LE GRAND DEBALLAGE COMMENCE

Les faits ne datent pas d'aujourd'hui. Mais hélas, ils demeurent d'actualité. Colas convoite plus que jamais Handuli. Avec le consentement du gouvernement de l'Union. La nouveauté, c'est l'entrée en jeu du "Team Mouigni Baraka" qui "balance des dossiers": Handuli une violation des "dispositions constitutionnelles" et des "textes de l'Union".

Offensive du Team Mouigni Baraka.

Ouf, "Zembi zinu ndo ndjema" (A tout malheur est bon) il parait. Donc, il a fallu consommer la rupture entre le RDC du gouverneur et l'UPDC des Vice-présidents avant que les nouveaux "spin doctors" de Ngazi Ngomé distillent en catimini des lettres sur la position discordante du gouverneur dans l'affaire Handuli.

Deux lettres du 22 décembre 2014 du gouverneur adressées respectivement au VP Nourdine Bourhane et au Directeur de Colas Moroni (Cf P.J) attestent de l'opposition de Mouigni à la signature d'un bail au profit de Colas.

Au VP Bourhane, Mouigni "attire l'attention" sur deux actes de violation "des dispositions constitutionnelles" d'une part. Il s'appuie sur le fait que "le gouverneur doit être tenu informé des actes concernant l'exploitation dans l'espace territorial de son île". "Ce qui n’a pas été le cas". De l'autre, une violation flagrante "des textes de l'Union" "relatifs à l'environnement", "aux études d'impact" et à "l'exploitation des carrières". De ce fait, le gouverneur signifie son "désaccord le plus total quant à l'application du contrat de bail".

Même missive au directeur de Colas invoquant les mêmes violations avec la même conclusion. Mais tout ça dans la discrétion absolue entre personnalités du même monde, du même bord politique. Mais ça, c'était avant.

 Eh oui, les temps ont changé. Plus de "husitiriliana" "petits secrets" qui tiennent. Fini, visiblement, "Handuli en danger et je regarde à côté". Le "Team Mouigni", auréolé de sa victoire sur un autre VP, Mamadou (même si l'ORTC semble avoir censuré ce passage du désaveu, sésame du déblocage du conseil de l'île) passe à l'offensive. "La preuve en image" dirait Abu Hachimia.

Ainsi, presque quatre mois après les faits, le public a droit à une part de vérité. Et les défenseurs de Handuli "libre" des raisons de plus de repartir au combat. Sans doute, comme veut l'adage, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Ainsi soit-il.

Colas ne lâche pas le morceau.

Pour rappel, l'affaire du domaine Handuli éclate publiquement en décembre dernier. Des habitants de Vanambwani, une des trois villes concernées par le contrat de bail s'insurgent contre cette exploitation par la société Colas. Ils le font savoir. Avec l'aide de la FCC (Fédération Comorienne des Consommateurs), la médiatisation se fait sur le plan national. COMORESplus n’a pas été du reste. Ses plumes se mettent à la besogne. A travers ses colonnes, l’affaire est sue massivement.   

En France, Irchad Abdallah lance une opération à Paris. Rendez-vous le 21 décembre à 18:30 devant la grille de la direction de Colas. Une dizaine de manifestants braveront le froid et la brume, munis de feuilles A4 pour défendre l'abandon du projet. Un directeur de Colas venu à la rencontre de la foule assurera qu’il ignorait l'affaire mais que c’est de l'histoire ancienne.

A 19:45 en direct sur Radio Dounia Web, Irchad Abdallah annonce la bonne nouvelle.  Le 22 décembre au matin, Sur les blogs et pages facebook, on pouvait lire "Handuli, engins dégagés".

Fin février, le projet refait surface. Colas ne lâcha pas le morceau. Ses partenaires comoriens non plus. Une note du ministère (notée 4/20) tellement elle regorgeait de fautes d'orthographe, j'ignore si en droit c’est un motif suffisant d'annulation) annonce de nouveau l'exploitation de Handuli en "attendant les études d'impact sur l'environnement".

Nul ne doute que maintenant que le gouverneur a retrouvé "sa liberté de parole" et d'action prendra la tête des opposants pour défendre les "dispositions constitutionnelles" et les "textes en vigueur dans l'Union".

Idjabou BAKARI

COMORESplus

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