ASSISES NATIONALES, LA TRICHE RISQUEE DU COLONEL ET SES HOMMES
19 nov. 2017Par SAID YASSINE Said Ahmed
Pour les promoteurs des assises nationales, cet instrument s'agirait de « dresser un bilan sur les quarante ans d’indépendance des Comores ». Une histoire, complexe depuis, le 6 juillet 1975. Les assassinats des chefs d’Etat comoriens, les coups d’Etat, les détournements des deniers publics, la dislocation de l’archipel, les accords fantômes, les disparitions et incendies des sociétés d’Etat, la faillite de la coopération et de la diplomatie comoriennes… ». Des sujets qui engendrent une situation… qui sévit un pays digne de ce nom. Une grande partie de la population estime que, pour le parfait de ces assises, seuls la société civile et les pondeurs de cet instrument, doivent piloter ces assises. Des échanges qui permettraient de dresser un état des lieux complet de la situation politique et socio-économique des Comores. Idéal, moment où le quotidien de chaque comorien lambda se trouve dans une impasse.
« Des assises nationales et assises nationales »
Seul le chef de l’Etat, colonel Azali et ses captivés… qui prennent ces « assises nationales » à la légère. Cet instrument enfanté par le M-11, est considéré par le colonel et son pouvoir, comme un moyen d’ancrage au pouvoir. Un chef d’Etat en panne de majorité et de communication digne de ce nom, si ce ne sont pas les pages facebook de quelques « m’as-tu vu ». Azali et les siens, transforment l’idée des assises nationales en celle du Congrès du pouvoir et ses adulateurs. Une méthode qui a fait taire la majorité des courtisans du pouvoir et même fait taire ses communicants et ses griots sous la toile. Le peuple a compris, et se réveille sans tambour ni trompette. Les retraits de plusieurs corps du comité de pilotage ou même de l’organisation des assises nationales, est un message fort envoyé au chef de l’Etat comorien, colonel Azali et ses captivés. Pour le parfait des assises nationales aux Comores, nous devons prendre l’exemple du Sénégal. "En 2008, des assises dont l’initiative a été lancée par le Front Siggil Senegaal « Sénégal debout » en Wolof, un regroupement de forces d'opposition, et présidées par le professeur Ahmadou-Mahtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO. Et les membres de la majorité présidentielle de l’époque, essentiellement le PDS, autour du président Abdoulaye Wade ont choisi de ne pas s'y associer. Les Assises nationales du Sénégal déroulées du 1er Juin 2008 au 24 Mai 2009, auraient rassemblé 150 et 300 acteurs de la vie publique du Sénégal. Des représentants de partis politiques, de la société civile et personnalités diverses."
« Des survivants du navire M11 auraient compris »
Alors, conscients des manigances du chef de l’Etat, et les siens, les survivants du M11, voudrait briguer la présidence du comité de pilotage de ces assises qu’Azali veut travestir. C’est ainsi que des primaires au sein du M11 se sont déroulées, et contre S.M Saggaf, Mr Housseine, le Secrétaire général du M11, serait majoritairement choisi. Mais Said Mohamed Saggaf, aurait contesté, avec les mots selon lesquels, c’est lui qui est proche du chef de l’Etat, et qui lui inspire de confiance. Avec son expérience politique et en tant que meneur des négociations avec les différentes tendances… il est le seul ayant le mérite de briguer cette présidence. Une déclaration qui a incendié sa crédibilité au sein du M11, surtout, évoquant sa préférence par le chef de l’Etat. Le doute est vite partagé par les survivants du M11. Des clivages qui font vaciller le navire Azali, dont la nouvelle forme des assises. Une situation qui risque de plonger les Comores dans le désordre…
« Azali serait mis en garde par ses mécènes »
Connu dans son idée de vouloir détourner cette action louable, le chef de l’Etat est mis en garde par ceux qu’il croit dernier recourt ; la communauté internationale, dont la ligue arabe et les Nations unies. Ces deux instances ont fait le constat d'une situation qui risque de replonger les Comores dans le chaos. Une explosion si rien n’est fait urgemment. Cette communauté internationale demande au Président Azali de faire en sorte que la situation se calme en instaurant la confiance. Chose difficile chez celui qui n’a pas l’habitude de gouverner dans un climat de calme. Au cours de leur rencontre, ces deux organismes, exigeaient une clarté d’Azali au sujet de la tenue des assises nationales. Comme l’hymne du pouvoir actuel, est la suppression de la tournante, ces instances auraient dit à Azali que s’il veut supprimer la tournante, il faut qu’il mette son mandat à terme pour que la tournante s’arrête. Il doit donc composer un gouvernement d’union nationale qui aura à conduire les assises en question. Non seulement ça, mais celles-ci devraient avoir lieu au mois d’Avril pour qu’elles puissent impliquer tout le monde.
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