MVUKICHO YE MASSIWA CONTRE LE CONTRAT HANDOULI

Les Comoriens de France se mobilisent pour dénoncer l’opacité attenante au contrat Handouli-Colas, exigent une étude d’impact environnementale indépendante et le respect des procédures. Telles sont les missions dévolues au collectif « Mvukicho ye massiwa »  qui a invité les Comoriens d’île de France à une réunion publique d’information et de sensibilisation ce dimanche après-midi à Nanterre. Trois commissions en constitution pour mener ce combat national.

Salle comble pour la réunion de Mvukicho yentsi. A l’appel de nombreux collectifs : Vanamboini,  CDISCOM, Uhuru, Wanantsi wa comori et Rilamha, le public s’est déplacé en nombre. Au menu, informer, organiser et coordonner la riposte sur l’affaire Handouli-Colas. «  Un combat qui dépasse de loin le cadre villageois, requérant un front commun pour défendre le pays » a martelé Ali Mourid dans son allocution d’ouverture.

Mais nul ne peut oublier le détonateur à l’origine de cette mobilisation. Vanamboini la ville « courage » et « martyre » qui s’insurge contre l’exploitation de Handouli. Et Mzé Ali Mahmoud de retracer l’historique de handouli, avec les différentes sociétés d’exploitation ( Idi Engiering, EGT, CBE) Colas, de faire un focus sur les évènements liés à ce contrat contesté par sa ville et le point sur la situation actuelle, « ville assiégée, maisons vandalisées et personnes blessées emprisonnées sans soins ».  Tout en soulignant une question de bon sens : « Si à 8 mètres, de l’eau de mer apparait, qu’en sera-t-il à 80 ? »

A Houssein Mohamed Zaki (alias Abu Hachimia) d’expliciter la démarche et le bien-fondé de la contestation du contrat. « Une large concertation des forces vives de la communauté sans exclusion aucune afin de définir la meilleur stratégie possible pour en finir avec cet épineux dossier ». « Car il n’est pas concevable que les « agrégats » d’un tout petit pays servent à la construction d’un pays comme la Mozambique 363 fois plus grande que les Comores. D’autant qu’il s’agit d’un archipel soumis aux effets du réchauffement climatique et dont la préservation de l’environnement doit être une priorité nationale ». Il est temps que «  l’Etat applique les accords et conventions internationaux dont il est signataire et respecte et fait respecter les termes du code d’investissement adopté par le pays ». Comme  l’Etat, plus encore la société Colas bafouent ostensiblement la loi, il devient impératif de s’organiser pour arriver à une rupture du dit contrat, par tous les moyens légaux, ici en France et au pays.

Parce que tout simplement, « le contrat est illégal, non conforme aux normes. Il est certain que la destruction du littoral aura un impact sur le pays » précise Nadine Ali, élue franco-comorienne à Nanterre.

Mohamed Elarif-dine de compléter sur le fonctionnement des multinationales et les obligations auxquelles elles sont soumises et d’insister sur la nécessité de constituer des dossiers solides avant la bataille juridico-médiatique. Avant les multiples interventions du public, Irchad Abdallah est revenu sur le premier épisode de la désolidarisation de Colas Paris, suite à la manifestation, en soulignant le double discours de la direction nationale.

Les nombreux intervenants ont insisté sur la nécessité d’agir, dénoncé la compromission du gouvernement et la complicité des citoyens. L’occasion, pêle-mêle de dénoncer « le colonialisme » et ses « serviteurs », de faire l’inventaire des maux qui frappent le pays, et d’appeler à un sursaut national.

Face à l’Etat et à la multinationale filiale de Bouygues, Mvukicho yentsi propose à toutes les bonnes volontés de soutenir et prendre part si possible aux trois commissions : juridique, Eco-environnement et communication.

Par ailleurs le collectif est disposé à travailler en étroite collaboration avec les organisations au pays.

BAKARI Idjabou

COMORESplus 

 

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