LE PARTI ULEZI A TENU SON PREMIER CONGRES A LYON
07 sept. 2015Bien à seize heures, comme promis, les gens commençaient à parvenir à la Salle CCVA située au 234 Cours Emile Zola 69100 Villeurbanne. Le parti Ulezi qui jusque ce samedi 5 Septembre 2015, restait une association aux yeux de certains personnes, a trouvé son titre de parti politique. Le premier congrès depuis sa création a été une déposition.
Comme à l’accoutumée, des hommes ayant accompli le grand mariage, occupaient les premiers rangs, en mode Djuba et mharuma. En tout cas ce n’était pas un « madjliss » ni « mdjio dahoni ». Une Réunion honorée par différentes délégations venant des quatre coins de France ; Paris, Marseille, Genève... Parmi l’assistance deux élus franco-comoriens, dont Mr Ahamada Ali, élu à Villeurbanne et Nouriati Djambaé élue du 15ème arrt de Marseille, ainsi que l’actif Salim Ahamada aussi de Marseille, militant dès l’aube. Un moment riche d’énergie et d’émission. En une heure, la salle a perdu son visage habituel. Le sérieux du fait s’y dessinait.
« Quelques points du programme du parti Ulezi »
Par un « makrat kur’an », la réunion est déclarée ouverte. Comme à la comorienne, la part des hommes accomplissant le grand mariage leur ai attribuée. C’est ainsi que Mr Msahazi, alias Rassampa, au nom de cette classe, a remercié l’assistance. Et depuis là, les interventions empilent et quelques représentants des délégations ont pris parole.
Après ce fut le tour du secrétaire général du parti Ulezi… Natuk Mohamed Mouzaoir s’approchait du pupitre. Fixé droit au public, le décollage vers une première expérience a été une réussite. D’abord "une grande majorité des partisans d’Ulezi, a choisis Said Hamidou Allaoui comme candidat aux présidentielles de 2016." Affirmait à haute voix, le SG d'Ulezi. L’audience a pris un bain de promesse… Oui la coutume. Natuk, prône pour le changement. Et selon lui, pour ce dernier, il faut Ulezi. Dans son allocution, il a dénoncé les accueils en or, réservés aux politiques comoriens qui viennent en France, et qui donnent des promesses jamais honorées.
Natuk, n’a pas omis dans son discours, le vote de la diaspora. Dans son intervention,« ce vote est une bonne chose mais pas prioritaire. La primauté, sont le salaire, l’eau et l’électricité pour les Comoriens.», disait-il.
Un peu de diplomatie. Pour la question de l’île Mayotte, le secrétaire général d’Ulezi… a promis une nouvelle stratégie, une fois Said Hamidou au pouvoir. Oui une rupture avec l’occupant de cette île, en l’occurrence la France, est une possibilité.
« Ulezi et son président inscrivent »
Après un discours fleuve du SG, c’est le tour de Mr Said Hamidou Allaoui, président d’Ulezi, indubitable candidat pour les présidentielles de 2016. Costume gris sombre, lunettes étincelantes, une entrée en scène ovationnée par la foule. Empressé, il a abordé par l’indexation du comportement des comoriens par un verset coranique :« Inna dhwâha lâ yughairu mâ, bikaumin, hat’ta yughairu mâ bi a’nfusihim… (Certes Allah ne bénit pas un peuple, avant que ce dernier se purifie l’âme) », Disait-il. Selon Said Hamidou, le pays a besoin d’une démocratie parlementaire. Donc dans le programme du parti Ulezi, la tournante doit impérativement prendre fin.
Sur le plan énergie, Said Hamidou, remet en cause le fioul lourd devant être adopté au pays par le pouvoir en place pour l’électrification. « Et avec ce fioul aux Comores, il faut s’ y attendre de l’augmentation des cancers des poumons, des reins, des seins… et des fausses couches… et des différentes maladies » Confirmait-il. Il propose donc qu’on imite les pays africains qui achètent l’énergie comme Sud Afrique qui l’achète au Congo, produisant son électricité avec le barrage de Linga ou le fleuve Congo. Donc, le parti Ulezi prefère cela au fioul lourd.
« Et ce n’est pas tout »
Le président du parti Ulezi… promet qu’une fois au pouvoir, il va supprimer les tickets d’essence… qui selon lui ruinent la SCH. Dans ses calculs, 45% du carburant comorien, par ces tickets vont chez les hommes du pouvoir. 10000 litres d’essence pour le chef de l’Etat et les gouverneurs, 5000 litres pour le chef de l’Etat-major et les différents ministres ainsi que les directeurs. Et c’est pour cela qu’à chaque fois, les Comores accusent de pénuries de carburant.
Pour que le pays sorte de la crise, il faut une meilleure justice. Donc Ulezi a inscrit dans son programme l’élection des procureurs et non nomination. Cela dans le but de préserver leurs indépendances. Une justice privée d’indépendance, c’est une justice qui se repose sur la corruption.
L’économie du pays n’a pas été exclue de l’audience. Dans son allocution, S.Hamidou indiquait que le parti Ulezi inscrit dans son programme l’encouragement aux investisseurs comoriens. Et il a pris les agriculteurs, comme exemple. Ceux-ci doivent être assistés par l’Etat, qui doit, selon lui être le premier acheteur de leurs produits par l’ONICOR.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus