MORONI - Des négociations ont repris brièvement samedi entre le gouvernement fédéral comorien et les exécutifs des trois îles de l'archiple pour fixer le calendrier électoral après la fin théorique du mandat du président Ahmed Abdallah Sambi le 26 mai, a-t-on constaté. En l'absence des représentants de l'île de Mohéli, qui avaient annoncé leur intention de boycotter la rencontre, ces négociations ont été suspendues peu après. "Nous avons constaté l'absence de Mohéli. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les négociations puissent reprendre demain après-midi", a déclaré Abdallah Halifa, un ancien président de l'Assemblée des Comores qui dirige ces négociations. Les discussions, menées avec le soutien de la communauté internationale et de l'Union africaine (UA), portent sur le calendrier de l'élection présidentielle et des gouverneurs des îles. M. Sambi avait obtenu en mars la prolongation de sa présidence jusqu'à fin 2011, au terme d'une réforme constitutionnelle contestée et d'un Congrès boycotté par l'opposition.

La Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, a jugé début mai que ce mandat expirait effectivement le 26 mai, mais que le président Sambi devra ensuite exercer le pouvoir au cours d'une "période intérimaire", dans une "démarche consensuelle" et avec des pouvoirs limités, jusqu'à l'organisation d'élections dont la date reste à fixer. Cette prolongation suscite la colère des habitants de Mohéli à qui revient le tour d'assurer la présidence de l'Union des Comores, en vertu du principe de la présidence tournante entre les îles de Grande Comore, Anjouan et Mohéli. Les négociations avaient été interrompues à la mi-avril, faute de consensus. La décision des représentants de Mohéli de boycotter cette nouvelle rencontre a été prise vendredi après l'interdiction par les forces de l'ordre d'un rassemblement publique à Fomboni (capitale de l'île).

Selon M. Halifa, "le gouvernement a pris l'engagement d'autoriser la tenue de cette manifestation le plus rapidament possible", pour que les négociations puissent reprendre dès dimanche. "On ne peut pas parler de consensus sans Mohéli", a reconnu Francisco Madeira, l'envoyé spécial de l'UA pour les Comores. "J'espère qu'ils seront là!", a commenté le directeur de cabinet du président Sambi, Mohamed Bacar Dossar. "S'ils ne viennent pas, cela veut dire qu'il n'y a pas de dialogue possible" a jugé Mohamed Abdoulhoihabi, chef de l'exécutif de l'île de la Grande-Comore, et farouche adversaire de la prolongation du mandat du chef de l'Etat.

Source: AFP

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