LA MA-MWE : INCOMPETENCE OU MAUVAISE GESTION ?
15 nov. 2015Mare de ces groupes électrogènes budgetivores, qui ne font qu’électrocuter l’économie et le développement de tout un pays et qui font couler le sang de nos concitoyens dans nos villes en opposant la force du désordre et les habitants. Assez de ces robinets qui font couler les larmes des comoriens pour se ravitailler. Mare et Assez des hommes et femmes politiques endormis.
Pendant que les autres pays se soucient de la qualité de leur énergie, Les Comores vivent un cauchemar concernant la quantité de l’énergie. A l’heure où les autres pays cherchent à diversifier les sources de production d’énergie en faveur de la nature, Les Comores cherchent toujours comment se débarrasser des bougies et des « gandilés ».
Ingénieur en Mécanique des fluides et Energétique que je suis, je me suis demandé la raison de cette catastrophe énergétique qui erre mon pays. Je n’ai pas trouvé une réponse autre que l’incompétence et/ou l’ingérence. Oui, l’incompétence des hauts placés de ce portefeuille des problématiques énergétiques. Ou bien l’ingérence d’une force mal intentionnée dans ce dossier dans le but de freiner le développement du pays. « Pas d’énergie = pas de développement » est une équation célèbre qui a fait ses preuve.
Incompétence
Dans un pays où la question de l’énergie est plus qu’épineuse, le minimum de chose serait de confier ce portefeuille à des experts et ingénieurs du domaine. Tout comme face à une crise politique on ne fait pas appel à un chirurgien. Pourquoi alors faire appel à des juristes, administrateurs, et financiers pour proposer une solution, un projet énergétique afin de sortir la MA-MWE de ce chao ?
Je me souviens de la discussion que j’ai eu un jour avec un élu comorien qui était au pouvoir. C’est fut en juin 2014. Nous avons abordé la problématique de l’énergie. Avec un air optimiste il m’a fait savoir qu’un projet de construction d’un central à fioul lourd est déjà élaboré et que le centre sera opérationnel avec une production de 18 MW d’ici 2018. Il rajoute en me confiant qu’en attendant l’aboutissement de ce projet, le gouvernement d’Ikililou a mis en place un plan d’urgence. De quoi s’agit-il ? Je l’interroge. Il me répond qu’il s’agit de la construction d’une centrale solaire qui sera opérationnel d’ici février 2015. Rapidement j’ai refroidi son optimisme en lui jurant au nom de ce qui m’est le plus cher que ce centre de fioul lourd ne sera pas opérationnel en 2018 et il n’en est moins pour la centrale solaire de février 2015. Choqué, il était dans tous ces états : ces sont des projets proposé par des ingénieurs étrangers qui sont qualifiés, … C’est là où il y a le gros du problème, fut ma réplique. En effet, pour tout spécialiste qui s’y connait est capable de comprendre facilement qu’en trois ans dans un pays comme le nôtre, il n’est pas possible de commencer et finir une centrale à fioul lourd en respectant tous les étapes d’un projet (proposition, études du terrain, études de faisabilité, études thermiques, études mécaniques, études financières, validation et réalisation du projet). Il en est de même pour le projet de la centrale solaire en 8 mois.
Ces vents qu’on vent aux Comoriens sont les fruits des poids de mesures inégaux dans les tables de négociations. D’un côté les ingénieurs étrangers porteurs des projets et de l’autre une nos politiques qui n’ont pas de connaissance en la matière. C’est ainsi qu’on leurs vent du vent et à leurs tours ils vont le vendre aux Comoriens.
Un jour un mendiant est passé et Aicha (la femme du prophète), elle lui a donné un bout de pain et le mendiant est parti. Un peu de temps après un homme bien habillé est passé et Aicha lui a fait servir un bon plat et à boire. On lui a demandé, pourquoi cette différence ? Elle a répondu que chaque personne mérite un accueil et une hospitalité qui est à la hauteur de sa personnalité. Il est donc temps de confier ce portefeuille à des comoriens spécialistes des questions énergétiques.
Des spécialistes capables demonter un projet et faires les études d’avant-projet avant d’aller à la rencontre des donateurs. Ce qui nous donnera plus de crédibilité auprès de ces derniers.
INGERENCE
Tous ce qui ont vu le très célèbre film INTOUCHABLE se souviennent de la fameuse phrase : pas de bras, pas de chocolat.Vous avez donc compris :Pas d’énergie, pas de développement.
Il est temps de se demander si ce fléau n’est pas sous contrôle, organiser, orchestré par une force importante qui tire ses avantages du sous-développement des Comores. Si tel est le cas je vous laisse trouver à qui bénéficie ce chao énergétique et le sous-développement des Comores. Serait-il un pays étranger ? Des Politiques corrompus et malhonnêtes ? Souvenez-vous de l’époque du défunt SE TAKI ABDOULKARIM, lorsqu’on avait mis du sable dans les groupes électrogènes à la place du gasoil ?
Et que disent nos candidats ?
A quelque mois des élections présidentielles et des gouverneurs aucun candidat n’est en mesure de présenter un vrai projet dans leurs programmes capable de répondre au chao énergétique qui frappe le pays. Je me souviens de cet interview sur une télévision africaine dans laquelle SE AZALI ASSOUMANI était interrogé sur la question de l’énergie aux Comores, il a répondu que pendant sa gouvernance, il avait trouvé une solution de dépannage à savoir des groupes électrogènes. Il a donc mis la faute sur le dos de son successeur qui n’a pas trouvé une solution durable. Monsieur le Président, à son successeur on ne laisse pas du bricolage quand on est un Président d’un pays. On laisse plutôt un projet durable, avec lequel le successeur marchera sur vos pas pour accomplir le projet.
En somme nous avons hâte de lire les programmes de nos candidats afin de découvrir le projet énergétique.
Youssouf BOINSEO
COMORESplus