A qui le tour ?
19 juin 2010Dans la nuit du dimanche 13 juin 2010, le Lieutenant-colonel COMBO Ayouba, est lâchement assassiné à son domicile. Cet acte odieux, rappelle une histoire aussi rocambolesque, qui s’est déroulée, à Moroni, en 1966. Il s’agit de l’assassinat de M. Mahmoud Mzé Ali, survenu devant l’ancien palais présidentiel : Dar Saadâ. Ce jeune moronien, est mort écrasé par la voiture qu’il conduisait. Que s’était-il passé ce soir là ? Le jeune Mahmoud Mzé Ali qui disposait d’une Citroën 2CV, a pris durant sa promenade nocturne, une personne recouverte d’une voile noire (bouiboui). Arrivé à hauteur de Dar Saadâ, il aurait reçu un coup sur la tête, lui faisant perdre connaissance. Il est jeté sur la route, sous sa voiture. La voiture est ensuite poussée pour marcher sur son corps, avant de se renverser un peu plus loin. Une enquête est ouverte, mais le ou les auteurs n’ont jamais été inquiétés. Ni les policiers qui gardaient la présidence, ni d’éventuels passants, puisqu’il était aux environs de 21H00, ne se sont manifestés.
Il aurait été un réformateur, selon ceux qui l’ont connu, qui aurait voulu bouleverser les habitudes, combattre la corruption et ouvrir la capitale au reste du pays. Il avait déjà réformé l’organisation des voyages à la Mecque. C’est du moins, ce que l’on apprend auprès de ceux qui ont l’ont côtoyé. En apprenant le décès du Lieutenant-colonel COMBO Ayouba, personne n’aurait cru, un moment, que les auteurs de cet acte barbare, mettraient plus de 48H00 avant d’être appréhendés. Il va de la crédibilité de ses pairs. Malheureusement, l’enquête piétine. Il est même à craindre qu’elle finisse, classée sans suite, comme celle de Mahmoud Mzé Ali.
Néanmoins, il est quand même étonnant, lorsque l’ont lit tout ce qui est écrit sur cet officier supérieur de l’armée comorienne, que sa vie se résume à une phrase qui revient comme un refrain, dans un quatrain : « Combo était un proche du président de la République. » Or, à examiner la vie du défunt, les deux hommes étaient lointain d’esprit. L’ancien officier était un « Comorien natif d’Anjouan », alors que le Président de l’Union est un « Anjouanais des Comores ». Ces deux notions sont aux antipodes, mais constituent le fond de la crise comorienne.
Sa bravoure, lors des deux débarquements militaires, liés à la crise anjouanaise, sa tentative ratée, sur sa propre initiative, de renverser le colonel Abeid, au moment où ce dernier entravait la mise en œuvre de l’accord de Fomboni, a été volontairement occultée. Il y a là, probablement une motivation que les officiels doivent éclairer les pauvres citoyens. L’assassinat du Lieutenant-colonel COMBO Ayouba, en cette période critique pour le devenir de la Nation comorienne, après le complot avorté de l’assassinat du Chef d’Etat major des Armées, n’est peut-être pas le fruit du hasard.
M. C. M