AFFAIRE BUDGET ANNUEL, LES DÉPUTES… OPÈRENT UN SUICIDE LÉGITIME OU SONT-ILS PIÉGÉS PAR AZALI ?

Par SASY

Il y a trois pouvoirs reconnus et/ou même crédibles. Le pouvoir exécutif, le pouvoir parlementaire et celui juridique. Ces trois pouvoirs peuvent faire ou défaire... Mais aux Comores selon la constitution actuelle, un seul exécutif détient le plein pouvoir. Le chef de l'Etat.

Pour la clarté des faits, nous devons faire un recul en arrière. En 1972, sous le patronage de Mouzaoir Abdallah, alors président de l’assemblée, le prince Said Ibrahim, président du conseil de gouvernement de l'époque, a été exposé à une motion de censure. Donc demi de ses fonctions du président par les députés de l’époque. Une fois sans deuxième. Depuis donc, les constitutions des Comores indépendantes, bien sûr, protègent les chefs d’Etat comoriens… bien que ce soient eux qui les façonnent. En 1982, minoritaire à l’assemblée fédérale, le président Abdallah, a dissoute ce parlement. En 1993, pareil, feu Said Mohamed Djohar a fait la même chose, mais lui par contre il n'était pas, en crise de majorité. C’était par la caprice de son jeune ministre de finances de l’époque, son gendre de l’époque, Mchangama. Oui ce maître de Mwangaza-RDR avait atteint son but. Il est arrivé à la tète de cette institution par magouilles en échange avec deux ministères à Moheli, île sensée de briguer ce mandat.

« Remous à l’Assemblée nationale, une sucide légitime ? »

Mais est-ce que les comoriens se rendent compte du danger auquel, ils sont exposés par leurs politiques de tous bords et le pouvoir en place ? Bientôt un mois, l’assemblée nationale comorienne, devient un ring de Box. Les chefs de l’antagonisme, sont deux députés de la majorité présidentielle. Il y a quelques temps, le vice-président de l’assemblée nationale Mr Maoulana Charif l’homme aux six signatures du régime Azali et le député Ali Mhadji, actuellement secrétaire général du parti au pouvoir CRC, tous deux de la mouvance présidentielle, exécutent l’ordre du grand. Cette volonté qui parait incompréhensible chez les uns et imaginée chez les autres mérite se reposer sur beaucoup analyses. Arrivé au pouvoir grâce à Sambi, ne disposant que de deux députés à l’assemblée, Azali souhaiterait faire comme s’il contrôle tout. Avec l'aide de son neveu et son conseiller invisible, qui flotte dans l’océan, il s’arroge tous les pouvoirs. Des poches de résistance subsistent. Le rejet attendu de vote du Budget n'a surpris que ceux qui méconnaissent la situation tendue à l'hémicycle ou ceux qui se laissent toujours miroités. Maoulana aurait promis pouvoir convaincre ses collègues, mais Ali Mhadji l’a fait mordre la poussière. Juste pour une question de bureau de l'assemblée, qui ne reste qu’un prétexte. Mais de ces deux antagonistes, lequel est perdant dans le temps, une fois que l’assemblée sera partie en fumée ?

« Urandzi wa djulwa ka’usiha utsi daba »

Representé par deux députés seulement à l’assemblée nationale, le parti CRC est minoritaire, depuis un temps. Mais par des calculs et coup d’émotion son chef est élu chef de l’Etat au bénéfice aussi des réseaux sociaux, dont certains animateurs l’ont fait un souffle par désespoir. Entre Sambi et Azali, quelques yeux étaient dupes en croyant à un mariage de fidélité. Et certains l’histoire leur donne raison. Voulant écarter Sambi du pouvoir qu’ils prétendent partager, il faut déraciner le gros arbres avec ses racines. Ce qui fait que le chef de l’Etat, aurait piloté à distance cet avion, pour un crash dans le Sahara où aucun débris ne peut être visible. Voilà, un conflit qui fait appel à une motion de censure. Un député, doit dans un pays démocratique être indépendant. Mais d’une seule chose, il est redevable, quelle que soit sa position face au régime en place. Le budget doit être voté.

« Une grogne qui peut sauver Azali »

Alors, le refus de voter le Budget 2017 par les députés dont la majorité est raffinement du pouvoir en place, serait une manœuvre du chef de l’Etat pour trouver un prétexte. Un prétexte car, c’est bien vu qu’Azali copine avec les deux camps comme si de rien n’était avec des voyages en récompense. Quand il partait au Maroc, il est parti avec le député Tocha Djohar et quand il attendait les youyous et le « manunka ndro » d’Anjouan, il est parti avec Maoulana Charif… tout ça au mépris de la conscience du peuple. Cela montre bien que tout se prépare à sa convenance. Sinon, le ministre des finances ne devrait pas être maintenu à son poste, car cela aussi illustre son incompétence. Comment un budget préparé, étudié et ficelé par l’argentier de l’Etat, est soumis au refus du parlement ?

Les députés sont les représentants du peuple. Dans un pays digne de ce nom, au moment où le chef de l’Etat est désavoué par le conseil constitutionnel et les représentants parlementaires, il n’a qu’à se rendre compte, si cela n’est pas une menée. Le peuple est contre lui par ces deux pouvoirs susmentionnés. Mais bon, un pays spécial s’accommode à des hommes spéciaux. Mais là, pour une gouvernance aussi dance, le chef de l’Etat devient un bien anxieux. Il a la conscience que cette majorité qui faisait de lui chef de l’Etat ne lui appartient pas. Il désire donc en avoir une à lui et propre à lui, donc on déracine. Pour Azali la seule solution pour un quinquennat à sa convenance, il lui faudrait dissoudre le parlement, et là, le despotisme aura bien ses racines.

SAID YASSINE Said Ahmed

COMORESplus

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