IKONI, OUI A LA RECONCILIATION MAIS QU’ELLE NE SOIT PAS UN TREMPLIN VERS LE BUTIN.
15 sept. 2016SAID YASSINE Said Ahmed et ASSOUMANI Maoulidi
Une société où l’hypocrisie, l’arrogance et les facéties, sont monnaie courante, elle élit définitivement domicile dans l’abime. Et ceux qui s’apprêtent à prêcher la vérité deviennent des victimes. Les médisances, les calomnies, les ragots et les qualifications de tous les noms s’enchainent sur leurs dos. Quand une société se trouve en conflit et que la ruse est le mode de gestion, les intérêts démagogiques et personnels, l’objectif, l’harmonie s’en fuit.
Depuis le lendemain du conflit d’Ikoni, ceci devient un alibi. Un tremplin vers des profits augurés. Quatre années de déchirures de la société, quatre années de malin-plaisirs. Tout le monde est au courant que les victimes ne sont que les jeunes de cette ville, tout quartier confondu. Quelques individus y tirent leurs profits. Il y a quatre ans que cette ville s’est émiettée, les démarches pour sa paix durable n’ont jamais été entreprises plus sérieusement. Indifférence et calculs, les concernés ne sont pas allés au charbon opportunément. C’est donc quand la ville avait besoin d’une justice. Mais non, par la machine politique, par calcul des voix électorales et des butins, par des penchants politiques et pécuniaires… la gravité du problème n’était pas prise en considération.
« Les béats de ce conflit »
Certains aînés qui sont en général dans les arènes politiques ont sacrifié cette ville et la jeunesse y cultive la haine entre les fils de tous les quartiers. Un avenir maltraité, abusé, estropié mais toujours amadoué. Les acteurs de ce climat doivent comprendre que la vérité d’aujourd’hui est le mensonge de demain. Les nuages vont disparaitre et la vérité éclatera. Qu’est-ce qu’on n’a pas vu depuis le lendemain des émeutes du samedi 23-12-2012, passant par les scénarios des deux échéances électorales post-conflits ? Des manipulations sordides et surtout les affublées en position à chaque lever du soleil. Les jeunes se déchirent en faveur des « ainées » qui se réunissent en cas de leurs besoins.
Comment peut-on comprendre que des hommes, aguerris dont les salons se transformaient en Agora, pendant la période du conflit pour les plans…, se positionnent ces heures-ci en apôtre de la Paix ? Des gens qui ont plongé cette ville dans l’abime, et qui n’ont eu de cesse de rouler pour leurs intérêts personnels. Ils se travestissent en porteurs de vie harmonieuse de la cité. En tout cas c’est dans les veines des humains, en particulier des comoriens et les gens de la cité surtout. Qui prêche pour le vrai, n’est qu’un insolent, un taré, un attardé, un je ne sais quoi. C’est comme ça dans un peuple où la vérité devient pêché. Sinon, il y a de quoi devenir mécréant. Tant pis pour les ulcérés. Comment des gens avec lesquels, on menait une lutte pour la justice et la paix durable, se retirent à mi-chemin sans aucune explication mais pour les intérêts personnels ?
« Vérité et réconciliation »
Nous tous le savons et même ceux qui se disent conciliants le savent que la réconciliation des enfants d‘Ikoni est impossible sans que la vérité ne soit établie. Mais quand même la stigmatisation et les traitements des autres continuent. Quant à la Paix à Ikoni, elle est là. Et même une réconciliation hypocrite est faite. Et ceux qui ont divisé la ville hier, se rencontrent et partagent tous aujourd’hui sans penser à la terre qu’ils ont minée. Les démarches malicieuses guidées par la passion et les intérêts démagogiques et personnels, pour une réconciliation issue des calculs, ne sont pas garanties. Mais pourquoi, une réconciliation hâtive, juste au lendemain d’une naissance d’un pouvoir ? Mais pourquoi, un conflit dévastateur comme celui d’Ikoni, se prend pour une simple dispute… par ceux qui ne cessent de creuser le tombeau de ce milieu ? Les enfants d’Ikoni sont un seul homme. Mdradju, Mdrambwani et Harimwamdji. Ils sont tous victimes des manœuvres dissolues de certains des ainés. Ceux-ci prônent la Paix et la réconciliation quand ça les arrange et non la ville.
« Le faux compagnon et sa traitrise »
Mais pourquoi le conflit d’ikoni a perdu son allure ? Qui ne respecte pas un conflit, banalise la réconciliation. Et une réconciliation banalisée, l’harmonie est impossible. Pour qu’Ikoni vive paix et réconciliation, il faut une transparence, une discussion des enfants de la ville de tous bords et une réflexion si profonde. Et de cela, j’ai espoir, car parmi ceux qui ont joué les sals rôles, à allure d’importance dans ce conflit, sont dévoilés par la naissance du régime en place. Ils étaient combien à nous sembler combattants le lendemain des émeutes ? Ils étaient combien à nous sembler des hommes honnêtes et habiles, détenant de vérité et optant une position légère ou radicale pour les intérêts soi-disant de la ville ? Ils sont où les amis des luttes de touts bords qui ont déserté le combat à mi-chemin sans explication ni rien, mais avec des micmacs à la lapine ? Ces heures-ci ils se trouvent au sommet de leurs objectifs… donc but atteint.
« Les cache-cache nuisibles »
Pour finir, le conflit d’Ikoni ne se limite pas aux quatre murs de la ville. Il s’est rallongé jusque plus loin, même en France où un grand nombre d’Ikoniens habitent. Nul n’est plus drôle que ceux qui prétendent agencer une réconciliation dans cette ville sans inviter les plus durs et ceux qui se déchirent, pour seules raisons, ces concernés sont rebelles. La réconciliation dont les saints d’esprit ont besoin, doit rassembler et impliquer les enfants de cette ville qui se déchirent, livrés à eux même pour les intérêts de certains aînés qui agissent par dividende. Le conflit d’ikoni ne doit pas être instrumentalisé, la réconciliation acclamée ne doit pas servir de tremplin vers les chaises en or. Les enfants d’Ikoni de tous les quartiers, souffrent suffisamment de ces intrigues, donc assez !
SAID YASSINE Said Ahmed et ASSOUMANI Maoulidi
COMORESplus