914178_116785748520338_502187492_o.jpgMohamed Abdou Mbechezi est adjoint au Maire, chargé de la sécurité et porte parole de la Mairie de Bambao ya Mbwani. Suite à l’investiture du Maire de la commune précitée, Mbechezi se confie à COMORESplus.

COMORESplus : Mohamed Abdou Mbéchezi, vous êtes conseiller municipal de la commune de Bambao ya Mbwani. Nombreux sont ceux qui remettent en cause les délégations spéciales, que dites-vous de cela ?

Mohamed Abdou Mbechezi : J’ai envie de croire que nous ne pouvons pas être d’accord sur tout. Cette différence de point de vue est aussi une richesse pour la pédagogie politique dans notre pays. Mais en réalité les contestations les plus dures sont de deux sortes. D’abord, il s’agit d’un contentieux sur le lieu devant abriter l’hôtel de ville et donc c’est un problème de leadership entre villages et ensuite, si vous faites un peu attention les résistances les plus fortes viennent de ces mairies pilotes qui brassaient beaucoup d’argent. Et là on est en droit de s’interroger sur les motivations réelles de cette opposition.

CP : Pas plus longtemps que trois semaines, le chef lieu de la commune de Bamabo ya Mbwani, plus précisément la ville d’Ikoni avait été atteinte par un syndrome de barricade. Juste le lendemain de l’investiture du Maire de Moroni, pourriez-vous donner du sens à cela ?

M.A.M : je pense qu’il y a eu une volonté d’allumer une mèche pour donner de la puissance à un début de contestation au sujet de l’investiture du maire de Moroni. Mais comme on dit une attrape souris démasquée n’attrape rien (rires).

CP : Faisant partie de la nouvelle équipe municipale, la période transitoire que vous allez rester à la direction de cette commune, c’est-à-dire l’équipe susdite, avez-vous la certitude de pouvoir réaliser les prévus ?

M.A.M :Nous avons l’ambition modeste de respecter d’abord le calendrier qui nous sera imposé par la République, ensuite nous devons construire les fondations d’un développement économique d’une région qui offre des potentialités énormes d’épanouissement et enfin nous devons offrir aux habitants de Bambao ya Mboni un cadre de vie meilleure. Et c’est sûr que le temps imparti est court mais nous avons une mission de faciliter le travail de celui qui sera élu par nos concitoyens, dans l’organisation administrative d’une commune. Et nous donnerons le meilleur de nous-mêmes pour accomplir cette mission.

CP : Que pensez-vous du nouveau maire de la commune dont vous êtes conseillé municipal, en l’occurrence Mme Mariama Mze Mmadi ?

M.A.M : Quelque soit la réponse que je donnerai l’interprétation des uns et des autres sera certainement subjective et c’est normal. Je pense que c’est une femme politique en construction dans une région qu’elle commence à bien connaitre. J’admire son coté bulldozer, qui dans un pays fonctionnel au diesel, quand ce n’est pas au ralenti, c’est plutôt intéressant.

CP : La solidarité de Bambao ya mwani, vous la trouvez comment face cette commune ?

M.A.M :je reconnais qu’il y a eu une campagne de sabotage organisée sur ce sujet. Mais la réussite de la cérémonie d’investiture a mis à nue la faiblesse et la légèreté politique de ces gens là dans notre région. Les notables de Bambao ya Mboini, les femmes, les jeunes… ont résisté face à une campagne de gens qui veulent se faire connaitre.

CP : Il y a quatre mois, le chef lieu de la commue de bambao ya mwani a été secoué par un drame tragique : des incendies des maisons, des incendies des voitures, des blessés… peut-on passer une éponge sur cette période ou il y a aussi à faire ?

M.A.M : Ce dossier ne peut être rangé dans un tiroir comme l’a maladroitement recommandé une certaine autorité. Nous devons aller jusqu’au bout pour connaitre la vérité. Nous le devons pour ceux qui ont perdu le travail d’une vie avec ces maisons brulées. Mais le devons surtout à nos petits frères qui sont en mandat de dépôt depuis plus de 4 mois. Il n’y a que la vérité qui pansera leurs blessures, alors la justice doit faire son travail, rien que son travail et uniquement son travail.

PC : Peut-on avoir l’idée d’un responsable ?

M.A.M : Je pense que le premier responsable c’est la bêtise humaine. Pour le reste, j’espère que l’accord de paix qui a été signé par le ministre de l’intérieur et le procureur obligera chacun des signataires à assumer ses responsabilités et à respecter sa signature, dans le but de démasquer les commanditaires de ce bourbier dans lequel des enfants d’Ikoni ont été plongés.

CP : Comment agissait l’équipe qui vous a précédé, qui était exclusivement d’une mairie locale et comment agiriez-vous si vous vous trouviez au pouvoir, juste face à cette bourrasque ?

M.A.M : Ma réponse peut réveiller des susceptibilités et des fragilités. Mais j’ai envie de croire qu’en pareille circonstance, je ferais mienne ce Viel adage comorien qui dit : « le fleuve il faut l’arrêter avant qu’il ne coule. » Mais franchement, en ce qui concerne la gestion de cette affaire (avant, pendant et après) l’Histoire est seule juge.

CP : Le 19 Avril 2013, cette nouvelle commune, dont Bambao ya mwani vient de vivre un évènement spécial, c’est-à-dire l’investiture du premier maire de cette commune. Pourriez-vous nous dire le climat qui régnait dans les différentes localités de cette commune, notamment dans le chef lieu ?

M.AM : Nous n’avons pris aucun risque. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour qu’il n’y ait aucune entrave à cette fête. Les habitants de Bambao ont bravé la campagne de mensonge et de peur que certains ont menée et sont venus massivement. Les ikoniens ont montré que quelque soient les problèmes, ils peuvent se retrouver pour l’intérêt supérieur de leur ville. Mais je voudrais très sincèrement adresser mes remerciements au Chef d’Etat Major Youssouf Idjihadi, au Chef de corps des FCD le commandant Ibrahim Ahamada, ainsi qu’au commissaire Nassuf pour leur force de dissuasion et leur implication dans la sécurisation de cet événement.

CP : Citez en quelques lignes les priorités de votre équipe, tant insulaires que communales ?  

M.A.M :la primeur sera donnée aux habitants de notre commune dans une conférence de presse qui sera organisée prochainement.

CP : A l’heure actuelle des présumés coupables en prison, que pensez-vous de cela ? Que dites-vous de la nonchalance de la machine juridique ?

M.A.M : Mes quelques notions de droit (rires) m’interdisent de faire un commentaire sur une affaire en cours d’instruction.

CP : Quel avenir politique réservé à la commune de Bambao ya mbwani en particulier et toute la Bambao en général ?

M.A.M :Nous avons plus d’habitants que toute l’ile de Mohéli, donc le poids politique de notre région est incontestable. Aussi il nous appartient de dessiner un avenir en cohérence avec notre poids démographique et notre Histoire.

CP :Quelle circonstance faisant Mme Mariama Mze mmadi, maire de la commune de Bambao ya mbwani ?

M.A.M : Il faudrait poser la question au gouverneur Mouigni Baraka, pourquoi il a choisi Bibi maire et faire des trois autres ses adjoints.

CP : Comprenez-vous les doléances de contestataires au premier maire de Bambao ya mbwani ?

M.A.M :le match de la contestation est fini et je ne veux pas perdre du temps sur ça. Nous passons à autre chose.

CP : Mohamed Abdou Mbechezi, merci.

M.A.M :Merci à vous.

 

Propos recueillis par Assoumani Maoulidi (Parabolik)

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