun de doute sur son illégalité car son contenu n’a rien à voir avec ce qu’écrit le docteur Soimihi”.
Sur l’en-tête du cabinet “Espace Médical”, figure le nom du docteur Myriam Youssouf et le mien, alors que l’en-tête du certificat présenté par le docteur Mbaé ne porte que le seul nom du docteur Nassur Saïd Soimihi. Au départ ce dernier avait pensé qu’on avait volé le cachet de la clinique mais par la suite il aurait découvert aussi que le cachet porte son nom et que c’est un faux.
Interrogé sur ces fait, le docteur Mbaé a nié tout en bloc et a déclaré qu’il ne considère pas avoir falsifié un quelconque document puisque en tant que médecin il était habilité à livrer un certificat médical soit de sa propre clinique ou de son lieu de travail, en l’occurrence, le Cm. Selon lui, sa seule “ingérence” dans cette affaire est d’avoir “accompagné ce jeune homme de ma région au centre d’imagerie médicale pour solliciter la réalisation de l’échographie qui devrait être jointe au certificat en question qui devait être envoyé en France”.
A son tour, le docteur Michaël Randrianarison du centre de l’imagerie médicale a affirmé que le docteur Mbaé s’était rendu au centre et a dit qu’il avait un frère qui voulait faire une échographie et qu’il voulait que le centre mette ce diagnostic (celui du certificat médical) sur le compte rendu de l’échographie. “En faisant l’échographie, poursuit le docteur Michaël Randrianarison, j’ai découvert que le patient n’est pas malade”. C’est là que j’ai commencé à avoir des doutes puisque le certificat médical d’évacuation sanitaire montre que le patient souffre d’une maladie de rein gauche, qu’il était suivi par la clinique du docteur N. Saïd Soimihi pour une néphropathie lupique, alors que le ‘patient’ est en bonne santé”. “Soucieux de préserver” sa “réputation”, le docteur Soimihi s’est plaint devant l’ordre des médecins. Selon le président régional de cette association, le docteur Madi Ibrahim, l’ordre des médecins suit la procédure de l’enquête, “une plainte est déjà transmise auprès de l’ordre national des médecins, nous attendons leur convocation pour connaitre leur décision”.
En attendant, un bon conseil : avant d’exhiber un certificat quelconque, assurez-vous qu’il s’agit du bon en-tête, de la bonne signature, du bon médecin, de la bonne clinique, etc., etc., et etc.
Source : AL-WATWAN