DES VAGUES UN RIVAGE
14 avr. 2016Dans toute élection depuis la nuit des temps et dans tous les pays du monde, il y a un vainqueur et des vaincus.
Les élections présidentielles du 10 avril 2016 ne pourront déroger à cette règle.
Cependant, notre pays est secoué par un vrai choc de titans, entre d'un côté le vice-président Mohamed Ali Soilihi et de l'autre, l'ancien président Azali Assoumani.
Chacun des deux revendique la victoire et accuse l'autre de vouloir lui voler la sienne. Chaque camp ne semble prêt à accepter une défaite.
Les rumeurs et les accusations enflent, nourrissant la haine et attisant les rancœurs.
Les risques de crise post-électorale sont réels et notre pays peut être précipité dans une énième instabilité.
Pourtant, il va falloir annoncer des résultats et donc déclarer lequel des deux l'a emporté.
Cependant, dans les conditions actuelles où la CENI et la Cour constitutionnelle ont perdu toute crédibilité, tout résultat sera contesté et portera le sceau infâme de la corruption.
Pour éviter de plonger le pays dans le chaos, le président Ikililou Dhoinine, qui a la responsabilité de garantir l'unité nationale et la paix, doit d'urgence assumer ses responsabilités.
La seule solution pour préserver la stabilité du pays, est que les résultats des élections ne puissent être contestables.
Pour cela, il faut imposer la transparence au niveau de la CENI et permettre aux médias d'état et privé, ainsi que les observateurs nationaux de la garantir. L'opacité et le secret ne servent que de terreau à l'instabilité.
Seule une réelle transparence est à même d’amener chaque camp à accepter le résultat quel qu’il soit. Alors, cette folle et inquiétante agitation après le scrutin du 10 avril 2016, n’aura pas été vaine.
La transparence s’imposera au futur Président et il ne pourra s’en défaire. Elle sera la vraie victoire du peuple comorien.
Le président Ikililou Dhoinine doit tout faire pour permettre l’avènement de cette transparence. L’unité, la stabilité et la paix de notre pays en dépend. Il nous doit cela.
SAÏD MOHAMED SAÏD HASSANE