COMORES: LA DETENTION D’UNE FEMME POUR REFUS DE DROIT DE PASSAGE
03 mars 2017Le Centralisme imamique semble érigé et confirmé la "Justice retenue" et la "Justice déléguée". Tout commence depuis un moment, mais après le rapine organisé de Radio Labaraka.FM, dont le Sacripant de la République assume avoir exécuté… pour la tranquillité publique des actions du Gouvernement. Il parlait aussi de la protection de l'honneur d'Al-Imam. Alors cette Justice retenue, est élargie pour les intérêts des membres de la Couronne imamique. Telle est l'affaire du Lord Said Ali Chayhane, Ministre de Finances, contre Madame Sakina Djoussou. Monsieur Chayhane, protecteur de l'image et de la personnalité d'Al-Imam Azali, a vendu un terrain enclavé à Mr Ramadhoine. Un terrain vendu sans passage. Ce qui fait que le sieur Ramadhoine, demande à Madame Sakina Djoussou, propriétaire d'un terrain mitoyen, de lui céder une servitude de passage.
Suite au refus de laisser le passage à Mr Ramadhoine, par Madame Djoussou, le ministre Chayhane est intervenu lui-même en sommant le Procureur Omar Ben Ali d'arrêter cette Dame pour cause ; n’avoir pas cédé le passage sur son terrain. En droit civil, "le propriétaire d'un terrain enclavé est fondé à réclamer à son voisin, et moyennant une indemnité, pour un droit de passage afin d’accéder à la voie publique". En écartant ce que la Justice Déléguée peut procéder et trancher, si elle n'est pas dessaisie par la Justice retenue, nous nous interrogeons pourquoi Lord Chayhane n'avait pas cherché un terrain d'attente voire demandé ce droit de passage avant la vente de son terrain? Pourquoi l'acheteur de ce terrain n'avait pas exigé le droit de passage à Chayhane comme condition suspensive de la vente? Pourquoi Lord Chayhane s'immisce dans cette affaire, alors que seul le propriétaire du terrain enclavé ayant droit à faire demande ? À défaut d'attente conventionnelle, seul le juge de la Justice déléguée qui devait déterminer cette servitude.
L'intervention du Lord Chayhane, devenu, tiers sur cette affaire, ne confirme-t-il pas l'établissement et l'encadrement d'une Justice retenue et une Justice déléguée dans le Régime imamique d'Azali ? Les Gwadanais ont déjà vécu le Régime du Colonel-putschiste, avec la démolition des immeubles construits dans des domaines étatiques, cédés ou obtenus d'une manière injustes. Or, la majorité de ces domaines ne sont pas revenus à l'Etat, mais ce même régime aurait monnayé pour restituer aux acquéreurs. Le régime imamique revient avec une deuxième architecture de justice. La justice retenue et la justice déléguée.
Même s’il ne va pas l’avouer, le Garde de Sceaux est dépassé par les agissements arbitraires du clan Gabrielle et Goebbels. Il dirige son portefeuille sous silence. Et dans tout cela, son cabinet nous explique que le ministre n'est pas un juge, comme si on l'interpelle de devenir juge. Dans le pays dit de "droit et démocratique", le feuilleton politico-dramaturge Fillon, accusant la justice, le Garde de Sceaux lui répond en défendant l'indépendance de la justice et l'indépendance des juges. Dans les Îles Gondwanais, le Garde de Sceaux se tait, en observant la nouvelle donne de la justice imamique pour éviter le chômage.
Madame Sakina Djoussou a passé quelques heures en garde à vue, ordonnée par le procureur Omar Ben Ali et relâchée à 22h du jeudi 02 Mars 2017. Omar qui paraitrait sérieux et rigoureux, s’il s’occupait des escrocs qui l’entourent, le club, devrait se pencher aux vrais problèmes de vol et de corruption qui absorbe le pays. Mais pour quel fait, on incrimine Mme Djoussou ? D’avoir refusé le droit de passage au client de Chayhane ? On enferme un innocent en faveur des heureux du régime.
Mohamed HADJI
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