LE PEUPLE CHOISIRA-T-IL SON PROPRE MALHEUR ?
26 janv. 2016Avant l’ouverture de la campagne électorale, avant même les déclarations de candidature, nombreux sont les prétendants à Beit-salam connus préalablement. Ce qui fait que, vu la crise qui étrangle le pays depuis plusieurs décennies, ces postulants devaient se préparer à répondre aux questions que le pays leur soumet. Certains devaient dresser leurs bilans avant d’étaler leurs programmes, s'ils en ont et d’autres leurs programmes pour un prochain bilan.
Certes, dans un Etat de droit, les autorités au pouvoir, ou fraichement sorties, et qui veulent être reconduites sont les plus souvent interpellées. Mais aux Comores, celles-ci n’ont rien à craindre, sachant que leurs adversaires passent outre. Seuls les réseaux sociaux, deviennent les seuls avocats d’un peuple exclu. Plusieurs investigations et questions s’y étalent, même si les concernés, en tout cas les candidats hors du pouvoir et la population, semblent blasés. Les indices pour des élections frauduleuses laissent présager. La perte de celles-ci par l’opposition est prévisible. Une perte qui se résume dans un premier temps, par l’inaction de cette dernière face à la forfaiture commise par le pouvoir envers la CENI, sa machine à fabriquer des voix, de bourrage des urnes fictives et de renversements de résultats. La volatilisation de 153 millions dans la cavité du président de ce machin, Mr Djaza et qui est toujours maintenu, est une preuve que le respect de la loi est superflu pour ce pouvoir. Si le pouvoir maintient cet homme à la tête de cette commission réduite à une coquille vide, ce n’est pas anodin.
Et si les autres candidats se réveillent ?
Ces élections devraient être la seule occasion pour les comoriens de vomir ceux qui ont martyrisé le pays depuis plus de trente ans. Mais la vulnérabilité de l’opposition dans ce combat, face à ces « océanides », nous réserve la continuité dans la vie noire. Des Comores dans l’abime. La tonne de méfaits qui repose sur les candidats du pouvoir en place, candidats des discordes ne devrait pas passer inaperçue. L’affaire Boul Mining et le pétrole comorien, vendu sans consentement des concitoyens, l’évaporation de 11 milliards issus de la citoyenneté économique « wandrudo sitirilana », les centaines de millions d’euros destinés à l’énergie comorienne par la Banque Africaine de Développement (BAD), la rupture de contrat avec une société Turque moins chère pour les routes, au profit de Colas deux fois plus onéreux, tout ça à mettre sur le compte du candidat des discordes, Mr Mohamed Ali Mamadou. Ses colistiers ne sont pas du reste. Mr Nourdine Bourhane, un subit enrichissement à cause des biens de l’Etat, l’affaire Handuli qui est si juteuse que le pétrole Qatari, et d’autres abus. Ici l’infatigable, expert en raccourcis vers le pouvoir, Mr Houmed Msaidié, n’est pas inconnu dans les affaires délavées. L’affaire (Société Comorienne de Vanilles SOCOVA, dont les cultivateurs comoriens de vanille seraient ruinés et achevés par lui, du temps d’Azali, la fermeture de Galawa, alors qu’il était au pouvoir dans les années 2000. Et si l’on ferme cette liste par Abiamri maître de gauchie de Comores télécom. Indétrônable de cette société jusqu’au moment où ses ambitions faisaient de l’ombre à Ma Halua. Monsieur 10% fut suspendu avant d’être promu colistier VP. C’est le mérite à la « Ngena Nvuu ». Promouvoir un DG qui a conduit sa société à la décroissance depuis…
Quand parler du bilan devient insulte, qui est responsable ?
Enfin, dans leurs meetings, le candidat des discordes, s’attaque et répond aux internautes. Mais il serait judicieux, s’il répondait aux vraies questions posées par ceux-ci au lieu de se victimiser, en demandant une campagne de courtoisie sans comptes à rendre. Avec cette réflexion, on comprend que malgré la vulnérabilité de l’opposition, les candidats du pouvoir, sans argument ni projet ont mal aux tripes. Ils fuient leurs bilans et pourtant ca devrait être la première des choses. Ici on nous envahit par le mot « expérience », encore une fois, le peuple le saurait gré, s’ils cessent de le prendre pour des idiots. Entre expérience et bilan positif, c’est le deuxième qu’il faut.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus