AZALI ET DE GAULLE, SONT-ILS COMPARABLES ?AZALI ET DE GAULLE, SONT-ILS COMPARABLES ?

Par Mohamed HADJI

Surpris par un article que j’ai lu quelque part, titré "Azali est-il le Charles De Gaulle comorien", je suis resté aphasique. Quand l’intellectuel persiste à vouloir fermer les yeux ouverts de son peuple, il ne faut pas que ce dernier prétende un changement. Quand la plume devient une écope pour le privilège, il faut que ce peuple s’éloigne de l’espoir. Il paraît que l'homme ne change pas, il évolue en bien ou en mal.

Ainsi, le passage d'une idée à une autre, d'un régime à un autre, n'est pas synonyme de changement de l'homme. Un homme d'Etat, un bâtisseur, ne se définit pas à un changement de costume, puisque l'habit ne fait pas le moine. Est-ce que c’est méconnaître l'histoire, c’est faire exprès de ne rien connaitre, ou c’est de trouver une porte d’entrer dans la cour des grands, en comparant notre Colonel Putschiste au Général De Gaulle ? Nous devons distinguer la quête d'un poste et la pédagogie à la future génération, l'éloge d'un bâtisseur de notre pays.

« De Londres à l’ambassade de France à Moroni »

De grâce, qu'a-t-il démontré Colonel Azali, de sa carrière militaire et de son rang d'officier supérieur, quand le pays a été envahi par le meurtrier de nos Chefs d'Etat, Bob Denard ? Quelle leçon du patriotisme qu’on veut nous transmettre ici ? Un peu de respect à ceux qui lisent les écrits. Le minimum, je réclame, en tant que citoyen comorien. Veut-on nous dire, que le fait de se réfugier à la chancellerie du suspect commanditaire des assassinats de nos Chefs d'Etat est un geste de résistance ? Je ne crois pas qu'on puisse faire une comparaison de relation symétrique, le repli de Gl De Gaulle à Londres et le refuge d'Azali à l'ambassade de France. De Gaule c’est pour libérer sa patrie contre les Allemands, la résistance, je veux dire. Et Azali, c’est pour fuir l’occupant. Pour éviter de paraitre ridicule, il faut être sérieux et surtout comparer les comparables.

Veut-on nous faire croire que l'opération apprêtée dont la nature a été bien visible, pour légitimer le putsch par Colonel Azali et pour nourrir le séparatisme, est comparable à l'appel de De Gaulle au pouvoir ? Peut-on nous rafraîchir la mémoire, comment il a rendu le pouvoir au politique ? Est-ce l'enterrement de la République Fédérale Islamique des Comores par la naissance de l'Union des Comores, bien actée par son Maître, l’occupant éternel, est comparable au costume constitutionnel de De Gaulle de la cinquième République ?

« La résistance n’est pas synonyme de traitrise »

Nous ne devons pas méconnaître le sombre exploit d'Imam Azali et le choix de triste bonheur à son retour au pouvoir, mais comparer Colonel-Imam Azali à De Gaulle, c'est méjuger l'homme d'Etat Français. Cet homme qui rétablit l'honneur et la puissance de son pays à l’échelle internationale. Alors, là, c'est déprécier la valeur de l'homme qui savait protéger les intérêts de son pays. Je ne crois pas que De Gaulle pour l'intérêt de son pays, pillasse les caisses de l’Etat, confiasse officieusement à la première Dame le portefeuille de l'économie de son pays, et les nominations des postes stratégiques. De Gaulle qui aurait lui-même payé les factures de son bureau, de sa résidence…

Il serait préférable de faire de poèmes pour concurrencer Maman Hairiya, limer un peu le flair pour concurrencer Maman Lassuranci, faire de "choudouwantsi" pour se substituer aux orateurs du Grand mariage. Cela serait prometteur d’avoir un poste, au lieu de nous raconter des vocables sur notre Colonel-Imam, élu par défaut. Oui, Mamadou a été pire, nous sommes tous d’accord. Que va-t-on nous raconter si dans cinq ans, l'homme au turban revient au pouvoir ?

Mohamed HADJI

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