COMORES : LE POUVOIR EN PLACE AURAIT-IL CAUTIONNE LE DESORDRE A L’HEMICYCLE ?
16 avr. 2017Tout commence par une session parlementaire. Oui c’est là où se dessine la cause immédiate. Comme stipule la constitution comorienne, chaque année, trois conseillers de l’île deviennent députés nationaux, après vote à l’assemblée de l’île. Bien sûr, une formule compliquée mais adoptée. Cette fois-ci, majoritairement, l’assemblée de l’île d’Anjouan a choisi, le 7 Avril 2017, trois conseillers du parti Juwa pour l’hémicycle de Hamramba. Selon la loi, cela est une légalité absolue. Mais la nostalgie ruinant, pousse aux membres de l’UPDC, et de la CRC, à mordre mortellement le parti Juwa, grâce auquel, Azali Assoumani devient chef d’État. Une ingratitude finie. D’autres conseillers de l’île sont par la force visible et occulte, choisis pour le ruban multicolore. Cela a tout de suite fait réagir les députés du parti Juwa, et une boxe à l’hémicycle s’impose. Un comportement anticonstitutionnel, adopté pour glisser le pays dans la tombe une fois mort. C’est bien la mission du président de l’Assemblée comorienne Abou Housseine et son Vice-président Maoulana Charif, lui-même membre du parti au pouvoir.
« Une récompense d’avant service rendue ? »
Le voyageur de Luxe, Abdou Ousseine, président de l’assemblée, valide les caprices dévastateurs du patri au pouvoir. Ce qui pourrait aussi justifier les 30 000 € coût de son voyage de plaisance… dont la banque centrale comorienne ne pourrait se dire, pas sachant. Donc cette crise à l’assemblée nationale n’est pas anodine. Tout est calculé par l’UPDC et la CRC. Rappelons très bien que le parti UPDC avait comme candidat à la vice-présidence Houmed Msaidié et Abdou Soefo comme lieutenant. Deux ennemis en carton à la CRC. A peine débarqué en renouant la relation soi-disant perdue aux yeux des comoriens…, le désordre. L’hémicycle de l’assemblée nationale comorienne devient un ring de catch américain… dont plusieurs coups sont permis. Le Vice-président Maoulana Charif, se range au coté de l’opposition pour humilier ceux qui lui ont porté secours hier.
On doit donc parler du sens profond de la situation qui chez certains, reste mystérieuse. Lorsque les hommes au pouvoir ont comme unique souci, leurs fonds et leurs formes, lorsque ceux qui sont amenés à faire la loi, la défont et privilégient le désordre, les bons discours n’accouchent que des chimères… Les procédés du vice-président de l’assemblée nationale Maoulana Charif, l’homme qui agit rudement face à la stabilité de son peuple, illustre les ambitions. Même si une personne si malaimée par ses compères, le vice-président de l’assemblée… est un bon élève à part sa foi... pour une mission : Rendre l’assemblée nationale instable, telle est la prescription confiée au député Maoulana, spécialiste en démolition des hommes et des œuvres. Cette fois-ci après la destruction politique de Hamidou Karihila… Maoulana continue son œuvre, donc vise le parti Juwa et ses membres. Ce grand parti du pays, piégé dans une nasse, va encore revivre ? Ahmed Abdallah Sambi, président du parti Juwa, prendra-t-il conscience de la braise à laquelle lui et sont partis sont exposés ?
« L’ironie dans la complicité »
Comment un parti parmi les composants du pouvoir se voit humilié et traité comme des fumiers par un parti de l’opposition au sein de ce même pouvoir ? L’affaire des députés d’Anjouan, est l’arbre qui cache la forêt, donc, une complicité dévastatrice. Mais pour une seconde mission, le chef de l’État a bien réussi à mettre à plat le parti Juwa et son président. Mais que feront les membres du parti, qui se trouvent dans le fond du pouvoir ? Le Mirex, le Garde des Sceaux, le conseiller du VP en charge des finances… et tant d’autres… face à cette humiliation, que certains loueurs de ce pouvoir essaient de masquer par leur duplicité ? Le pouvoir ou l’honneur ? Certains sont déjà connus d’avance, et leur position. Maoulana Chrif qui est à la fois pouvoir et opposition, est l’homme sans srupule pour démolir un pays et quelques hommes qui ont rendu service à Azali. Le cas de sa canidature aux élections de gouverneurs pour achever Hamidou Karihila, l’homme qui a ouvert le chemin au chef de l’Etat dans le monde arabe, en témoigne.
Comment peut-on gouverner tranquillement un pays dont on sème l’instabilité ? Pousser Sambi vers une opposition n’est pas suicidaire au pouvoir en place ? Le chef de l’État devrait se tromper, estimant que le cumul des hommes affamés dans le socle du régime, notamment ceux dont l’eau du régime sortant n’est pas encore sèche, serait l’espoir d’une longévité au pouvoir. Mais en vérité, ces hommes pourraient lui opposer durant son mandat ? La réponse est déjà dans les actes. Les intestins commencent à raisonner et vite pour éviter la moisissure. Sinon, on aimerait bien aujourd’hui entendre la voix du député Ali Mhadji, qui hier a qualifié Maoulana de comploteur avec l’opposition.
SAID YASSINE Said Ahmed
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