Sur leur sol, lorsque la nature entreprend le tri chez les hommes, après des séries, les comoriens sont peu préoccupés par ce don céleste. Mohamed Daoud Kiki, l’homme qui a fait la pluie et le beau temps pendant plus d’une décennie aux Comores, se trouve actuellement sur les bancs des anxieux. Ce politique par accident, qui s’est servi de l’argent des contribuables commençant par la tune de la douane comorienne, retourne à la case de départ, donc citoyen normal. Comme tous les politiques, Mohamed Daoud Kiki a comme ennemi, le journaliste. Je me rappelle, une phrase que mon ami, candidat Abdou Soefo m’a sorti lors d’une conversation, entre lui et moi : « vous les journalistes, vous n’aimez pas les politiciens… ». Je me suis marré. Je crois que c’est bien l’inverse ou plutôt vice versa.

« Et si l’on se rappelle ? »

Un petit tableau de rappel. En novembre 2017, Mohamed Daoud Kiki, alors Ministre de l’intérieur chargé de l’information gifle Oubeidillah Mchangama, de Radio Kaz. Des faits déroulés sur la devanture du Palais du peuple au vu du public. Qui ne se rappelle pas du 30 juillet 2018,lors des référendums aux Comores, quand le pouvoir évoquait la possibilité de porter plainte contre la journaliste Faïza Soulé, pour complicité ? C’était suite à l’agression du militaire Ali Radjabou, amputé de son bras par des éléments du pouvoir en place. En avril 2019, Toufeyl Maecha, alors journaliste de Masiwa Comores, subit des tortures morales à la gendarmerie de Moroni et par la suite, a été menacé de mort. Cela a stimulé sa fuite vers la France. Le reste c’est Dieu et aux annalistes qui savent. En avril 2020, accusée de désinformations par le pouvoir, la journaliste Anjouza Abouheir, a été menacée de plainte après avoir révélé les premiers cas suspects de coronavirus dans l’archipel. Le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidie avait menacé de porter plainte contre tous les journalistes qui oseraient publier sur la crise sanitaire aux Comores, sans passer par les réseaux du pouvoir. Aussi harcelée avec insistance du ministère de la santé afin de connaitre les sources de cette information.

« Un peu de spectaculaire »

Trois victimes pour sauver un présumé. Abdallah Mze mbaba, correspondant de la RFI à Moroni, Oubeidillah Mchangama du Facebook FM, Andjouza Abouheir, vice-présidente du syndicat des journalistes comoriens, ont été convoqués à la gendarmerie de Moroni, après avoir révélé des faits d’attouchements sexuels qui auraient été commis à l’ORTC. Etant donné que cela touchait ou concernait un des responsables de cette chaine, donc un allié du pouvoir, seuls les journalistes ont payé les pots cassés. Une convocation qui a suivi l’interpellation que le syndicat des journalistes comoriens avaient faite à Azali Assoumani, sur des attouchements et des harcèlements, qui seraient produits à l’Office précité, le 17 janvier 2023, lors de la présentation… Le 19 janvier 2023, Oussoufa Mohamed Belou, le Bulldozer du pouvoir tyrannique, avec sa voix cognée, son manque de scrupule fulminait les journalistes du quotidien Al-Watwan de ne jamais critiquer le pouvoir ni écrire ce qui ne lui convient pas, car ils sont payés par ce même pouvoir. Et pourtant Al-watwan, est sensé être le journal de l’Etat. Tout comme ORTC, où le devoir d’informer est gommé par le secte dirigeant, aux mains duquel, se trouve cet organe. Longue, est la liste dans laquelle, les différents faits marquant la maltraitance du journalisme aux Comores, sont amoncelés.

« Mohamed Daoud Kiki de son comportement »

Sinon, aujourd'hui qu’il se présente aux élections factices, Mohamed Daoud Kiki, devient doux comme pinceau, donc conciliant avec le journalisme. Ce métier lui est actuellement utile. Cependant, comme disent nos mères « uwade wa mndru ndo ngama nae ». Jeudi 14 décembre 2023, à la Cour suprême, le candidat Mohamed Daoud Kiki récidive. Il a ridiculisé Said Madi, journaliste à l’ORTC lors d’une rencontre sienne avec les journalistes. « Toi, je ne répondrai pas à ta question car ton organe d’information applique la censure. Donc passons à d’autres journalistes ». Mohamed Daoud Kiki, qui avait cadenassé l’ORTC et Al-watwan au profit du régime en place, parle de censure. C’est quand il était ministre de l’intérieur, chargé de l’information. « Dunia mudaw’war » la roue tourne. En tout cas en matière de sale boulot, le directeur général de cette station, Ambassi Mhadjou ne l’enviera pas.

« Et si les journalistes toilettent leur sacré métier ? »

Mandement, il est temps que le métier du journalisme aux Comores se fasse respecter. Les journalistes et ceux qui appliquent le journalisme, doivent glorifier ce métier par  fierté, et déontologie. La fierté d’un journaliste, c’est de savoir dire non, quand on l’a sollicité. Notamment aux personnes qui crachent dessus ceux qui mettent de lumière dans leurs échantillons. C’est de traiter des sujets utiles à la société, informer et éduquer… et enjoliver le métier par des investigations qui certainement peuvent faire peur aux arsouilles qui prennent refuge dans la politique et qui la polluent. Rompre avec les amarres qui les lient à l’inutilité, donc les politiques actuels dont le débat est au rabais. Déontologie : l'ensemble des règles minimales auxquelles les journalistes devraient s'asservir, parmi lesquelles « vérité, la fermeté, assurance, l'exactitude, l'intégrité, l'impartialité et la responsabilité et j’en passe ». La politique est une entité comme tant d’autre et non un asile du lyrisme du journaliste. L’histoire, la culture, la nature, la pêche, l’agriculture, l’éducation, le sport, l’amour, les créations, l’économie… doivent alimenter les pages et les colonnes, les écrans… des presses car le bon fonctionnement du journalisme, c’est la raffinerie des thèmes et l’indépendance morale. Les comoriens ont besoin d’être informés autrement et non ce que tels ou tels ministres ou directeurs veulent faire pulluler dans la société.

Said Yassine Said Ahmed

COMORESplus

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