COMORES, LE JOURNALISME ET DES JOURNALISTES
22 févr. 2024/image%2F1385848%2F20240222%2Fob_c98458_393213759-3587618358185317-46317181586.jpg)
COMORES, LE JOURNALISME ET DES JOURNALISTES
Bien que certains voient que le monde évolue grâce à la technologie, certains aussi le perçoivent son déclin à cause de celle-ci. Bien sûr de partout, on regrette le passé. C’est là où la nostalgie a du sens. On campe sur le cas des Comores et l’on se focalise sur le métier du journalisme et sa faillite. Un métier bien foisonné dans les quatre coins de l’archipel, et de partout où comoriens se trouvent. Nombreux sont ceux qui se donnent le gout d’informer et d’investiguer. Donc ils sont importants, comme parfois inutiles. Ils sont intéressants comme parfois superflus. Cela montre que le métier de journalisme ou la pratique de ce métier pénètre les consciences et atteint le fond d’un grand monde. Et cette profession est en plusieurs formes, qui d’époque en époque se développent.
« Naissance du journalisme, son évolution et le cas des Comores »
Commençant par la presse écrite. Celle-ci est venue avant l’audiovisuel… et puis les réseaux sociaux. Pour témoigner l’ancienneté de ce métier, un pays comme la France, le premier journal imprimé est La Gazette. Il est créé par Théophraste Renaudot en Mai 1631. C’est à partir de quand ce métier, a été gagné par le peuple français bien entendu. Et l’honneur et la valeur ont été aussi réservés aux journalistes. Car on donnait de l’importance au métier. Pour ne pas dire « sauf », les Comores est l’un des rares pays où des nombreuses autorités ou hommes de taille, déprécient le métier de journalisme, alors qu’ils s’en servent. Pays où les journalistes se prennent pour des cibles, alors qu’ils éclairent les quotidiens. Surtout quand ça traite en défaveur… L’exemple précis est l’égression que Fakridine Mradabi avait faite subir à Moustoifa Said Cheick directeur du journal Darbine du FD aux années 90.
Mais cela connait une autre raison ; les journalistes comoriens de carrière et de formation, des années 80-90 et début des années 2000 ont abandonné ce métier comme si l’on abandonne une maison hantée. Maintenant que cet art devrait connaitre un rayonnement et considération, ces journalistes se sont tous transformés en conseillers en communication ou des attachés de presse dans les instances du pouvoir. Ils ne font pas de bruit, car c’est dans l’argent où leurs souffles s’engouffrent.
« Les journalistes autodidactes »
Bien sûr, ce monde d’aujourd’hui où l’unification des pays de la planète par les réseaux sociaux, est un monde qui donne chance à tout un chacun et qui, à travers les outils numériques, libère les citoyens de l’obscurantisme, de l’oppression et des politiques à sens unique. Avoir appris le métier à travers les bancs et la sépia, est meilleur. Mais l’appliquer sans l’avoir en suivie de formation, est aussi possible. Il faut l’aimer. Prenons exemple d’un grand journaliste, au journal le Monde, Mr Geoffroy Deffrennes, l’école de journalisme aurait été inutile pour lui. Autre exemple de Pape Ngagne Ndiaye, vedette de l’émission « Faram Faccce » à TFM, un astre dans l’audiovisuel sénégalais. L’autodidacte n’est pas synonyme d’un analphabète ni inculte. Sinon, c’est bien l’inverse chez le comorien. L’usage des réseaux sociaux, créé un climat néfaste quant au quotidien des iliens. Certains sont utilisés vicieusement par les notables du pouvoir ou des hommes et femmes de grosse fortune, soit de l’opposition, d’autres avec une grande insuffisance… donc marchent sur les dignités et les valeurs humaines. Insultes, mensonges, clabaudages et même avec des gants de boxe… « Je n’ai peur de personne… donc faites ce que vous voulez… personne ne pourra m’intimider… » Des mots inappropriés au journalisme digne de ce nom, si journalisme c’est informer. Donc des paroles qui échappent à la déontologie du journalisme.
« Le journalisme aux Comores »
D’abord un journaliste est celui qui observe avec concentration et prudence, qui quête et qui informe. Donc qui prend le journalisme pour métier au respect des personnes physiques, des institutions, de l’environnement… avec un cadre déontologique aussi à respecter. Des salariés comme des bénévoles informent à travers une publication périodique qui accumule un nombre d'événements. Et ces derniers temps, aux Comores, nous assistons à des repousses, des indiscrétions, des injures… des infâmes paroles pleines des salissures, arrivant des proclamés journalistes. Dans une société en danger comme les Comores, un journaliste doit être capable des investigations sans chicane. Sauf que l’investigation menée dans ce petit archipel cette décennie, n’apparait pas digne de ce nom. Seulement des passes d’armes entre un tel qui veut faire chuter tel. Donc, les dossiers sont balancés sur le chevet des jeunes au sang bouillonnant, disposant de leur Smartphone hop, à la besogne. Des fois ça se traite en connivence. Et le monde crie :« tel homme dit vrai et il n’a pas peur. C’est un héros » Sans que l’on cherche à creuser où est-ce que s’installe sa garantie. Plusieurs sujets garnis d’importance passent sous les souliers des journalistes comoriens. Comme les viols, les meurtres, les agressions sexuelles, les hauts larcins de l’Etat… des effets pervers dont certains sont commis par des autorités et des gros bonnets.
« Ce que doit être un journaliste »
Avec un téléphone portable, nombreux sont ceux .qui croient que le journalisme, c’est dire et n’importe quoi. Bien sûr, chacun devrait être libre de s’exprimer, mais avec du respect et de posture. Le journalisme c’est une prudence, une posture, donc un comportement. Il doit être capable de s'interdire la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement, les « on m’a dit… ». Capable de garder le secret professionnel et personnel et ne pas révéler la source des informations obtenues confidentiellement. Même des faites sont avérés affirmatifs, le conditionnel doit être de mise. Le journaliste doit respecter la vérité car sa vérité est un droit au public. Il doit ensuite, diffuser uniquement les informations dont l'origine est connue et qu’on peut s’appuyer comme base de fondement. Enfin, se mettre à respecter la vie privée des personnes quelle que soit la valeur de chacun. Et dommage, tous ceux-ci deviennent espèce en voie de disparition aux Comores. Faire le contraire est déjà l’exploit d’un grand nombre des hommes de médias aux Comores de ces dix dernières années.
Said Yassine Said Ahmed
COMORESplus