Médecins et autres paramédicaux ont fait le tour de la capitale régionale de Ndzuwani, en silence, pour “dénoncer les pratiques de l’armée” après l’agression du docteur Ahmed Abdallah à Sima à l’occasion des évènements qui s’y sont déroulés du lundi au mercredi derniers. Les manifestants brandissaient un pantin fagoté d’une blouse blanche entachée de rouge et maintenu sous perfusion pour “illustrer le médecin en danger de mort”. De nombreuses banderoles aux messages à la fois dénonciateurs et revendicatifs, aidaient à l’interprétation de ce mouvement peu ordinaire. “Que les agresseurs du docteur Ahmed Abdallah soient jugés”, “Militaires : respectez le corps médical”, “Oui à une armée républicaine, respectant les droits de l’homme”, en étaient les principaux. Une autre banderole sur laquelle était inscrite “La mairie de Mutsamudu condamne les actes barbares” affichait le soutien particulier en faveur de cette marche du maire de Mutsamudu, Bacar Abdou, d’ailleurs en tête de peloton. Cette marche est venue appuyer le mot d’ordre d’arrêt de travail des médecins qui a été particulièrement bien suivi sur l’ensemble du territoire et pour “dénoncer l’agression contre un de leur confrère”. Selon nos informations aucun établissement hospitalier, public ou privé, n’a ouvert ses portes. Le docteur Ahmed Abdallah exerce à Hombo depuis un peu plus de quatre ans. En plus de la médecine générale, il s’occupait de patients souffrant de pathologies mentales. Actuellement c’est lui qui est hospitalisé au Centre hospitalier national d’El-Maarouf, d’où il a déclaré à la presse locale et étrangère que le jour de l’intervention de l’armée à Sima des militaires étaient venus l’enlever chez lui, l’ont ensuite passé à tabac avant de le relâcher (Lire notre avant dernière édition). Les dernières nouvelles sur l’état de santé du médecin feraient état d’une atteinte grave au niveau du thorax, avec un bilan précis de trois côtes brisées. D’après la même source médicale, la victime nécessiterait une “évacuation urgente vers un hôpital mieux apte à le prendre en charge”.

SM
Source: Al-watwan

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