ET SI ON PARLAIT DE L’OPPOSITION AUX COMORES ?
14 mars 2014
Aux Comores, le mot opposition dans la scène politique, n’a pas de sens ou n’a plus d’existence. On y trouve des mouvances présidentielles et des mécontents, qui sans doute sont aussi des compétiteurs. Une opposition à un régime, c’est une qualité donnée à une idéologie vive, sérieuse et contribuant. Une opposition, est une machine qui surveille, qui fait bouger, qui corrige et qui interpelle le régime en place. Mais aux Comores, l’opposition a cédé la place aux écœurés politiques, une fois qu’on est en dehors du régime.
Je me demande donc, pourquoi, des hommes qui forment une classe politique que je qualifie aussi de freinant, ne se constituent pas en Syndicat de mécontents politiques ? Je dis bien mécontents car leur qualité d’opposant n’est que conditionnelle. Certes, quand la famine chasse les loups hors du bois, ces hommes hurlent dans tous les extrémités pour réclamer liberté, développement, bonne gouvernance… donc, les avocats du peuple. Mais une fois que ces plaintes hypocritement déposées, sont admises, et que leurs vrais vœux sont exaucés : des calmants, leurs sont attribués : postes ministériels ou directions à la tête des services, les douleurs du mécontentement politique, s’en vont temporairement. Un assagissement à durée très limitée. Et cela traduit donc une opposition sans opinion ni conviction.
En effet, les maux qui rongent le pays, émergent sans moindre dénonciation de ces soi-disant politiques. Détournement de fonds, maladresses juridiques, oppression du peuple, crises en tous genres, démantèlements des sociétés d’Etat, libertés sous caution sans retours du détenu, enseignement chaotique, énergie inexistante, diplomatie en faillite, des coups montés, des assassinats. Tous ceux-là passent sous le silence des autorités, se disant opposants, donc prétendantes du régime en place.
Crise de conviction et sa cause
Le manque de conviction et de détermination n’est pas si étonnant. Donc Si la famine gagne le cœur de l’homme politique comorien, rien de surprenant. Les chevauchements, les abandons, les adhésions et les créations de partis politiques, qui naissent et qui meurent à cause du fait qu’on réfléchit avec les intestins : comment, commencer depuis Maesha bora, passant par DPA, Mwangaza, RDR, Djawabu et… ? Comment partir du vide depuis RDR, MDP-NGD, mouvement militairocivile, CRC et… ? Comment partir depuis FD, UNDC, MDP, et atterrir à Ridja ? Comment, comment, comment… et avoir une conviction ? Nos Comores étaient sous deux couleurs dont le parti vert (UDC) et blanc (RDPC), voie par laquelle, on est arrivé à l’indépendance des Comores. Tous deux morts en 1975 et enterrés en 1990. C’est là où on parlait d’une vraie opposition et d’une vraie mouvance présidentielle.
Maintenant l’autorité politique comorienne est maîtresse des enjambements qui détruisent son opinion et celles de ceux qui se disent ses partisans ou sympathisants. Avec cette destruction d’opinion, notre pays est loin de se reposer. Oui, c’est la famine qui cause cette prostitution politique. Mais qui donc a semé ce climat nocif et paniquant si ce n'est pas ces mêmes autorités, lorsqu’elles se trouvent à leurs tours au pouvoir ? Ces gens souples, dialogues et sociables au moment où ils sont à l’écart du pouvoir et naturellement aveugles et hautains, une fois à la cime, n’ont aucun mérite d’être donneurs de leçon. Trier les vrais politiques ou les politiques qui s’avèrent moins mauvais pour la directive des courants politiques de notre pays. Si je dis moins mauvais, c’est parce que peu sont les autorités comoriennes, épargnées d’une malversation, ne serait-ce qu’une goutte.
Seront-ils un jour, utiles ces prêcheurs ?
Enfin, celui qui a pu facilement trahir son parti politique, ses adeptes en tout cas son idéologie n’a aucune difficulté à trahir son pays. Il y a aussi une grande maladie qui entame l’os et la chaire de la classe politique comorienne. Pourquoi, nos politiques, qui ont fait des hautes études, des très bonnes spécialités, parmi lesquelles, la communication, la littérature, l’électronique, la ministrologie ne transitent pas dans les établissements publics, pour transmettre leurs compétences à nos frères et sœurs, qui sont leurs neveux et nièces et qui ont besoin de leurs savoirs en attendant l’heure du combat ? J’invite ensuite les responsables des programmes de l’Université des Comores d’ajouter une filière de ministrologie pour que ceux qui sont formés dans les grandes écoles des ministres, puissent user de leurs savoirs comme l’a fait le feu, Mmadi Mogne Aziri, paix à son âme, journaliste de carrière et de formation. Une personne en qui j’ai un grand souvenir car au moment où nous étions sacrifiés par les régimes RDR et RND en l’occurrence de Djohar et de Taki, il nous a assisté au lycée de Moron comme enseignant de français.
Ne faisant pas parti du régime n’est pas synonyme d’opposition. Certaines personnes de ce rang sont loin de gagner la confiance des comoriens. Un très bel exemple d’une vraie opposition « Mon père Said Hassane SAID HACHIM, j’ai dit bien mon père car, il fut l’un des intimes du père dont je suis fils, a montré l’exemple. Un homme vert jusqu’à son sang, écarté au pouvoir par le président Abdallah, mais toujours vert et fidèle de son principe. Sans insulte, ni violence. Alors, ne faisant pas partie du pouvoir mais toujours même ligne de conduite avec le régime. Mze Ali Bazi Selim, de même. Donc comme wangazidja ont dit : « yea funga tsumu ha ono zio » et encore « Mbinga ya nkodo yo hu fulwa rayili mlendje » L’opposition se prépare avec opinion, mais non avec l’absence de l’autorité au pouvoir. Il faut aussi savoir que et l’opposition et le régime, sont tous responsable de ce que traverse le pays.
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus