el-maarouf.jpgInauguré le 15 juillet 2010, le centre d’hémodialyse d’El- Maarouf fête son premier anniversaire cette semaine. C’est grâce aux efforts de l’Ong Jamiîa Shar’îa d’Egypte que les Comores disposent de ce centre, considéré comme la plus grande structure d’hémodialyse de la région Océan indien avec vingt appareils. Jusqu’au mois de juin 2011, le chef de service de médecine interne a pratiqué 1.881 séances sur quarante-deux personnes qui se sont fait dialyser. Trois cas traités sont considérés comme définitivement guéris. “Il s’agit d’un enfant de onze ans, d’un jeune de seize ans et d’une femme de soixante ans“ à en croire le docteur Moundhirou Djoubeiri. Selon lui, le nombre de malades présentant des insuffisances rénales ne fait qu’augmenter au fil des mois. En raison surtout des vacances d’été (arrivée en masse de la diaspora), le rythme de fréquentation du centre a triplé depuis juin. “Il y a des réservations jusqu’en août“ a-t-il indiqué. La franche collaboration des médecins opérant dans d’autres services ou cabinets privés permet aussi, selon Dr Moundhirou, de découvrir de nouveaux cas.

 

Le médecin néphrologue signale, cependant, un sérieux problème. “Beaucoup de malades, surtout anjouanais et mohéliens, ne viennent pas se faire dialyser. Certains prétendent qu’ils n’ont pas les moyens de vivre à Ngazidja, sachant que nous ne prenons en charge que la dialyse uniquement. Ils préfèrent risquer leur vie dans un kwassa-kwassa et aller à Mayotte, dans l’espoir d’être transférés dans l’île de La Réunion, Mayotte ne disposant pas d’un centre d’hémodialyse“ a-t-il dit Dr Moundhirou préconise donc une réelle sensibilisation, mais surtout l’élaboration d’un protocole pour le transfert des malades d’une île à une autre. Il appelle aussi la population à se faire examiner pour détecter les cas d’insuffisances rénales. Le néphrologue insiste sur les personnes à risques dont les diabétiques et les hypertendus. “Ces patients-là devraient faire des bilans au moins une fois tous les six mois, car la majorité des cas, nous les recevons en phase finale car les gens ne se font pas examiner à temps’’ dit-il.

 

Par ailleurs, le chef de service de médecine interne regrette le manque de ressources humaines au niveau du centre d’hémodialyse. “J’ai formé quatre infirmiers diplômés d’Etat pendant une année en théorie comme en pratique et ils me soutiennent durant les séances d’hémodialyse. Le souci est que ces quatre personnes ne sont pas recrutées et ils peuvent partir à tout moment. Ce sera difficile de recruter d’autres personnes et les former encore une fois“ poursuit-il. Moundhirou rappelle que le Centre, qui a une capacité d’accueil de soixante personnes par jour, en reçoit dix-huit à cause du manque de personnel médical. “Nous ne devons pas attendre le départ de nos partenaires d’Egypte pour former d’autrespersonnes, mais nous devons nous préparer dès maintenant pour la pérennisation du centre“. Il envisage d’organiser un atelier national pour préparer cette pérennisation, l’occasion aussi de parler du problème relatif au transfert des malades entre les îles. Il regrette enfin les actes de sabotages dont ont été victimes récemment les moteurs d’eau qui alimentent les appareils de dialyse.

 

Abouhariat Saïd Abdallah

Source : Al-Watwan

Retour à l'accueil