AFFAIRE, QUE LA PROMESSE DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE ET DU MINISTRE DE L’INTERIEUR SOIT RESPECTEE
19 sept. 2013
Un mois déjà, que les magistrats et le ministre de l’intérieur ont construit un château de sable en Espagne aux femmes d’Ikoni. Ces femmes braves ont cru aux belles promesses du procureur de la république et du ministre de l’intérieur, suite à une rencontre entre elles et ces autorités. Vont-elles devenir le dindon de la farce ? Tenir une promesse n’est-elle plus un acte d’honnêteté ? Absolument si. Alors que dire de ces hommes de loi promettant plus d'une fois la tenue du procès sur l’affaire d’Ikoni le lundi 23 Août 2013 et que rien ne s’est produit ? Et que vaut la parole du ministre de l’intérieur confirmant par la suite cette thèse devant le même auditoire ? Ces femmes qui quittaient les bureaux de ces autorités, à cœur joie, ont été brisées par cette promesse devenue feu de paille. Ce qui fait que ce lundi de trahison, de très bon matin, ces braves, ont élu momentanément domicile les escaliers du parquet de Moroni. Aucune audience sur l’affaire d’Ikoni n’a eu lieu. Et le dossier n’a même pas été examiné.
Un mois, depuis la promesse, rien ne bouge. Neuf mois depuis que quelques enfants d’Ikoni moisissent en prison. Ils demeurent sous le joug, dépendant du bon vouloir des autorités. Et pourtant parmi ces détenus on trouve des innocents inculpés à tort. Encore, une fois, les vrais responsables des drames des nuits du 23/24 décembre 2012 et du 26 janvier 2013 jouissent de toute liberté et se promènent aisément à Ikoni et en dehors de la ville pourtant connus des instances juridiques. Pourtant le juge d’instruction a lancé les mandats d'amené contre les quatre individus « ayant l’air de commanditaires présumés ». Mais ces wanted bénéficient de la protection de l’un des barons du régime en place, Mamadou 1er .Tout est clair. Voilà la barrière infranchissable qui intimide et fait peur. Quid des différentes rencontres entre Mamadou 1er, les responsables d’Ikoni, la mairie de Bamabo ya mbwani, les instances juridiques, les représentants des multiples services de l'ordre, ainsi que le nouveau ministre de l’intérieur ? Quels résultats de la rencontre entre les notables de Ngazidja et la ville d’Ikoni ?
Des autorités meurtrières
La ville d’Ikoni, les ikoniens de l’intérieur et de l’extérieur, les amis de la ville et défenseurs d'une justice indépendante ont besoin de voir la paix s’installer dans cette ville. Rien que le procès. Les conséquences des actes malveillants de l’ancien ministre de l’intérieur Hamada Abdallah, un des responsables par méchanceté, irresponsabilité et incompétence et l’inexistence de son compère, l’ancien Garde des sceaux Anliane Ahmed par laquelle, doivent être réparées. Car si l’affaire d’Ikoni moisit dans la caverne, la justice comorienne s'enfonce de plus en plus dans les bas fonds de l'absurdité. Et certaines autorités seront toujours considérées comme des meurtriers. Combien de familles torturées perpétuellement par le non lieu du procès de leurs enfants en prison ? Et ceux qui attendent ce même procès pour faire leurs deuils suite aux pertes de leurs biens pendant les nuits noires d’Ikoni ? Combien de gens qui attendent le déroulement du procès pour dormir en toute tranquillité, car pris en otage par la situation ? Et les commanditaires présumés, bien connus par les épouvantés ne sont-ils pas menaçants ?
Une irresponsabilité destructrice
Qui d'autre pourrait être responsable de ces rebondissements que le procureur de la République ? Et son supérieur le Garde Des Sceaux, se rend-il compte de ce qu’il a hérité ? Je n’en doute pas. Donc la promesse donnée aux femmes d’Ikoni par le procureur de la république et le ministre de l’intérieur, doit être respectée même tardivement. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Un fait qui pourrait aider à détromper ceux qui pensent que ces inculpés attendent des échanges électoraux comme c’était le cas à Vouvouni dans le Bambao. Où des détenus ont été libérés en échange de bulletins de vote pour un député du régime Sambi. A chaque fois qu’on se promène nu, on a peur de la lumière. Certains responsables de la ville d’Ikoni, parmi lesquels des suspects indubitables ainsi que leurs alliés manœuvrent en coulisse pour la non tenue d’un procès. Certes, avec l'ampleur de la situation depuis les deux nuits des émeutes, les commanditaires ruminent un puissant chagrin ne pensant pas que leur conspiration reposera dans l’apocalypse. Ils imaginaient que de simples dégâts, mais voilà quand on arrose des incultes, rien que la déluge qu’on sème. Alors ces torpilleurs du procès doivent assumer pleinement leur responsabilité. Procès, procès et procès. Et si procès n’a pas lieu, paix n’a pas de place à Ikoni. Donc nouveau dégât, c’est le régime en place qui assumera l'entière responsabilité. Et si le procureur insiste sur l’arrangement à l’amiable, cela va tourner en justice de soi-même.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus.