AU TRAVAIL MONSIEUR LE GARDE DES SCEAUX ?
11 juin 2015Avec le nouveau ministre de la justice, il est temps de se demander à quand les dossiers en souffrance au parquet de Moroni, seront traités enfin. Il n’est pas seulement question des dossiers poussiéreux dans les tiroirs. Mais aussi, procéder à des enquêtes sur des affaires qui ont ébranlé la société. Même si, certains dossiers remonteraient à plusieurs centaines d’années lunaires. Mais qui aurait cru que plus de quarante ans après, Klaus Barbie, un officier S.S. qui organisait la déportation des enfants d’Izieu et tortionnaire de Jean moulin, serait jugé en 1987 ? Personne. Le bon travail de la justice, des hommes de droit a payé. Barbie, a été retrouvé, jugé et punis. Passons…
En effet, la mort de Mohamed Farouk, originaire de Mitsudjé, dans le Geôle de le Moroni II, Alias Dawedju, mérite un peu de lumière. Le nouveau patron de la justice, qui se veut réformateur doit s’en saisir. Farouk est mort. Et personne ne peut prétendre connaitre la cause de son décès et les motifs de son arrestation.
« Elle ne doit pas être enterrée d’une manière anodine »
L’affaire Combo a fait couler beaucoup d’encres et délier des langues. Elle ne doit pas être enterrée d’une manière anodine. D’ici et là, des comités de soutien, notamment pour la lutte contre l’injustice, la défense du général Saliimou, la défense de la famille Combo. Par la suite, un procès a eu lieu. Les suspects ont été relâchés. C’est ainsi que le général Salimou et ses complices présumés ont retrouvé la liberté. Et après ? Dans ce même dossier, sur les colonnes du blog Le Mohelien, le chargé de la défense Mr Hamada Madi Boléro, a qualifié la libération du général Salimou de dérivé de vice de procédure. «… le tribunal a considéré qu’il y a un vice de procédure dans l’arrestation et le placement du général Salimou en résidence surveillée. Il a donc fallu le relâcher sans juger l’affaire sur le fond… », Disait-il. Sur les colonnes du même blog Le Mohelien, le général Salimou a vite répondu : «Je suis très choqué par ce que vient de dire Hamada Madi Boléro. J’étais aux Assises, et aux Assises, l’affaire a été jugée sur le fond, “dans l’intérêt du Droit” comme cela a été dit. Je n’ai pas été relâché pour vice de forme. J’ai été acquitté pour innocence. En plus, mon acquittement a été proclamé à l’unanimité. Dans le cas de certains de mes coaccusés, l’acquittement a été prononcé à la majorité. Mais, en ce qui me concerne, c’était à l’unanimité totale des magistrats. J’ai le jugement qui a été rendu sur cette affaire dramatique, et tout y est indiqué. Je ne veux donc pas qu’on vienne donner du grain à moudre à certains, qui vont croire et faire croire que je suis en liberté sans être jugé. J’ai été jugé et acquitté car il n’y avait et il n’y a toujours pas de preuve me reliant à l’assassinat de Combo Ayouba ». Mais où est la vérité dans cette affaire ? Existe-t-il encore des comités de soutien ? Quelques mois de la nomination du directeur de cabinet, chargé de la défense, ce dernier avait promis la gestion de cette affaire par des juristes de l’Union africaine. Ni vus ni connus. Est-ce pour enterrer l’affaire afin qu’Ikililou, finisse son mandat en paix ? Oui, Boléro est pour rien dans la mort de Combo, mais pourquoi promettre en vain ? Alors le ministre de la défense au moment des faits, Mhoumadi Sidi, ne peut en aucun cas, bénéficier de l’amnésie collective des comoriens. Il a à coup sûr son mot à dire sur le sujet.
« Une mort mystérieuse »
Et la mort du colonel Youssouf Djamani ? Mais pourquoi, Iki et sa justice, adoptent le sommeil permanent ? Youssouf Djamani qui n’était pas un simple citoyen, mais au service du pays et d’Ikililou comme premier bénéficiaire. Djamani est mort dans son bureau comme est Mort François de Grossouvre, un conseiller de Mitterrand et que la responsabilité de la présidence n’a jamais été détachée ? Youssouf Djamani est mort enterré, sans enquête, ni autopsie. Rien ! Non, des enquêtes doivent ouvertes afin d’établir des responsabilités.
« Silence, on tue »
Le tour de Hamada Komik, un policier originaire de Mvuni. Sa vie est réduite à néant, même si vivant mais sans vie. Komik, dont le domicile, a été cambriolé, saccagé par des policiers nationaux sous Sambi et lui ont rendu la vie en poudre. Et cela, reste lettre morte. Oui, tout parce que les comoriens sont des amnésiques.
Il y a un an, le Mardi 27 Mai 2014, à Mdrodjou, le chauffeur de Mouigni Baraka Said Soilihi, Mouzaoir Ahamada est tombé sous les balles du garde du corps du gouverneur, Mr Alhadhur Said pour des raisons, jusque maintenant inconnues. L’un est actuellement sous le « turabi » et l’autre dans le cachot. Mais y a t-il eu de procès ? Mais pourquoi ça reste toujours glacial ?
Trois jours après, le 30 mai 2014, le chauffeur de Mohamed Ali Said, gouverneur de l’île de Mohéli, renversait la fille du journaliste Mouawiyya Salim, âgé de trois ans. Elle rendra l’âme quelques minutes après. L’affaire est au point mort.
Enfin, le Mercredi 1er octobre 2014, vers huit heures du matin, Ahmed Abderemane, a été grièvement blessé par balle. Ce n’était absolument pas un accident. Après une rixe entre A.Abderemene et le garde du corps du vice-président en charge des finances, Mamadou. Alors que ce dernier était dans sa voiture officielle, son garde du corps, a sorti son flingue et blessé A.Abderemene au vu de tout le monde. Et l’affaire demeure toujours sans suite. Ni jugé ni réaction du VP. Donc il jouit de sa liberté mais au contraire c’est le frère de la victime qui a été injustement attrapé par la justice.
Mitsudjé, ferme la série. Le 12 février 2015. Huit personnes ont été fusillés dont quatre grièvement par quelques éléments de l’armée nationale. Des causes aussi banales ont été avancées. Ni enquêtes, ni auditions. Rien. A part celles diligentées par l’armée, elle-même. Les auteurs de ce drame jouissent de leur liberté. Et voilà rien ne bouge, la justice s’en passe. Mieux encore, des promotions ont eu lieu.
SAID YASSINE Said Ahmed
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