UN CLIMAT NOCIF

Qu’est-ce qu’on n’a pas dit ou écrit ? Ça n’a pas fait bouger quoi que ce soit, ou bien pour se soulager, disons que ça en n’a pas l’air. Cependant, le monde continuera toujours à être monde quel que soit la façon dont on va le vivre, chacun devra supporter tout seul les lourds fardeaux de son histoire, de son vécu. La cour constitutionnelle comorienne va se prononcer d’ici peu. Une décision qui ne sera pas moindre, vu le temps que ça prend. En tout cas, moi je flippe car la suite m’intrigue. On se dirait dans un film d’Alfred Hitchcock.

Les courants se contredisent, les tensions montent jusqu’à stagner. On se demande en quel degré le soleil va chauffer ce vendredi aux Comores. Bien que le jour va se lever comme les autres fois mais vu les circonstances on va peut-être le percevoir autrement. Bien des doutes habitent chacun de nous car en ce moment rien de ce qui nous arrive ne semble normal.

Le pays va mal

On nous calme. On nous passe la pommade. Certainement la douleur sera intense. La communauté Européenne joue aux infirmières. Ils distribuent des calmants, des kleenex pour ceux qui vont chialer. Comme si la maladie diagnostiquée est  incurable. Ils nous préparent quand même à pouvoir supporter la douleur, ne pas s’écrouler tout de suite, faire semblant de n’avoir rien eu. Dieu seul nous viendra en aide mais je sens que nous sommes mal barrés. Le pays angoisse de ces renvoie des dates de délibération des résultats des présidentiels.

Je ne voudrais pas être à la place de cette cour constitutionnelle. J’imagine les pressions, les menaces, les intimidations. C’est vrai que la nuit porte conseils. Voir le suspens, l’attente est comme une thérapie. On sent que le mercure de la tension après avoir bondit si haut, tombe si bas à s’inquiéter.

Certainement que les esprits se calment, se préparent à toutes éventualités quelle que soit la lourdeur du poids qui va s’imposer. Nous savons que nous ne sommes pas en ce moment dans des petites affaires. Aussi petit qu’on l’a toujours vu, notre pays grandit, baigne dans ces eaux  troubles, où baignent les grandes nations de ce monde. Nous allons subir les mêmes secousses, être emporté par les mêmes vents. Comme nos frères d’Afrique, le Mali, le Centre Afrique, la côte d’Ivoire et d’autres pays qui nous rentrons dans la danse de la fièvre du dollar. Et oui, Le pays attire lui aussi les prédateurs de ce monde. Ceux qui sont attiré par l’odeur du pétrodollar. A ce  qu’il paraît, notre sol renferme des gisements de pétrole et autres richesse minières. Nous savons que ce produits pue de loin et attire beaucoup d’ennuis. Où il y a du pétrole, il y a le feu et le feu brule.

Nous n’avons pas le droit de nous tromper car la stabilité de notre pays est en jeu. Malheureusement à l’état où nous nous trouvons, on ne peut pas revenir en arrière. Le mal est fait, le danger est là. Nous sommes presque au front, dans un combat, corps à corps. Nous devons-nous défendre car c’est une question de survie.

Liquide dévastatrice

Mon dieu ! Pourquoi tu m’as envoyé cette putain de liquide maudit ? J’étais bien pourtant, même sans rond,  avec rien. Je me plaisais à travailler la terre, aller en mer pour pêcher mes poissons, retrouver la famille pour se partager le peu qu’on avait, ces maigres choses que le destin avait mises sur notre chemin. On mangeait à notre faim, sans restreinte, sans excès. On était tout simplement des gens heureux.

Aujourd’hui tout a changé, la peur s’est invitée dans portes, dans nos jardins, là où on plantait quelques bananiers, des cannes à sucre, un ou deux papayers, tout ce qui pouvait nous dépanner quand le ventre criait famine. On pouvait même enterrer la grand-mère que nous tenions à cœur, lorsqu’elle cessait de vivre. Ainsi que nos petits enfants qui n’ont pas eu la chance de grandir. Tous ceux que nous tenions à cœur et que le bon dieu avait rappelés de si tôt. On les gardait pas loin de nos maisons pour pas qu’on les oublie. Ils veillaient sur nous et nous on priait pour eux. Tout ça se tenait juste dans un petit bout de terre, une petite parcelle pas loin de nos demeures. Juste un petit jardin qu’on appelait « Kurani » pas loin de là on jetait les ordures ménagère qui engraissaient aussi cette bout de terre et la fertilise. Aujourd’hui tout ça est fini. Nos villes et villages ne ressemblent à rien. Nos maisons demeurent vides comme un grand cimetière que l’on a tourné le dos. Ils ont tout vendu au blanc. Dorénavant rien ne nous appartient chez nous. Ce qui fait que tout le monde fait semblant de ne rien voir. Comme si ces malheurs n’arrivent qu’aux autres.

Ça a commencé dans un village. Un village de pêcheur où les habitants ne rapportaient que le bonheur, l’espoir que nous offre la mer. Leur soucie n’était qu’embellir nos assiettes avec des  fruits de mer. Un jour comme si les dieux leurs sont tombées sur la tête, quelqu’un crié au voleur. Les autres ont fait sourds d’oreille. Personne n’a répondu à ce cri de détresse. Ainsi ce phénomène s’en ira par différente forme, de porte en porte, de ville en ville, de région en région. Si on continue à croire que le malheur de l’autre n’est pas le mien, qu’on continue à fermer les yeux, en faisant semblant de ne rien voir, Qui vivra verra…..

Déception

On a toujours mis au pouvoir des gens qu’on ne partage rien en commun. Des gens qui nous ont toujours déçus. Le pire est qu’on n’a jamais rien pris au sérieux. Pour les comoriens, élections riment avec  évènements, fêtes. On rit, on danse, on trace. Après chacun se replie sur ses  préoccupations en attendant les prochaines élections pour jeter encore dans la mare. C’est comme ça comment ça se passe. Les choses sérieuses ont été toujours prises avec une certaine  légèreté. Personne ne pourra te donner les vraies raisons de son choix de vote car il n’en a pas vraiment. Mais parfois il faudra se justifier. Certains te diront, j’ai voté pour celui-là car il est de ma région. D’autres avancerons que leur choix est allé à un tel car il le trouve tout simplement  beau. Pas besoin de programme ni quoi que ce soit. On s’en fout du passé du candidat. Peu importe ce qu’il a fait ; plus on est sal, on put et plus on attire les mouchent.

Mensonge pour remède

C’est ainsi que nous sommes. Bien lâche de ne pas vouloir se regarder dans la glace, par peur de se trouver face à sa laideur. On se console à vouloir se mentir, se dire, que c’est une autre personne qui fait le guignol, qui fait le pitre dans son miroir.

Osons nous regarder de près, yeux dans les yeux, faire face à nos problèmes de tous les jours. Ces mêmes fardeaux que l’on traine comme un boulet, que l’on classe souvent dans l’étalage des « pas de chance » auront à nous rattraper un jour, donc autant s’affronter à cette dure réalisée aussi complexe qu’elle soit.

Le pays va mal, c’est la faute à qui ? On te dira facilement que c’est à celui qui est au pouvoir. Voilà c’est ainsi que monsieur tout le monde définit les causes de tous nos malheurs. C’est toujours la faute à l’autre sans se demander qui est vraiment l’autre ?

Le mal est couvé par l’ignorance de ce peuple. Un peuple apparemment immature. Un peuple qui est capable de défendre ses intérêts. Les autres apprennent par leurs histoires, chez nous on ignore tout de nous, d’où nous venons. Et pour cela, on avance comme quelqu’un qui porte un bandage aux yeux qui l’empêche de voir où il met les pieds. Ici c’est l’habit qui fait le moine. On oublie même ce qu’on a mangé la veille.

Parfois j’ai honte d’être de ce coin qui confond le jour et la nuit. J’ai honte de ne pas trouver les mots justes pour parler à mes frères et sœurs et à mes amis. N’ont-ils pas fréquenté les bancs les mêmes écoles, ceux qui prétendent nous gouverner ?

Qul est ce genre de responsables politique qui manquent de tout, classe, visions, logique de base ? Aujourd’hui, on n’a pas droit à la moindre erreur ors d’autres les accumulent comme s’il y a de ça une belle promotion. Comme si rien n’était, sans compte à rendre ils étalent leur gaffe comme un chien et  ses crottes le long de son passage. Le pire le peuple oublie et devient le premier des complices. J’espère qu’on va changer les choses en bien et apprendre à ne pas faire les mêmes erreurs. Vive le changement, pour des Comores qui gagnent.

Laheri Alyamani

COMORESplus

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