TRAHI PAR LE PRESIDENT AZALI, SAMBI SERAIT L’OPPOSANT IDEAL AU POUVOIR
21 juin 2017
Quand l’avidité, l’égoïsme et l’ingratitude s’accumulent, on devient paranoïaque. Et à tout prix, il faut anéantir l’élément gênant. Certaines ambitions rendent aveugle. Et comme a dit le vieux Solo : « tant qu’on est aveugle, on ne connait ni la honte ni la mort ». Il y a un an, le chef de l’Etat comorien Assoumani Azali, souffrait d’un désespoir d’être élu président des Comores. C’est après avoir été admis au deuxième tour des présidentielles, contre le candidat du régime en place de l’époque Mohamed Ali Mamadou.
Pour remporter ces élections, le candidat Azali a tendu la main à l’homme fort de la saison, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Celui-ci est un total qui faisait pencher lourdement la balance pendant ce moment difficile. Oui, il a fallu cette main pour sortir la tête dans l’eau. Sans hésitation, Sambi a donné le calmant au candidat souffrant et dont l’éventuelle disqualification faisait des bruissements. C’est ainsi que les électeurs de Fahmi Said Ibrahim, candidat investi par le Rais Sambi et son parti Juwa, ont fait vague pour élire Azali président des Comores. Avec le mystérieux troisième tour que des nombreux comoriens n’ont pas connu anodin, Azali est sauvé.
« Pour que ça dure éternellement »
Même si certains inconditionnels du président Azali, tentent à tromper vainement l’opinion, que ce dernier s’est retiré du pouvoir, il y a plus de dix ans, mais Azali est toujours convaincu que rien n’est parfait que mourir sur l’estrade du pouvoir. Donc cette fois-ci en grappin. Et tant pis pour ceux qui attendent leur tour sur les bancs de touche. D’autres comme ses anciens amis Abdou Soefo et Houmed Msaidié ont compris dès la chute du Baobab. Le leader du parti Ridja fait lui aussi partie des matelots du manoir Azali, baptisé « émergence ». Cette Kouchnerisation… de l’opposition comorienne est la bonne méthode en cette période de sécheresse et d’incertitude, surtout dans ce pays où le métier le plus noble c’est de faire de la politique. Et rien ne peut garantir une longévité d’Azali à la cime sans rayer Sambi de la scène politique comorienne. Cette perche de laquelle hier Azali se servait, et qui risque lui assombrir l’horizon, donc un opposant digne de ce nom, moment où il est debout en politique. Ce qui fait que, les intrigues, les coups-bas et les humiliations à Rais Sambi font ballot. Passons.
Et la colonie des pantins politiques ? Ces « politacrobates », sans allure d’honnêteté, servent de chasse-mouche. Et que dire du silence de certains ministres du gouvernement Azali, issus du parti Juwa, face au traitement pas digne réservé au président de leur parti, Ustadh Sambi ? Aimer ou pas, le chef de l’Etat Assoumani Azali s’acharne contre cet homme, grâce à qui, il est l’homme heureux aujourd’hui. Il se met à scier le poutre sans lequel, il ne serait pas pour à la cime aujourd’hui. Certes, même si la diplomatie est une exclusivité du chef de l’Etat, mais Azali tient à rendre inexistant politiquement son sauveur d’hier Ahmed Abdallah Sambi, dont la popularité lui constitue de menace. Les propos haineux et immatures du député Ali Mhadji, Secrétaire général du parti au pouvoir CRC, contre Sambi, sont un cliché. Assurément « pveha pindo kapvelwa ham’hono ». Ces paroles seraient cautionnées par le chef de l’Etat Azali, consent ne disant aucun mot et qui se refugie derrière le silence et le mépris ironique de la situation.
« Le sale boulot des soumis »
Et si l’on fait un petit recul en arrière ? L’Iran et le Qatar pays amis des Comores depuis belle lurette, dont l’amitié a ses fruits sur le sol comorien comme les édifices… et la formation de nombreux enfants comoriens dans le domaine de la technologie. Un apport indéniable de ces deux pays aux Comores. Rongé par une forte « sambophobie », le pouvoir en place doit impérativement mettre fin à la relation entre les Comores et l’Iran, relation cimentée par le Rais Sambi. C’était ainsi que les différents ministres du régime en place, notamment, celui de la santé et celui de l’intérieur… se sont chargés du sale boulot, en classant les intérêts de cette coopération dans le placard. Le 7 juin 2017, Assoumani Azali a déclaré la mise à terme des relations entre les Comores et le Qatar. Bien par des fins personnelles, l’ordre des wahhabites saoudiens est exécuté. Sinon, quels que soient les prétextes et la raison… de cette rupture, la haine à Sambi a motivé le chef de l’Etat Azali à effectuer cette rupture. Certains ministres et responsables des différents départements ne savent même pas où se situent les mosquées de vendredi de leurs milieux. Et ils avancent la thèse du chiisme. Drôle de raison.
Lors de l’inauguration de l’hôpital de Hombo à Anjouan, le mois de mai dernier, édifice levé pendant le régime Sambi, ce dernier n’aurait eu droit à la courtoisie, donc l’invitation ne lui serait pas remise. Ni en qualité d’ancien chef d’Etat, ni d’un des artisans de la victoire d’Azali, ni même de citoyen normal. Tandis que certains ont eu droit au grill-room géant à l’île d’Anjouan, en échange avec de louanges à l’émergence. Et l’humiliation d’Oumara Mgomdri, DG de Comores télécom à Sambi… se rajoutait au tout. Oumara refusait à Sambi la place dans l’avion à destination de l’ïle d’Anjouan, car cela a été affrété pour les membres de la CRC.
Pousser pour le pouvoir à le quitter, Ahmed Abdallah Sambi serait le seul opposant crédible au régime en place… pendant que la famine continue sa besogne chez les « politacrobates ».
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus