CASSE-TETE COMORIEN !
27 mars 2015L’alliance du Mouroua avec l’Updc a surpris plus d’un. Celle du Rdc de Mouigni Baraka avec le Juwa de Sambi n’en finit pas de défrayer la chronique. Le but ultime pour toutes ces alliances circonstancielles est la majorité au parlement. La lisibilité, vous dites ? Ce n’est pas le plus important, seul compte le pouvoir et la visibilité qu’il confère. Quant à la femme, elle semble compter pour du beurre pour Mouigni Baraka, qui visiblement estime qu’elle ne fait pas partie de l’électorat et des 7 Ngazidja.
Lors d’une conférence de presse, Said Mohamed Ahmed, doyen d’âge du Conseil de l’ile de Ngazidja a admis avoir été enlevé par la gendarmerie, le 18 mars dernier. Et a indiqué ne pas savoir, « celui qui en a donné l’ordre ». Vraiment ? Nous avons bien du mal à le croire. S’il ne connaît pas nommément la personne qui a donné l’ordre à la gendarmerie de le kidnapper, il connaît au moins la couleur du parti auquel il appartient ! Et même s’il connaissait le nom, l’aurait-il avoué à la presse ? Nous pouvons en douter fortement, puisque l’alliance contractée avec l’Updc (principal parti au pouvoir) ne semble même pas avoir pris du plomb dans l’aile… Elle se porte même très bien. Le kidnapping a été balayé d’un coup de conférence de presse. D’aucuns disent que la conférence, c’était pour se donner bonne conscience ! Et surtout dire à ses agresseurs « qu’il leur pardonne ». Quelle belle leçon d’humanisme…En vrai, une opération de Com’. Les électeurs qui ont choisi le Mouroua et Said Mohamed Ahmed pour son idéologie peuvent bien aller se torcher. Seul le pouvoir compte et la visibilité qu’il confère. Un enlèvement pardonné aussi facilement ? Ailleurs c’est un crime, ici nous sommes des moutons de Panurge, les élus comme les électeurs…
Quant à l’ancien président, il peut se frotter les mains, du moins pour le moment. Le Tout Sauf Sambi (Tss) pour les intimes ne s’est jamais aussi mal porté. L’uppercut porté à l’Updc en lui soustrayant le Rdc de Mouigni Baraka, qui comptabilise 2 députés à l’Assemblée Nationale et 5 conseillers n’en finit pas de faire jaser.
Même s’il y a eu, comme qui dirait, un moment de flottement le 23 mars dernier, à Mrodjou où Mouigni Baraka avait rassemblé toute la notabilité. Le gouverneur de l’ile autonome de Ngazidja a tenu à rassurer. Le tout est de savoir, qui tenait-il à rassurer. Ses électeurs ? L’Updc ? Ikililou Dhoinine (qui serait toujours en bons termes avec lui) ? Toujours est-il que lors de son allocution, Mouigni Baraka a confirmé que le prochain président de l’Union des Comores serait… Grand-comorien…D’où le moment de flottement. Et le Juwa alors, parti qui n’a jamais caché les ambitions présidentielles de son principal leader Said Abdallah Mohamed Sambi? On en « parlera au moment opportun ». Soit dans 6 mois, au plus tard.
Une absence qui doit être commentée ici et maintenant est celle du secrétaire général du Rdc Djae Ahmada Chanfi à la grande réunion du lundi dernier. Ce dernier était contre un rapprochement avec le Juwa mais ça s’est fait. Peut-être a-t-il pris la tangente vers l’Updc, à moins qu’il n’ait jugé meilleur d’assister aux obsèques de la mère de Mohamed Daoudou qui ont eu lieu au même moment ? Les élucubrations vont bon train elles aussi... Quant au fait que dans la tête de Mouigni Baraka, la femme ne fasse pas partie de « Tout Ngazidja », nous n’avons rien à y redire… Vous savez bien que les femmes ne votent pas et que de fait, comptent pour du beurre.
H.K
COMORESplus