Devoir d’informer et devoir de mémoire incombent à l’homme de médias. Les raisons de la descente aux enfers de notre pays ne sont uniquement pas pécuniaires. Il y a aussi les nominations et les disgrâces éphémères En mémoire, l’époque de Said Mohamed Djohar, cinq ans de pouvoir avec un record : plus de trente gouvernements. A cause de l’amitié-inimitié.

Et nombreux avaient cru au renouvellement générationnelle et à la modernisation de la classe politique. Un nouveau logiciel élaboré. La jeunesse, la rigueur et l’instruction du jeune promu constituaient les critères de sélection.

A 44 ans, à sa nomination, le colonel Abdallah Soilihi Rafik, donnait un vent d’espoir à la gendarmerie nationale comorienne. On attendait un rajeunissement et une recrudescence de ce corps avec les nombreuses qualités de son tout nouveau chef.

Rafik : une carrière internationale interrompue.

A l’internationale, Rafik a été Instructeur à l’école de maintien de la paix à BAMAKO au Mali (2008-2010). Puis après un concours, a occupé le poste de chef du département formation et doctrine dans la force africaine en attente (2011-2013). Soit une carrière internationale bien dense interrompue à la demande du chef de l’Etat.

Mais il y a de quoi à s’interroger. Pourquoi après avoir fait des pieds et des mains pour qu'un jeune militaire surdiplômé en poste dans un pays africain lâche tout pour rentrer au pays  et le virer peu de temps après? Car, malgré le travail remarquable qu’il a réalisé, malgré les conditions extraordinaires d’exercice et le prestige de telles fonctions, deux ans après,   le jeune Rafik a débarqué au pays sien. Il a cédé aux sollicitations insistantes du chef de l’Etat Ikililou lui-même. C’était en janvier 2013. En mars de cette même année, le Colonel Youssouf Idjihadi lui a proposé de prendre en charge la gendarmerie. Proposition qui a abouti à sa nomination, le 16 mai 2013, à la tête de la gendarmerie nationale des Comores. Abdallah, Rafik n’a duré que deux ans à ce poste. C’est-à-dire le 15 Mai 2015, il a été relevé. Tout reste flou. Cette intrigue a-t-elle un lien avec le nouveau virage pris par Iki3 ?

Deux ans d’action

En homme dévoué, Rafik a été avant tout un homme d’actions. En deux ans,  à la tête de la gendarmerie nationale, il a mis en place la première brigade de gendarmerie à Mohéli et à Anjouan. A Moroni, il a créé le peloton de sécurité routière et accompagné la montée en puissance de la police judiciaire. Il a ranimé la coopération militaire française, suspendue depuis 1999, pourtant nécessaire aux hommes en uniforme.

« Coïncidence ou superstition ? »

16 mai 2013-15 mai 2015. coïncidence ou superstition ?  Sans se focaliser sur une biographie le colonel Abdallah Rafik est un militaire de formation et de carrière. Titulaire d'une licence de droit et sciences criminelles obtenu en 2005. A Montréal, il rajoute un diplôme de négociateur de crise.  Et un master de géopolitique et Défense au Maroc à l'Université Mohamed V. Avec ce savoir, nombreux sont ceux qui avaient l’espoir que la sécurité comorienne a trouvé désormais son artisan. Le prêtre qui prêche et prêchera mieux dans son église.

« un héritage lourd »

Enfin, Abdallah Rafik, a été remplacé à la tête de la gendarmerie nationale des Comores par Ahmed Yahaya, alias Chigou. La tâche n’est pas facile, comme tout le monde le sait. En tout cas, la gendarmerie nationale avait connu en deux ans un homme qui mariait rigueur et souplesse. Un homme d’action et de réflexion. Il a marqué d’une empreinte indélébile son passage à la gendarmerie. Espérant que son successeur poursuive l’œuvre entamée pour une gendarmerie efficiente.

Enfin, les travailleurs courageux et consciencieux ont toujours de bonnes récompenses. L'union africaine vient de lui proposer de diriger une équipe d'experts militaires au Burundi, évidemment offre qu'il n'a pas refusée. Rafik Abdallah est attendu avec un autre officier comorien qui lui servira d'assistant. L'objectif de cette lourde tâche, dont cette mission est d’évaluer la structure sécuritaire de la police du Burundi et les milices armées de ce pays.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

 

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