LES HEUREUX DU POUVOIR FACONNENT-ILS LES NOMINATIONS DANS LEURS POCHES ?
07 juil. 2016C’était en 1990 quand Said Ali Kémal, parlait avec un humour décapant de leurs soutiens à Taki et Djohar, deux candidats au deuxième tour : « izo kweli karitsu handza ye maele, esha tsihuka yapvo so’ntsi ngarandzao om’hogo ». L’implication des réseaux sociaux dans les campagnes électorales et l’effervescence de la jeunesse avertie d’ici et là, ont contribué à-foison à la défaite du candidat dit des institutions internationales. Même si cela semblait de prétexte chez certains, mais Mohamed Ali Mamadou est abattu. Objectif atteint. Elu président, Azali a pris son temps comme pas idéal dans un pays agonisant, de réfléchir sur la composition de son gouvernement et de ses collaborateurs ainsi que des nominations des différents directeurs. C’est ce que nous savions.
« Que Hudjadji soit béni »
En effet, certains sont dans l’obsession du mot « provisoire ». Ils avancent ensuite l’hypothèse d’un gouvernement de remerciement et lui donnent une durée de six mois, comme si cela est une règle imposée au chef de l’Etat. Le feu, Dafine Mmidjindze a dit : « Ngotsodo hamara mara ngandje, nosa ntsa za mbondzi wevura. Na hurenge baraka katsu rora, hushindi hurenge kokwa bedja, hurenge Sukuni hum’pvaharia, hurenge mshinda nvura madjaraya… na Hamadi na Tsendza wadjo hima, mtsahwa hadjwenda kalaweni, rame ze habari zahadjeni… » En tout cas, pour le changement… il nous faut du charbon. Passons.
Vu la composition de certains cabinets…, l’ambition de quelques dirigeants, l’horizon se voile. Certains plumes et certaines têtes se trouvent partager entre la fierté de faire tomber le baobab et la lâche victoire du nouveau pouvoir. Il n’y a pas que les extras pouvoirs. Au sein du parti CRC et des ceux qui ont porté leurs soutiens à Azali, la déception est de clair présage. Quelques clivages en voie de délivrance.
« Azali est élu et le pouvoir est à un poignet »
Très possessifs, une minorité des membres de la CRC, confisque le pouvoir, en tout cas fait la pluie et le beau temps. Dans ce cerceau, se trouvent le directeur des SCH Mohamed Chatur, le Secrétaire général du gouvernement Idarussi Hamadi, le Vice-président de l’Assemblée nationale, Maoulana Charif et Bolero… Et moins de deux mois du pouvoir, le cercle projette sa vision dans les cinq ans avenir. Quelques fidèles, qui ont tout sacrifié jusque leur sang pour la réussite du colonel président et de la CRC, apprennent les décisions prises comme un citoyen lambda.
En tout cas le choix de certains ministres et directeurs des sociétés d’Etat, sont une bonne illustration. Mais ce qui est aussi alarmant, c’est le pouvoir que dispose Mr Maoulana Charif dans ce cercle. Maoulana en lui seul pourrait être maitre de six nominations, dont une dans l’ombre. Trois directions générales, un secrétariat général, un secrétariat adjoint et un conseiller à la présidence. Et tous des grands comoriens. Quand on ose dénoncer ce système on sera traité de fouteur de désordre, mais l’équilibre ce n’est pas ça. Où sont les autres insulaires dans les grandes sociétés ? Des grandes directions juteuses, comme La SCH, Comores télécom, Onicor, Douane, APC, TPG, Plan, Caisse de retraite… et bientôt présidence de tribunal, Service des impôts… ? Malgré les efforts déployés par un grand nombre de comoriens pour annihiler le baobab, mais la maladie « inu nde atru » est contagieuse, et risque d’être incurable.
« L’illicite dans le pouvoir »
Mais pourquoi jurer, si promesse ne sera pas tenue ? Le pouvoir de Maoulana et Bolero dans les agissements du chef de l’Etat ont de quoi à être curieux. Lors de son dernier voyage à Paris, Azali, alors candidat, aurait juré à quelques membres de son équipe de soutien, que si Maoulana arrive au deuxième tour des élections de gouverneurs, il soutiendra son adversaire. Pire aussi, ce même Maoulana, devant cette même entité, aurait tracé le parcours immoral et en défaveur du pays de son ami d’hier. Il jurait donc ne pouvoir plus résister Bolero à cause de son manque de scrupule. Mais comment, à peine au pouvoir, ce groupe se soude au mépris de leurs… ?
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus