Par SAID YASSINE Said Ahmed

Quand un régime se taille des manœuvres pour sa survie, il est facile de comprendre que c’est un régime agonisant. Combien d’affaires chimériques sur la scène sociopolitique comorienne depuis l’arrivée du colonel Azali au pouvoir ? Des affaires cauchemardesques à chaque lever du soleil. Et comment le colonel, chef d’Etat et ses captivés continuent à croire que le peuple comorien sont des obtus qui s’endorment éternellement à coup de glace ? Oui, la nation comorienne est jeune et non la population. Quand même, celle-ci est si mûre et si consciente, même si victime de sa tolérance aux conneries de ses autorités politiques et religieuses. Ce prétexte est fallacieux «… d’interdire sur l’ensemble du territoire national la tenue du congrès national du parti Juwa prévu dans l’île d’Anjouan du 10 au 12 Novembre 2017, jusque nouvel ordre en attendant l’aboutissement de la procédure judiciaire en cours, opposant les responsables du parti Juwa »

Pensant que le silence du peuple quant à l’immense galvaudage du régime en place, dont les détournements des fonds à caractère des marchés, des projets et omission de justice est une apathie, Azali et ses hommes se trompent. Oui, ceux qui sont sur le sol comorien, qui respirent à peine, se battent avec un coup de béguin, un coup de plume et non un coup de sagaie. C’est idéal est salutaire. Et cette fois-ci une pratique abusive, est mise en place par le pouvoir ; dresser les comoriens, les uns contre les autres. Le chef de l’Etat comorien, colonel Azali par les muscles affranchis de son ministre de l’intérieur, son ministre typiquement formaté, entreprend la déstabilisation du pays. Mais pendant longtemps que cette entreprise manie vainement, une ruse, est donc adoptée à l’heure actuelle. L’auto-déstabilisation pour s’appuyer sur des prétextes, sachant que l’ancrage au pouvoir est quasi impossible. Passons.

« la dictature dans son moule »

Après les fermetures des radios communautaires, la Baraka FM et Radio Kaz, la destruction d’une mosquée à Anjouan, les incendies des abris de fortune à Moroni… par le pouvoir, pour laisser la place au désastre, cette fois-ci, c’est interdire la liberté…, en opprimant le peuple dans un Etat « de droit ». Oui, pas d’autre but que de semer l’apocalypse. Mais de quoi, le Bulldozer de la République se mêle ? Interdire un congrès d’un parti démocratiquement instauré, moment où celui-ci ne constitue aucune menace à l’ordre public, n’est pas vicieux ? Le masochisme du pouvoir en place atteint à son apogée. Mais pourquoi ce pouvoir s’occupe de foutre le bordel partout, et surtout là où la stabilité semble… ?

Le congrès du parti Juwa, qui se déroule à Mutsamudu Anjoun ce jour, est pris pour une occasion par le pouvoir en place… de mettre du feu dans la paille sèche. Avec un séparatisme, plus ou moins endormi et non éradiqué, ces spécialistes en désordre, dont les instaurateurs de la loi issue des accords de Fomboni, sont des prêtres qui prêchent dans leurs églises. C’est vrai, c’est dans sa spécialité qu’on se sent bien dans sa peau. Mais en quoi un congrès d’un parti, menace la stabilité d’un pays ? Avec l’œil de Moscou, après une subversion ratée, dont la cause serait l’annulation par le pouvoir de la Réunion de Mahmoud Wadaane et son parti Rifaid à Mbeni, cette fois-ci départ pour une autre tentative. Sambi et son parti sont visés. La note circulaire du ministre de l’interieur interdisant la tenue du congrès du parti Juwa, est une bévue incroyable. Surtout avec ces mots «… dans le cadre du maintien de l’ordre public… »   

Conscient de la conséquence des pareilles pratiques, le chef de l’Etat, colonel Azali a une part de responsabilité quant à l’émiettement de l’archipel dont il n’aime que le pouvoir. Ici, donc on aimerait bien recueillir les dires ou écrits défenses des communicants et affriolés du régime, par rapport à cet abus du pouvoir d’un chef d’Etat élu par défaut. Il y a longtemps, cette politique d’auto-déstabilisation, au pays de salamalec se pratiquait. C’était juste sous Djohar, le pouvoir de Mohamed Said Abdallah Mchangama et d’Ibrahim Hissani. Ces hommes avaient des centres de formation dont des « palashio », pour apprendre aux légers… comment un régime peut rebondir grâce à l’auto-déstabilisation. Le Palashio de Sans-fil, témoignera.

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