DANS QUEL ETAT VIVENT LES COMORIENS ?
22 mars 2014
Il ne suffit pas d’avoir un drapeau, un hymne national, des trompettes et une devise pour s'ériger en véritable Etat. L’Etat c’est aussi la justice, les droits et les devoirs. Il ne suffit pas de proclamer une indépendance pour qu’une population soit dite libre. Combien d’affaires sensibles qui commencent à dépasser l’imagination ? Bien sûr à part la justice du palais, l’opinion publique ne cesse pas son œuvre. Commençant par l’affaire intertraed, celle d’Hashley-Air Comores, l’affaire de la fermeture de Galawa beach où un ministre de la CRC, lorsque qu’il faisait la pluie et le beau temps, déclarait ceci :« C'est nous qui avons fermé galawa et c’est nous qui l’ouvrirons… », celle de la destruction de cet hôtel par le régime Sambi. Ces dossiers s'ajoutent à celui des bourreaux qui ont martyrisé tout un peuple, donc des séparatistes anjouanais. Aucune de ces affaires n’a jamais atteint les portes de la justice comorienne, encore moins livré à l’opinion publique. Passons.
« Les libertés sous caution ».
Ainsi les détournements de fonds, les malversations en tous genres ne cessent d’enfoncer notre pays dans l’abime. Pendant que les auteurs jouissent toujours de liberté sans le moindre souci aucun. Djouneid Mohamed Soilih avec sa savoureuse histoire « de complicité d'une tentative présumée d'incendie des locaux de sa direction », c’est-à-dire celle des impôts, suite à des malversations financières présumées, partait en France pour une formation de décors à Clermont-Ferrand, puis médaillé à son retour, au commissariat du plan, Raoul Delapyere pour des malversations présumées de même dans ses services des douanes, bien entendu, tous deux sortis de prison sous caution en 2004, pendant que CRC était au pouvoir. La SNPSF, cuve de la sueur du peuple comorien, a connu deux pires moments de son histoire. En juin 2011, 560 millions de fcs comoriens sont partis dans les mains d'individus dont la receveuse de cette société, Mme Mariama Athoumane Tadjidine, l’informaticien, Oubeid et tant d’autres ; libérés de même sous caution.
Aussi le 11 Octobre 2013, deux ans après, dans cette même société, la receveuse de Moroni-Rp, Mme Ada Boinahéri Fatima aurait comme tant d’autres, « braqué »… sans aucune sanction : 30 millions dans le compte de la tolérance illimitée. Abdillah Mouigni satellite, l’auteur de l’affaire des trafics de visas vers Genève, jouit de sa liberté totale, après avoir lui aussi bénéficié une liberté sous caution. Le mois de février 2012, avec la complicité de l’ancien ministre de l’intérieur Hamada Abdallah, l’ex-agent de la Police de l’Air et des Frontière de AIMPSI Mme Faida Athoumani avait bénéficié d'un voyage en France pour échapper à la prison, après avoir octroyé des visas non enregistrés, donc un détournement des taxes qui n’est jamais rentrée dans les caisses de l’Etat. Le cas d’Abou Achiraf, est le summum de la démocratie animalière de laquelle les comoriens s’inspireraient. Un bonhomme qui a détourné 2milliards de FC bénéficie d'une liberté sous caution, de 8 millions. Mais en vérité qui mérite la prison ?
Des larrons de luxe au sommet
Au terme du mandat de Sambi, les comoriens ont été pris à témoin sur l’affaire des hydrocarbures où l’ancien DG de cette société Ahmed Abdallah Salim, l’ancien VP en charge de finances sous Sambi, Ikilililou Dhoinine qui est l’actuel chef de l’Etat et Mamadou aussi ministre de finances sous Sambi, et actuel VP en charge de finances, ont été mis dos à dos par Sambi. Ces deux anciens chargés de finances sous Sambi, demeuraient ambiguës sur l’évaporation de 2 milliards de Frc de la SCH, en manque d’arguments, ils ont adopté le silence radio. Aucun des deux n’en disconvenait.
Et depuis donc, cela est passé inaperçu. Dossar qui sans doute défiait Mamadou sur l’affaire de la citoyenneté de la honte, bien mouillé comme tant d’autres dans ces magouilles est honoré par le poste de secrétaire général à l’Assemblée nationale. Et Mamadou, bien embarrassé par ce même cas, au moment où Sambi parlait de 11 milliards qu’il a laissés dans les caisses de l’Etat, un Mamadou heureux dépositaire de célèbre la phase « Pvanui raïs Sambi nado djuwa huka wandru do sitirilana… », juste après être pointé du doigt, sur cette affaire, n’a jamais été interpellé, ni par l’opinion publique ni par la justice comorienne. Et Sambi l’homme de tous les maux du pays, projet habitat, fondation Fatima, citoyenneté économique… ne se gêne pas de ces crimes financiers. Dans un pays où le seul model est celui de la France, les cas d’Hervé Guimard et Jérôme Cahuzac pourraient servir de leçon ?
Alice ou « djamu mfumtsanu » au pays des condamnés à tort
Champion en montage et en dictature glaciale, le régime en place, brille dans le domaine de faire peur aux gens et de prendre des innocents dans un panier comme coupables. Ikililou avec l’image d’un homme conciliant est victime de son repli. Son cabinet qui dispose de la compétence de séduction, l’induit en erreur gravissime. Tant dans le domaine financier que celui sécuritaire. On a parlé des comploteurs déjà en prison depuis un an. Sans preuve, sans jugement sans rien. Piégé par les malins qui ont monté ce coup afin de faire peur au chef de l’Etat, le régime est dans l’embarras. Un paradoxe.
Et là, des voleurs de hautes gammes sont libérés, d’autres n’ont jamais connu la prison. Donc, qui n’a pas de fortune meurt en geôle. Mahmoud Ahmed Abdallah, Toyb Marouf, Ahamada Satoulou, Amdjad Ahmada, Babatay, Ousseine Maoulida, Zarouk et les soi-disant mercenaires africains sont en prison à cause d’une prétendue tentative. Et là, il y a à méditer. Tant que rien n’est entrepris entre les Comores et les pays supposés de ces mercenaires, l’accord de complicité pour l’implication, n’est pas exclu. Donc sortiront avec les mânes. N’est-ce pas dans le but de faire peur à Iki, à qui on dira que sa défense travaille et que certains gardent leurs fonctions le plus longtemps possible ? Le dircab chargé de la défense a des mots sur cette affaire, étant le seul à connaitre la santé de la défense comorienne.
Quand est-ce que la population comorienne va se réveiller face à cette injustice ? Quand est-ce que les autorités prendront conscience du malheur qu’elles causent à notre cher pays ? Des gens qui ne s’intéressent que des bulletins de vote en laissant derrière eux le calvaire d’un pays innocent. L’affaire de Vouvouni et Mdé qui servait des bulletins pour l’élection du député de Bambao, l’affaire d’Ikoni qui commence à faire des étincelles de bulletins de 2016, l’affaire de Dzahani II qui n’est pas du reste.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus