Le droit et le devoir, sont des acquis à l’humain et au citoyen. Et sentir la joie et la souffrance lui sont plutôt congénitaux. A chaque levée du soleil, les Comoriens enregistrent dans le répertoire de leur histoire, des évènements, des revirements, des incompris…, des effets dont on ignore les débouchés. Une situation qui a mis un grand complexe dans le quotidien du citoyen comorien. Et même ceux qui soutiennent l’émergence de l’apocalypse, ignorent royalement d’où vient ce climat déplorable. Ces dernières années, c’est-à-dire quelques cinq ans, le citoyen comorien est forcé de se passer à s’interroger, moment où l’on sait que c’est à travers l’interrogation que l’on découvre la réalité des choses, surtout au tour de soi. Sur le sol comorien tout va mal, sur le sol comorien, personne n’est pour personne, sur le sol comorien, le citoyen ne se sent jamais chez soi. Un climat nocif s’installe, l’administration est bouleversée, les autorités et l’Etat démissionnent, les Ulémas sont lâchés et ont lâchés… donc la situation est critique. Une crise sans pareille se dessine.

« Le pylône ce sont les vols »

Un pays qui a été bâti avec comme pylônes, la solidarité, le respect, l’honnêteté, cette fois-ci depuis le régime en place, les Comores ont perdu leurs repères. Les seules voies qui font la voix, l’argent et le pouvoir. Et moment où le régime en place, est conscient du désamour et de l’amertume du peuple à son égard et à l’égard de ses composants, ceux-ci acquissent ces deux voies qui font la voix par vol, viol, coup-bas, traitrise, et indignité. Des preuves laissent dessiner depuis le 22 févier 2018 où l’on parle des assises soi-disant nationales, le 30 juillet 2018, où l’on parle des referendums… qui n’étaient qu’un accaparement flagrant, le 24 mars 2019 où l’on parle des élections présidentielles qui n’étaient que de braquage électoral… et les supposées élections législatives du 19 janvier 2020. Tous qui sont acquis par magouilles, vols, viols, et coup de force. Certains faits ou réalisations ont accouché à des pertes d’hommes, des emprisonnements, donc des victimes du pouvoir en place.

« Les comoriens en diète forcée »

Et dans tout cela, ce pouvoir continue à miroiter le peuple avec une « construction d’un château en Espagne. ». A l’heure actuelle, donc il y a quelques semaines, les denrées de première nécessité sont en pénurie. La population est en diète forcée. Ni repas ni eau… ni produits alimentaires. Viande de Bauvin, poulet, farine… tous ont quitté les marchés. Mais dans les comptes des éventreurs du peuple, tout va bien. Oui tout va bien car eux et leurs familles sont bien équipés. Et dans cela, le peuple est privé de s’interroger, est privé de s’indigner… Dire ce qui ne va pas, devient une hérésie punissable. Comment donc à ce troisième millénaire, un pays comme les Comores fait un recule considérable vers un passé lointain, donc en 1888, lors de la famine qui a décimé son peuple Mongo wanane. Et pourtant dans tout cela, l’autosatisfaction pullule dans le cercle du pouvoir. Comment peut-on comprendre que des prétendus sachants, pour ne pas dire autres mots, comprennent et veulent faire comprendre qu’un pays peut se bâtir avec la répression de ses citoyens, des coups de cravaches, ligoté, bastonné… donc avec une justice et des lois parlementaires qui ne protègent que le président du pouvoir et ses heureux ? Ici, on est au XXI e siècle. Pénurie de carburant pourrait se dire, s’expliquer. Mais pénurie de denrées alimentaires, il faut oser y croire.

« Une gouvernance en formalité »

Des ministres abondent. Costumes, cravates… Surtout ceux concernés par cette situation ou tutelles des domaines, disons. Là aussi, ambrassés, ils adoptent le silence. Et si les conseillers du chef du pouvoir en place lui disent de réduire les parlers sans rien dire ? Comme ça sature les ouïes, ça étouffe aussi. Durant cinq ans n’entendre une voix que la sienne, ça fatigue et même les affiliés en ont marre… mais le dire reste un tabou. La peur est privilégiée. Les Comoriens meurent de faim, meurent d’étouffement, meurent de désespoir, et là, sur ce même sol, le clan au pouvoir se prend pour des dandys avec un air hautain… et marche sur les têtes, les intimités et les dignités de ces comoriens. Et tous tués par une douane abattoir qui n’a pas de cœur ni aux citoyens ni aux commerçants et entrepreneurs. Une famine bien calculée… pour assujettir la population.

Said Yassine Said Ahmed

COMORESplus

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