POURQUOI LA NOMINATION DU SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT SEME DU VENT ?
29 juin 2016Mon idole, feu Dafiné Mmidjindze a dit : « Fumu la mdru kalitongoleha ntsa ». Cette expression trouve du sens dans le pouvoir Azali. Après avoir lu l’article intitulé « Idaroussi Hamadi mérite-t-il son poste de SGG ? », écrit le 25 juin 2016, j’ai pris beaucoup de plaisir à réagir.
En grand nombre, nous avons souhaité le déracinement du baobab, et en grand nombre nous avons contribué à le faire chuter. Des fiers qui assument leur choix. Précisément celui de faire tomber cet arbre sans fruit ni ombre. Sur vingt-cinq candidats, « la main invisible » a aidé les wangazidja à tirer au sort trois candidats. Et parmi eux, Azali, qui se démarquait un peu des deux autres. Mais je crois que personne n’est dupe. Sinon, oui, à chacun son opinion et son « pourquoi il a soutenu ou contré qui ». Heureusement que le respect et la libre expression sont de rigueur et dominent nos quotidiens. En tout cas nous autres voulons à tout prix mettre fin à un système.
Heureusement que nous avons une richesse indéniable, qui est la manière différente de percevoir, d’évaluer les choses. Loin d’une pensée moutonnière. Avec tout le respect dû au savoir et à l’intellectualité, j’ai trouvé que l’article sur « Idaroussi » souffre de déséquilibre. Un réquisitoire qui ne se limite qu’aux quatre murs du parti CRC. C’est mon point de vue sans heurter le sens ou l’orientation de l’auteur. Est-ce que la force que nous avons mise pour faire tomber le baobab était pour une unique cause ? Je ne pense pas. Pour les querelles internes à la CRC, il y a de quoi. Et ce parti s’apparente à un clan qui se dispute des bouts de viande. Les biens lotis sont connus dorénavant et même avant la rencontre entre Azali et Paul Bérenger. « La politique actuelle est comme une anesthésie. Elle t’offre de beaux rêves et te réserve une triste réalité ».
« Une nomination qui ne passait pas inaperçue »
La nomination de Idaroussi Hamadi au poste de Secrétaire général du gouvernement, équivalent à la primature, choquerait plus d’un. Pour des raisons multiples. Comme il y a des raisons pour sa nomination, et même des inventions de mérite, il y’en a aussi d’autres pour la contestation et la révolte. Sans doute, comme il est bien écrit : « Idaroussi a le droit d’occuper ce poste. » Mais à condition qu’il fasse preuve de probité. Si ça frémit dans son parti, c’est qu’il doit bien y avoir des explications. Sont ancrés dans la mémoire des comoriens le désordre, le démantèlement des sociétés d’Etat, dont des nombreux acteurs qui occupent encore aujourd’hui des hautes responsabilités. Nommés à nouveau à des postes stratégiques de l’Etat. N’est-ce pas un signal donné aux comoriens pour leur expliquer que le changement, ce n’est pas maintenant ? La nomination d’Idaroussi Hamadi, au poste de secrétaire général du gouvernement fait un volcan souterrain, bouillonnant. Tout comme celle de Said Ali Chayhane au poste de ministre des finances et tant d’autres.
Et si l’on parle du verdict sur le dossier appelé "affaire vanille." Du mardi 31 juillet 2007 ? Combien de tonnes d’ancre coulées et des dires massifs au sujet de cette affaire ? Peut-on oublier facilement les 54 millions du fonds de soutien à la vanille, gazéifiés, et dont les principaux acteurs sont le secrétaire général au ministère de la Production et le chef de la Brigade vanille ? Houmed Msaidié a été aussi impliqué et cela ne lui a pas fait cadeau d’opinion.
On se rappelle de la justice qui a prononcé cinq ans de prison contre ces hommes et un million de francs d’amande. Et les 32 millions demandés à être remboursés par le SG du ministère de la production et les 14 millions exigés du chef de la brigade de vanille. Dommage qu’il se trouve des jeunes dont on ne doute pas la science, avec qui le combat a été engagé contre un régime que nous jugions de corrompu et injuste, qui louent des hommes bien entachés et ventent des mérites de façon aussi fascinante. Passons.
« Compétence ou complicité ? »
Alors, il n’y a personne dans le club CRC qui puisse être capable de coordonner les actions gouvernementales en tant que SG que l’homme au dossier ? Et les hommes neufs ? Et ceux qui prétendaient les bouts de pains ? Et les jeunes technocrates qui ont brillé dans les réseaux sociaux lors des campagnes électorales ? Là, personne n’est interdit d’aimer, de louer. Mais il y aussi le droit de blâmer la défense de l’émergence du fruit couvert. Nombreux sont les saints d’esprit. Peut-on dire que la nomination d’Idaroussi Hamadi, est une bonne recette que le chef de l’Etat manie pour un exercice d’un pouvoir sur mesure ?
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus