COUP D’ETAT DU 20 AVRIL 2013, LE REGIME PEUT SORTIR DU PETRIN DANS LEQUEL, IL S’EST MIS ?
08 juil. 2014
Il y a un mois, le procureur général de Moroni, Me Sako a tenu une conférence de presse, riche de contenu. Celle-ci, dans le cadre de la tentative du coup d'État du 19 avril 2013 dans laquelle quinze personnes sont impliquées et quelques unes placées dans les quatre murs de « Le Moroni II, alias Dawedju ». Deux d'entre eux, Amdjad A.Djae et Toyb Maarouf, passent leur temps à l'hôpital. Leur état de santé se dégrade de jour en jour. Au cours de cette conférence, le procureur, Me Sako, a affirmé que cette tentative de coup d'État a comme cause « le pétrole aux Comores ». Depuis cette affirmation tonitruante, de très belles plumes sortent de l'ancre pour soutenir combien de fois le régime d'honnêtes gens, à la probité irréprochable et dotés d'une moralité à toute épreuve et même demandent la protection du procureur. Ironie du sort.
Des vrais auteurs ou fétiches au régime ?
Ainsi, auparavant, dans une intervention télévisée, ce même magistrat avait affirmé, disposer de preuves, des pièces à conviction: des armes et une somme d'argent. Ce qui est étrangement inquiétant, le fait qu'aucun comorien n'a le droit de savoir la vérité sur cette affaire. Une histoire complexe mais rendue banale et instrumentalisée par le régime en place. Quinze mois depuis que des humains sont sacrifiés pour satisfaire le besoin du pouvoir et l'enracinement de quelques hommes dans leur poste politique. Quinze mois depuis que, Mahmoud Ahmed Abdallah, Amdjad A.Djaé, Ahamada Satoulou, Ousseine Maoulida, Toyb Maarouf, Baba Tay, Zarouky, ainsi que quelques soi-disant mercenaires africains sont incarcérés sans jugement ni rien dans la geôle de Dawedju, après que la confirmation du coup d'État raté a été faite par Ahamada Abdallah, ancien ministre de l'intérieur du gouvernement IKI I. Et Patrick Klein, le mercenaire français dit impliqué, ne souffre d'aucune menace ni doute mais jouit de sa liberté sous les cathédrales, sans aucun mandat d'arrêt.
Les accusés pétroliers, fictifs ou réels ?
Alors il y a à peine un mois, le gouvernement a envoyé des représentants à Paris, pour une commission rogatoire, sur l'affaire de ladite tentative de coup d'État et d'assassinat contre le chef de l'État. En l'occurrence, il s'agit du juge d'instruction chargé du dossier et du procureur général. Au retour au pays, dans sa conférence de presse, le procureur a dégainé son arme fatale d'une pochette surprise: partis pour incriminer Klein, ils reviennent avec le nom d'un commanditaire et le mobile. Cette fois-ci le service français aurait fait le job à leur place. ye mabula mwandzé wa ono za tsu rendeha. Ainsi le pétrole serait la cause de ce complot. Bien flou et ubuesque, mais dans nos des mots crachés la loi de la jungle est de rigueur: la parole des leur excellence muhishimiwa sayyidina… est toujours vérité-absolue. « inu nde yatru ».
Toutefois, aucun avocat de la défense, n'aurait été autorisé à jeter un coup d'œil, dans les éléments nouveaux réunis en chef d'accusation, en provenance de la commission rogatoire de Paris.
Me Lévy a dansé le iara à Moroni.
En outre, il y a moins d'une semaine, Me Lévy, avocat au barreau de Paris, s'est rendu à Moroni pour attester de la véracité sur l'inculpation de son client Mahmoud Ahmed Abdallah, mais on lui a fait danser le « shitété, le kiringe et le serebwalolo ». Selon Me Lévy, « toutes ses demandes formulées, restent lettre morte ». Autre vertige ; le client du Me Lévy, Mahmoud Ahmed Abdallah, devait être entendu le 28 juin 2014, mais grande fut la surprise. Cette audition est reportée pour le Mardi, jour du départ de l'avocat pour Paris. Donc là, il y a de quoi devenir soupçonneux.
L’indignation
Enfin, sur le plan, sécurité et santé, les Dr Moumine et Toujail Charif, depuis plusieurs mois, avaient demandé aux autorités de procéder à des analyses sanguines afin de pouvoir détecter la cause exacte de la maladie de peau qui affecte ces domiciliés de « Le Moroni II ». Mais le juge d'instruction, chargé du dossier aurait refusé. Mais certainement ce qui se passe à Dawedju, reste de l'eau dans un anneau. La population n'a aucun droit de connaitre le « Msetro » qui s'y passe. Ce faisant plus d'une centaine de personne s'est réunie à la place Trocadéro à Paris pour s'indigner contre cette injustice que subit les sacrifiés du régime en place.
SAID YASINE Said Ahmed
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