L’ILE MAYOTTE, OCEAN INDIEN ET LA CONVOITISE ET L’ILLICITE DES PUISSANCES

 

Le cas de Mayotte aux yeux des Comores ne peut être perçu comme une rébellion. La France viole la souveraineté comorienne. Ces phénomènes s’observent par une forte décentralisation qui facilite l’émergence d’une démocratie de proximité qui pose souvent problème au gouvernement central, donc un sérieux problème à Moroni. Mais il faut savoir que les Comores n’ont pas encore usé toutes les voies pour réclamer et contrôler leur territoire. Ce pays n’a eu recours qu’à des instruments juridiques internationaux, sachant qu’ils peuvent également faire appel à d’autres moyens qui sont licites car la souveraineté est un acte discrétionnaire.

L’insécurité qui s’est installée à Mayotte n’est qu’une stratégie française qui consiste à diviser pour mieux régner : circonvenir les maorais contre les îles sœurs, c’est le chemin que la France a emprunté. Il serait absurde de voir comment la république française assure et déploie les moyens pour lutter contre le terrorisme et la piraterie. De ce que l’on dit, la France contribue à la sécurité internationale. Et venir dire qu’un territoire de 374 km2 lui pose des difficultés, est répréhensible. Il est à signaler que la France n’a jamais eu l’intention de développer Mayotte mais plutôt d’exploiter les ressources qui s’y trouvent. Les maorais n’ont pas le même statut juridique que les métropolitains ni même ceux de la Réunion. Nous n'avons qu'à comparer tous les départements d’outre-mer et voir la position de Mayotte sur le niveau de développement.

« L’usurpation de trop »

Actuellement, la France se dit posséder le deuxième domaine maritime mondial réparti sur les trois plus grands océans. Le 5éme district des terres australes antarctiques françaises avec les îles éparses, situées autour de Madagascar. Ces îles sont revendiquées par Madagascar, Maurice et les Comores. La majeure partie de ces îles appartienne à Madagascar. Mais que cherche la France dans nos eaux si ce n’est par le biais de l’île Bourbon. La France croit manipuler l’océan indien en mettant en lumière un projet de préservation de cet écosystème, une stratégie de gestion de la biodiversité qui se justifie par la création d’une réserve naturelle de l’archipel des glorieuses. Les résolutions de l’ONU réaffirment la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte.

Nonobstant, la France continue d’occuper illégalement l’île. Cela est une violation du principe de respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des Comores. Il en est aussi de Madagascar et de la république de Maurice. A la veille de l’indépendance de Madagascar, l’Etat français promulgue un décret détachant les îles du territoire de la république autonome de Madagascar. Il faut en déduire que les grandes puissances mondiales ont pour habitudes de violer la souveraineté des autres États. L’occupation de Diego Garcia par les américains, des îles appartenant à la république de Maurice sauf que la Grande Bretagne les a affrétées aux États unis d’Amérique, pourtant l’ONU s’est prononcée sur la souveraineté de Maurice sur l’archipel de Chagos. La Grande Bretagne a demandé à demander à l’ONU d’opérer pour une souveraineté bilatérale en jusfiant sa présence. Les îles glorieuses et le banc de Geyser situés aux environs de 110 km au Nord-Est de Mayotte font l’objet de revendications par l’Union des Comores. Rien ne nous étonne venant des grandes puissances, car leur hégémonie s’est souvent basée sur des actes d'agressions et de violences. Ces États, usurpateurs de territoire l’un comme l’autre, leur rapport avec l’Afrique a souvent été des rapports de forces et de barbarie. L’histoire peut bien le témoigner avec l’esclavage, la traite négrière et la colonisation. Leur suprématie et leur richesse proviennent en majeure partie de nombreux pillages perpétrés partout dans le monde puis qu'ils ont été les plus grands navigateurs et explorateurs.

« La parole du puissant est toujours vérité »

Les îles occupées sont au cœur de la géopolitique, l’océan indien constitue l’autoroute commerciale, ces iles peuvent servir d’essai nucléaire, d’ailleurs le général De Gaule parlait de l’importance de ces îles : « je met en garde le Quai d’Orsay pour n’importe quelle emprise sur les îles et îlots français avoisinants. Cela ne se justifie d’aucune manière et risque d’entraîner des inconvénients. Les îles et îlots peuvent revêtir pour nous une importance réelle, notamment en ce qui concerne nos expériences atomiques. Je n’approuve donc pas qu’on introduise Madagascar en quoi que ce soit qui se passe dans ces îles, notamment en ce qui concerne la météo".

 L’existence d’une base militaire sur l’île de Diego Garcia à titre d'exemple qui représente le fer de lance de l’armée américaine dans l’océan indien ou encore l’idée du port stratégique de Longoni à Mayotte par les français. L’océan indien représente 93% de la zone économique exclusive française, ce qui peut témoigner l’intérêt observé par la France qui reste donc un atout de son économie, l’océan indien contient l’un des sous-sols les plus riches au monde, il regorge d’importante ressource halieutique, à plus de 16 000 marins pour la pêche ouvrant à l’exploitation du thon, mais aussi des réserves d’hydrocarbures. Les comoriens accusent la France sur une possible prétention des enjeux économiques de la zone, notamment l’exploitation des gisements pétroliers. Il convient donc de démasquer ce que la France cherche en dehors de ses frontières et d’exprimer que les comoriens ne comptent pas se laisser faire et qu’ils défendront l’intégrité de leur territoire, ils revendiqueront leur droit et leur intérêts : Mayotte, le banc de Geyser et les îles glorieuses. La France devrait comprendre que la colonisation est finie, la France n’a pas à nous enseigner notre histoire ni même à délimiter nos frontières. Les Comores sont souverains, le principe de non-ingérence s’applique.

« L’ONU, un organisme impuissant et partial »

La nécessité impérieuse de réforme du conseil de sécurité des nations unies serait la solution exacte. Il est d'une importance considérable d'équilibrer la représentation géographique. L’Afrique se sent lésée, on doit mettre fin à ce système politique international car parmi les blocus de cette réforme qui ont souvent fait l’ordre du jour à l’ONU, est le poids des membres permanents au conseil de sécurité disposant du droit de veto. Le système est paradoxal car il leur revient aussi de donner leur avis sur la question de réforme. Cette tentative de réforme est handicapée vis à vis des limites statutaires : de l’article 108 et 109 de la charte de l’ONU mais aussi des limites politiques en parlant des réticences à l’égard de l’Allemagne, du Japon et l’ambiguïté de la position Africaine. Koffi Annan et d’autres ont porté ce poids malheureux durant des années et pourtant rien n’a changé. On parle de principe d’égalité souveraine des États pourtant le Nord est plus favorisé au détriment du sud. La question doit être primordiale ainsi nous parlerons d’une représentation équitable. L’ONU doit encadrer l’exercice du droit de veto.

Si les nations unies ne sont pas capables de pousser la France à nous restituer Mayotte, ainsi que le respect de l’intégrité de notre territoire, il en va de se passer d’elle. L’ONU est une organisation internationale universelle, qui est un sujet dérivé du droit international. Ces organisations sont créées par les États, les organisations internationales ne sont pas des super états, elles ne sont pas là pour concurrencer les états mais exercer les tâches demandées. L’ONU n’est supérieure à aucun État, elle est créée à la base d’un traité constitutif comme toute les autres organisations internationales. Jusqu’ici on se demande si l’ONU assure-t-elle suffisamment sa mission ? sinon les Comores devront se passer d’elle, car la France ne respecte rien.

Houdaidjy Said ALI

Dakar - Sénégal

 

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