Débat autour de la question d’un parti unique : l’émission n’est pas mise en onde par l’Office de radio et télévision des Comores
28 sept. 2012La direction de la télévision nationale a censuré l’émission Grand débat, enregistrée jeudi 20 dernier et prévue être diffusée vendredi soir. Les invités ont été Me fahami Said Ibrahim, Houmed Msaidié, Ali Mliva et l’ancien ambassadeur Mohamed Ali Dia. L’émission, initiée par la station de l’Ortc ellemême, est destinée à donner la parole aux acteurs politiques et de la société civile sur les évènements de l’actualité nationale. Cette foisci, sous prétexte d’interroger les chefs des partis politiques sur le projet d’un parti unique en discussion, les participants à cette émission sont choqués par la censure de l’émission après avoir été enregistrés en studio.
La pression serait dans le camp du pouvoir
Les chefs des partis politiques, principalement, ceux qui ont participé à cette émission, ont protesté vivement devant la presse hier jeudi au restaurant Le Select à Moroni et demandent des explications. “Nous n’avons pas demandé de produire une émission à la télévision. Ce sont eux qui nous ont invités au débat. Alors, il faut nous respecter et diffuser l’émission ou ne plus nous inviter“, a fait savoir, avec un ton ferme, le président du parti Pec, Fahami Said Ibrahim. Difficile de comprendre le motif de cette censure, mais selon toute vraisemblance, il semblerait bien que la pression est dans le camp du pouvoir qui visiblement ne trouve pas d’arguments pour les convaincre.
Pour eux, la seule réaction possible est donc de recourir aux veilles méthodes de l’ère ancienne, la censure. “Dés notre arrivée à la boite on nous a informé qu’il devrait y participé d’autres personnes de l’opposition comme du pouvoir au débat mais empêchées par le départ du président. Donc si ces gens-là, ne sont pas d’accord de voir nos tête à la télévision, ce n’est pas un motif de censurer l’émission“, a déploré le secrétaire général de la Crc, Houmed Msaidié Les participants à cette émission déplorent cette non-diffusion qui est de nature à remettre en cause leur crédibilité ainsi que celle de l’émission. Ils exigent, de la direction de la télévision, des explications face à ce qui s’apparente à une censure. “Comment peut-on se prétendre démocrate et empêcher la population de s’exprimer ? Nous sommes dans une démocratie ou bien dans une monarchie ?” S’est interrogé Me fahami Said Ibrahim qui exige, en outre, le respect de la pluralité des opinions et de la liberté d’expression.
Les animateurs de la conférence de presse comptent adresser une lettre au président de la République pour l’informer de leur humiliation par la direction de la télévision. “ Nous
ne pouvons mentionner personne que le directeur général de l’Ortc. Car il y a si peu, le président de la République nous a appelés pour nous exprimer son souhait d’œuvrer pour la liberté de l’expression et la liberté de la presse avec la mise en place du Cnpa. Malgré ces engagements, des responsables bafouent cette bonne initiative“, a rappeléAli Mliva.
Nakidine Hassane
Source : Al-Watwan