La faculté de droit de l’Université des Comores a été récemment éclaboussée par un scandale de vol de sujets d’examen jumelé à un  harcèlement sexuel présumé. Cinq étudiants y étaient impliqués, ainsi que deux enseignants, respectivement responsables des départements de Droit et d’AES. Les deux professeurs  étaient accusés d’avoir refilé le sujet à une étudiante, pour l’un,  et d’avoir fait des avances à cette même étudiante pour l’autre.

Le conseil de discipline de l’Université des Comores, composé du président de l’institution, du directeur de la scolarité, du secrétaire général de l’établissement, du doyen de la faculté de droit et de deux étudiants a statué sur l’affaire le 4 mai 2013. Des sanctions sévères ont été requises à l’encontre des étudiants, lesquels ont écopé d’un an, de deux ans et de trois ans d’exclusion de l’université et de tous lieux d’enseignement pour trois d’entre eux et d’une radiation à vie de l’université pour les autres.

Quant aux deux enseignants, après moult tergiversations, il a été annoncé qu’ils étaient destitués de leurs responsabilités et suspendus de leurs fonctions jusqu’à nouvel ordre. Le président de l’Université l’a confirmé lors d’une émission à la TNC. Interrogé sur ce sujet par un parlementaire lors de la dernière séance de questions au gouvernement, le ministre de l’éducation, M. Mohamed Ismaila, a affirmé que ces enseignants faisaient l’objet d’une suspension administrative en attendant la fin d’une enquête interne.

La réalité est que ces enseignants n’ont administrativement jamais été suspendus. Ils sont mis en congés sabbatiques, pour services rendus, dirait-on. Puisque depuis leurs prétendues suspensions, ils continuent à percevoir leurs salaires et les droits y afférents.

Soit le ministre de l’éducation a sciemment trompé nos parlementaires en leur racontant des histoires sur cette affaire. Soit c’est lui qui a été trompé par les responsables de l’université. Toujours est-il que ces deux enseignants sont considérés comme les protégés du président de l’université et de son directeur de cabinet (eh oui le président de l’université a un dircab).

Cette affaire suscite beaucoup d’incompréhensions au sein de l’institution. Il s’agit d’une justice à deux vitesses. Pour protester contre cette situation de deux poids deux mesures, les étudiants des premières années de droit et d’AES ont refusé il y a quelques jours de composer une matière dont le sujet d’examen a été proposé par l’un des professeurs en question.

Affaire à suivre…

Salia Ben Ali, depuis Moroni

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