IMAG0054Dix huit mois se sont écoulés. Précisément, le 20 avril 2013, le régime en place a dit avoir déjoué une tentative de coup d’état et d’assassinat contre le chef de l’Etat Ikililou Dhoinine. Lors de l’investiture du maire de la commune de Bambao ya Hari, Hamada Abdallah, alors ministre de l’intérieur, avait affirmé l’insuccès de cette tentative pour laquelle quinze personnes sont impliquées parmi lesquelles Toyb Maarouf, Ibrahim Ali (Babatay), Ousseine Maoulida, Amdjad Hamada Djaé, Hamada Satoulou, Mahmoud Ahmed Abdallah, Zarouki… et deux étrangers dont un congolais et un tchadien… actuellement dans le triste cachot de Le Moroni II, alias Dawedju. Dans cette tentative, un français ayant résidence à Moroni-Itsandra serait impliqué mais pas comme les autres. Avec la complaisance des hommes du pouvoir à son égard, Patrick Claim jouit de sa liberté en France après cette soi-disant tentative de coup d’état.

Dès le début de cette affaire, on note plusieurs ricochets parfois incompréhensifs. Dans une allocution, le chef de l’Etat lui-même a confirmé cette tentative dont il serait victime. Son directeur de cabinet chargé de la défense, M. Hamada Madi Bolero, aurait attesté lui aussi auprès de certaines autorités politiques que cette tentative est un fait réel, avec la certitude de l’existence des preuves tangibles. Mais quelle bizarrerie ! Car dans une interview que M.Boléro avait accordée à un organe de presse, animé par quelques élites comoriens, Mlimengu, ce chargé de la défense comorienne dit ne savoir plus que celui qui l’interviewait, pourtant c’est un sujet qui est de la compétence de son département de la défense. Des enquêtes ont suivi, mais en réalité, rien n’est concret. Quant au procureur général, il avait confirmé l’existence de preuves… « Cinq fusils, une kalachnikov et une importante somme d’argent tous financés par des franco-comoriens… ».

Pourra t-on- parler de vice de procédure ?

Mais pourquoi cette lenteur dans l’affaire de tentative de coup d’état ? Et l’opposition, qui par la voix de Houmedi Masidié a condamné l’acte de tentative de coup d’Etat, ne peut-elle pas se prononcer sur la lenteur de la justice dans cette affaire ? Etonnement ! Un an et demi, des personnes sont en prison sans qu’on sache s’elles sont coupables ou non. Voilà dix huit mois depuis que ces personnes sont mises en détention sans clarté sur le dossier. L’histoire peut donner raison à Me Baco qui, dans une conférence de presse à Paris, le mois de novembre dernier, a dit « Le dircab chargé de la défense illustrait qu’il faut du temps  pour un procès ? ». Ce qui est aussi désolent, c’est le silence radio des médias comoriens vis-à-vis à ce dossier plus qu’important. Crainte, prudence ou complicité ?

Alors, peut-on parler d’une détention provisoire ? Celle-ci donc, selon la loi, ne peut avoir lieu sans que la personne, encourt une peine criminelle ou s’elle encourt aussi une peine correctionnelle d’une durée égale ou supérieure à trois ans de prison. Cette détention provisoire doit être légitimée par un ou plusieurs des éléments mentionnés à l’article 144 du code de procedure penale parmi eux la conservation de preuves ou d'indices matériels… Alors, les Cinq fusils, une kalachnikov et une importante somme d’argent… évoqués par le procureur général, M. Soilihi Mahamoud, alias Sako, sont bien confirmés comme preuves et indices ? Si oui, pourquoi l’hésitation de la justice face à cette affaire qui se présente mystérieusement ? Et si non, pourquoi la justice ne procède pas à un abandon de charge, sachant que ces individus ont la vie volée et détruite par Dawedju ? Maladies, morale au rabais, appauvrissement… D’aucuns parlent aussi de vice de procédure. Il est temps qu’on connaisse la vérité sur cette affaire, car l’injustice a atteint son apogée. Juger ou libérer en cas de manque de preuves.  

SAID YASSINE Said Ahmed

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